Bonjour, oui je suis de retour ici après presque un an, non je ne prends toujours pas de commande, ne me forcez pas à vous le répéter dans les commentaires svp.
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Il n'y a pas vraiment d'explication pour ce qu'il s'est passé. Il a craqué et plus rien ne s'est passé après ça. En tout cas, Novak ne cherche pas à savoir ce qui est arrivé.
Enchaîner trois victoires en compétitions majeures était trop beau pour être vrai, mais l'espoir fait vivre, et rien n'aurait pu réellement le préparer au retour à la réalité. Zverev a tout détruit, et Novak l'a juste regardé faire sans pouvoir lutter physiquement, et mentalement. C'est peut-être à ce moment-là qu'il aurait dû comprendre, remettre tout en question et repartir avec un nouvel état d'esprit. Peut-être que la mauvaise tournure aux Jeux Olympiques l'a poussé vers un nouvel échec face à Daniil. Peut-être que c'était une nouvelle fois un problème physique ou un manque de résilience.
Novak n'a pas de réponse, et en fait, il n'a plus rien à l'heure actuelle, à part des regrets. Dans tous les cas, Daniil a gagné ce match et l'a empêché de faire le Grand Slam, comme Zverev lui a retiré tout espoir de réussir le Golden Slam. 2021 n'a pas été une mauvaise année, mais elle n'a pas non plus été parfaite. En tout cas, sportivement très nuancée par moment, et sur le volet extra-sportif, Novak n'a pas énormément de bonnes nouvelles.
Jelena l'a quitté, au moment où il avait le plus besoin d'elle, au moment où il ressentait enfin le besoin de tout arrêter pour être avec elle, seulement avec elle, être entièrement dédiée à elle, seulement à elle. Jelena est partie, et Novak n'a pas eu le temps de comprendre ou de lui parler pour atténuer la douleur. Il n'a eu que les réminiscences de son parfum pour l'accompagner pendant quelques jours, les souvenirs devenant de plus en plus douloureux au fil des semaines s'écoulant.
Novak ne sait pas comment il a réussi à gagner les Masters de Paris dans cet état, mais il a pris sa revanche contre Daniil, même si la victoire a plus été amère qu'autre chose...
L'Australie... l'Australie l'a plus détruit qu'autre chose. Tout ce remue autour de lui, toute cette agitation... Novak n'a pas envie de savoir tout ce qui s'est dit, mais il sait pertinemment que les jugements l'ont affecté pour la première fois depuis un moment. Parce qu'il n'y avait pas Jelena pour le soutenir derrière lui, pour le réconforter une fois la nuit tombée. Il n'y avait personne pour lui tenir la main ou lui murmurer des mots doux à l'oreille.
Alors oui, l'Australie lui a fait mal et lui a rappelé à quel point il n'était pas aimé. Toutes ces années à se forger une carapace solide, des murs tout autour de lui pour oublier les insultes, les regards noirs et les huées, tout ça réduit à néant à cause de quelques heures...
À une autre époque, Novak sait qu'il serait resté à se morfondre chez lui, en essayant d'oublier, en exprimant tout, que ce soit en criant à plein poumon, ou en cassant la plupart des choses sous sa main. Mais il a grandi, ou tout du moins, il a compris que ça ne servait à rien de faire des scènes quand personne ne regardait. Il est adulte, et plus que ça, numéro un mondial, qu'il le souhaite ou non. Des responsabilités lui incombent, qu'il les veuille ou non.
Alors Novak a tout intériorisé, tout tassé au plus profond de lui-même en espérant que ça ne resurgisse jamais et qu'il emporterait tout ça dans sa tombe. À sa plus grande surprise, il a réussi à ne rien exprimer de trop puissant pendant les trois premiers mois après l'Australie. Rester droit, stoïque, ne pas faire d'écart, ne pas décevoir sa famille... Pas d'état d'âme, faire bonne figure.
Mai est plus compliqué pour ses nerfs. Bien sûr il est heureux pour Alcaraz, le petit mérite sa victoire, il est celui qui prendra la relève, et il ne lui a rien fait de mal, mais Novak a du mal avec le fait de renouer avec la défaite. Il y a quelque chose au fond de lui qui est brisé, et il a du mal à mettre la main dessus, même s'il est fort probable qu'il n'arrive de toutes manières pas à le réparer...
Première défaite depuis un moment, et les souvenirs qu'il commençait à effacer reviennent comme s'il n'avait rien fait pour les annihiler, comme si Novak souhaitait continuer de souffrir sans pouvoir guérir. Tout ça est injuste. Il n'y aura pas les lèvres de Jelena contre son oreille pour le réconforter, il n'y aura pas de main tenant doucement la sienne pour lui faire oublier tout ça. Il n'y aura jamais plus personne pour l'accompagner, pour l'empêcher de broyer du noir quand tout ce qu'il a noyé au plus profond de lui-même remonte à la surface.
Novak se serait tourné vers Andy, s'il avait eu le choix. Parce qu'Andy est son meilleur ami sur le circuit, parce qu'Andy le connaît, et parce qu'Andy n'est plus son rival. Ce qui n'est pas le cas de Roger et Rafa.
Plus d'une décennie qu'il est censé être leur ennemi, celui a dérangé la plus grande rivalité de l'histoire du tennis. Novak a toujours tout pris avec le sourire, sans jamais chercher à leur rappeler son nombre de victoires ou leur montrer les réactions du public à son égard. Il s'est toujours fichu que Roger couche avec Rafa ou qu'ils trompent leurs conjointes comme ça, il n'est pas celui qui a des enfants, mais ça ne l'intéressait clairement pas de comprendre pourquoi ils s'attiraient autant l'un l'autre.
Maintenant, il a juste l'impression qu'on le force dans cette relation sans qu'il ait son mot à dire.
Il a suffit de la main de Rafa sur son épaule, le surprenant plus que ça n'aurait dû, pour que l'espagnol comprenne. Evidemment, Rafa comprend tout à partir d'un simple tremblement, d'un simple soupir de soulagement en voyant son stupide visage bronzé. Novak a juste été surpris par une touche faussement amicale, ce n'était pas censé prouver grand-chose. Il vient tout juste de perdre une demi-finale, il a autre chose à faire que d'être sur ses gardes en permanence !
Novak ne cherche plus à se battre, pas avec son sac de sport posé dans un coin de la chambre d'hôtel de Rafa, ses baskets envoyées voler contre un mur, et ses vêtements jonchant le sol. Il ne veut pas savoir où sont ceux de Rafa et Roger. Quoi que, au moins il trouverait quelque chose pour ne pas autant paniquer...
Ça aurait dû être une simple baise avec Rafa pour passer à autre chose, oublier les problèmes du tournoi. Il devait forcément y avoir Roger pour l'empêcher de se reposer. Même si les choses se sont un peu calmées entre eux depuis Wimbledon, ils ne sont pour autant toujours pas les meilleurs amis du monde, et ils ne le seront probablement jamais.
C'est une alliance étrange de mains douces et expérimentées glissant sur sa peau, et de bestialité qu'il ne maîtrise pas, là où Rafa et Roger ont l'air de parfaitement savoir quoi faire. Novak ne pensait pas qu'il finirait par sucer Rafa et avoir Roger à l'intérieur de lui en allant à Madrid. Ce n'est pas comme ça qu'il prévoyait sa nouvelle vie sans Jelena. Oh seigneur Jelena...
Novak a essayé de retenir ses larmes aussi longtemps que possible, pendant des mois entiers il a cherché à tout intérioriser sans rien laisser paraître, maintenant qu'il est au lit avec ses deux plus grands rivaux, il n'y a plus de répit pour ses émotions... Il a juste des larmes qui glissent lentement sur le drap alors qu'il essaie de comprendre où tout a réellement foiré entre Jelena et lui, où tout ce qu'il prévoyait pour leur couple s'est envolé.
Novak n'aurait jamais pensé qu'il finirait une fois dans sa vie avec les bras de Roger Federer et Rafael Nadal autour de lui pour une autre raison que le résultat d'un match de tennis, et pourtant... Pourtant, ses jambes minces sont solidement tenues autour de la taille de Roger, et il a l'impression que les petits baisers de Rafa sur son dos ne vont jamais s'arrêter, ainsi que pour les doigts du Suisse essuyant lentement et délicatement ses joues...
Novak ne s'endort pas facilement, malgré les bras solides autour de lui et les mots étrangement réconfortants de ses rivaux, ses pensées divaguent encore entre Jelena, la demi-finale et tout ce qui vient de se passer dans cette foutue chambre d'hôtel. Le retour à l'entraînement va être compliqué, encore plus si ses jambes ne tiennent pas le coup après ce que Roger lui a appris... Quand bien même, Novak se sent bien mieux maintenant, et il n'arrive pas à l'expliquer.
Rome n'est pas Madrid, et Novak finit premier en battant Stefanos, sans perdre le moindre set de tout le tournoi. C'est peut-être le cheminement logique des choses, c'est peut-être le résultat d'une bonne préparation physique et mentale. Dans tous les cas, Novak sait que les messages qu'il reçoit maintenant de la part de ses deux rivaux sont très différents de ceux qu'Andy peut lui envoyer, et ça ne le dérange pas tant que ça. Il ne pense plus si souvent à Jelena, à Tokyo, à Daniil ou à l'Australie, et c'est une marge de progression qu'il ne peut qu'aborder avec le sourire.
Roland-Garros maintenant, ensuite il verra s'il est prêt à retenter l'expérience...
Fin