Je vous présente +6000 mots de contexte historique et de sexe. Merci. Pour KanrisLover
The Emissary of Ruin
Andy a cette stupide tendance à se retrouver dans des situations qui ne le mettent pas en valeur, comme la fois où Kim lui a demandé le divorce devant tout le monde, alors qu'il avait préparé l'anniversaire surprise de leur mariage pour combler son absence à cause de son métier. Ça n'a pas été une soirée très agréable, encore moins quand il s'est réveillé le lendemain matin avec une gueule de bois phénoménale, après avoir trop profité des bouteilles de champagne achetées pour rien... Le regard de jugement de sa mère restera pour toujours graver dans sa mémoire, en plus de ses bras passant quand même autour de lui pour le réconforter.
Aujourd'hui encore, Andy aurait pu trouver quelque chose de mieux pour ne pas que son égo prenne un trop gros coup. Il n'était jamais allé en Serbie avant cette mission, et s'il avait dû y mettre les pieds plus tôt, ça aurait été pour une lune de miel de renouvellement de mariage, pas pour y destituer le souverain local. Le truc, c'est qu'il ne parle pas serbe du tout. Ces patrons l'ont envoyé là-bas parce qu'il est une bon passe-partout capable de s'infiltrer partout, c'est ce que la guerre leur a prouvé, mais Andy est un piètre linguiste. Alors il a encore subi une humiliation dramatique pour son égo, quand il a essayé de discuter avec un chapelier serbe, pour à la fois avoir plus d'informations sur leur dirigeant, et pour récupérer un panama local, entouré d'un ruban noir, un léger drapeau serbe reliant les deux bouts du ruban.
Ils ne se sont pas vraiment compris, et Andy a dû sourire de toutes ses forces pour que le chapelier arrête de le prendre pour un fou, au moment où il a usé de tous les mots anglais les plus simples et en faisant de son mieux pour suspendre son accent écossais. Andy est quand même reparti avec un panama neuf, et une carte de Belgrade. Après une semaine entière de train, depuis Paris, il doit avouer que ça lui fait un bien fou de pouvoir respirer un air frais et de pouvoir marcher sur un sol dur, et pas en mouvement. Il n'a pas le mal des transports, mais très clairement, plus les trajets sont longs, moins il a envie d'y prendre part.
Andy a retenu ses ordres de mission sans avoir besoin de les noter quelque part, il a appris durant la Grande Guerre que se balader avec des consignes était le signe distinctif d'un homme allant droit vers sa mort. Les tranchées ne lui ont pas fait beaucoup de bien, maintenant qu'il se souvient de la pluie française s'abattant sur les troupes en permanence, des rats se baladant par terre, et du chant des obus, à longueur de journée. Et Andy n'était pas un soldat à proprement parlé. Déjà un espion, censé récupérer le maximum d'informations possible pour mettre fin à cette stupide guerre et permettre à la Grande-Bretagne de revenir à la paix. C'est pour l'Ecosse qu'il avait fait tout ça, mais le gouvernement anglais l'a quand même gardé, même après l'armistice et le traité de Versailles, pour surveiller cette partie sensible de l'Europe où le vivier de la guerre risquait de se réveiller.
Tchéquie, Hongrie, Russie... Tant d'endroits susceptibles de rallumer l'instinct de la guerre dans quelques années, et le gouvernement anglais a jugé bon d'envoyer des espions un peu partout en Europe de l'Est, pour s'assurer que les fanatiques de Princip et compagnie ne recommencent plus jamais leur coup d'éclat. Enfin, ce n'est pas quelque chose qu'il proclamera à haute voix ici, s'il ne veut pas finir dans le même état que François-Ferdinand. Andy a été envoyé en Serbie, ou plutôt, en Yougoslavie, maintenant que feu le roi Alexandre a hérité de l'union des Serbes, Croates et Slovènes. La nouvelle de son assassinat à Marseille il y a encore quelques semaines n'a pas réjoui le gouvernement, alors qu'Andy décuvait de l'échec de son mariage, dans une marée de bouteilles...
Il n'est pas un expert en géopolitique, mais en sachant qu'Alexandre avait imposé un royaume sans démocratie à son peuple et commençait à vouloir s'étendre au-delà de son territoire plein d'ambition, Andy peut comprendre que surveiller cette région soit primordial, pour éviter que la Grande Guerre ne donne son flambeau à la Yougoslavie... Il a par contre du mal à comprendre pourquoi le gouvernement anglais voudrait déjà voir le nouveau souverain mort, que ce soit empoisonné, ou avec sa tête sur un pic. Novak Djokovic, Andy connaît autant son nom que le sien depuis qu'il se le répète en permanence, pour ne pas oublier à qui il va devoir prendre la vie, sur la base de simples soupçons de vieux politiciens anglais sortant à peine de Londres...
