(Nole roi de ce monde, je me sens comme une maman poule avec lui)
Anodin
Novak a gagné Roland-Garros pour la troisième fois, et Andy n'a même pas eu le droit d'avoir une place dans les gradins pour regarder le match. Il en rigole, bien sûr, parce que c'est mieux que d'en pleurer, mais il aurait préféré pouvoir être à quelques mètres de Novak, plutôt que d'y voir la moitié des sportifs du coin qui n'ont rien à voir avec le tennis. Il s'est réfugié dans sa chambre d'hôtel pendant les deux premiers sets, avant de se décider à aller rejoindre le court où toute l'action se déroulait, pour pouvoir avoir la chance de féliciter Novak lui-même à sa sortie. Il a toujours eu toute confiance en lui, alors ce n'était pas vraiment surprenant pour lui que son ami gagne la finale en trois sets, même s'il a suivi le dernier sur son téléphone, assis sur la banquette arrière d'un taxi hors de prix...
Goran n'a pas franchement eu l'air d'avoir envie de laisser son poulain partir batifoler avec lui, dès que Novak et lui ont arrêté de se prendre dans les bras toutes les cinq secondes, Andy le félicitant plus souvent que le public, mais grand champion par le passé ou non, le coach n'a pas eu d'autre choix que de le laisser raccompagner Novak jusqu'à sa chambre d'hôtel. Et ils ont fermé la porte. Andy se souviendra sûrement pour le reste de sa vie le regard suspicieux de Goran, son soupir résonnant dans le couloir de l'hôtel parisien, avant que ses jambes ne l'emmènent ailleurs. Ce n'est pas longtemps après qu'il s'est débarrassé de sa veste, pour vraiment passer ses bras autour de Novak, et cette fois, pas en tant qu'ami de longue date.
D'abord leurs lèvres qui se sont rencontrées, leurs bouches claquant l'une contre l'autre, leurs langues partageant une danse endiablée lui semblant bien familière malgré tout le temps écoulé depuis leur dernière rencontre... Le voisin de chambre de Novak, qu'il soit un membre du staff ou un autre joueur ou peu importe qui, n'a pas besoin de savoir comment ils se sont retrouvés à renforcer leur baiser aussi bruyamment, Novak le poussant contre un mur, ses mains passant sous son t-shirt en cherchant à peine à reprendre son souffle avant un nouveau baiser... Ah, la vie de sportif de haut niveau.
Leurs vêtements ont fini sur le sol plus rapidement qu'il n'aurait pu le croire, et Andy doit avouer que son regard a souvent été attiré par la coupe brillante sur la table de chevet, alors qu'il avait en-dessous de lui un corps parfait couvert d'une fine couche de sueur pour faire briller son bronzage. Au final, les abdos magnifiquement tracés de Novak ont gagné, et ils ont fait comme ils ont toujours fait (enfin, à partir du moment où ils ont compris que leurs regards perdus sur le corps de l'autre n'était pas que de l'amitié), Andy oubliant momentanément que Novak venait de passer plus de trois heure sur le court pour devenir le plus grand tennisman de l'histoire... Ce n'est pas son nouveau titre qui lui a empêché de le faire pleurer dès qu'il a su trouver ses points les plus sensibles.
Maintenant, Novak ronfle et pourrait probablement réveiller tout l'hôtel, mais Andy ne trouve pas la force de le faire taire, alors qu'il trace délicatement des cercles invisibles sur sa peau pour s'assurer qu'il est bel et bien là, dans le même lit que lui, après tout ce temps. Il regarde sa poitrine se soulever et redescendre au fil de sa respiration, et Andy pourrait rester comme ça pendant le reste de sa vie, parce qu'il n'y a rien pour les séparer, et ils sont au calme. C'est agréable et reposant, et quand Novak aura récupéré de tous ses efforts sur terre battue, ils recommenceront peut-être leur soirée de folie, ou alors ils parleront du bon vieux temps. Andy s'en fiche, tant que Nole est avec lui.
Fin
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