La suite du foot :))
Rafa n'a pas senti son cœur battre aussi vite et fort depuis très longtemps, alors qu'il regarde le match se dérouler sous ses yeux—si son cœur pouvait exploser ou sortir de son torse, c'est sûr que ça se serait déjà produit depuis longtemps—mais il n'y a rien de pire que de ne pouvoir que croiser les doigts, et espérer très fort que l'équipe tiendra à minima le match nul en attendant le match retour... La saison a été loin d'être parfaite, même si rester deuxième du championnat en dit beaucoup de leurs ressources malgré tous les problèmes autour du changement d'entraîneur, mais le mieux pour tout oublier serait de remporter la Ligue des Champions une nouvelle fois.
Alors, pour réussir à gagner une onzième coupe aux grandes oreilles, Rafa compte bien serrer son maillot de toutes ses forces en espérant que Cristiano marquera le but le plus moche de son énorme compteur pour les sortir de la torpeur, tout en priant pour que Sergio ne faiblisse pas à l'arrière... Enfin, Rafa espère aussi surtout que Novak en fera de même, ils sont ensemble depuis trop longtemps pour que Rafa ait de nouveau envie de le tenir contre lui pour lui assurer que perdre fait aussi partie du jeu (cette époque lui semble bien loin, même si ce n'était que cinq ans plus tôt). Rafa a déjà entamé sa trentaine et Novak n'est plus qu'à un mois de son trentième anniversaire, ils ont passé l'âge pour les grosses larmes à la fin des matches.
Ses espoirs que le match termine sur une victoire disparaissent en morceau dès qu'il y a ce contre favorable pour City, et Rafa a l'impression de voir le temps se dérouler au ralenti, alors que personne ne semble pouvoir arrêter la course folle d'Agüero vers la cage de Navas—Perdre ne semble pas être une bonne idée, pas après une saison aussi merdique—mais Rafa ne sait pas si ce qu'il y a pour sauver l'équipe est vraiment mieux qu'une défaite—
Merde. Il peut entendre tout le stade réagir en même temps qu'une grimace apparaît sur son visage. Dieu merci pour Novak et sa capacité à remonter des terrains entiers en très peu de temps, et aussi pour sa flexibilité, mais Rafa se sent mal pour lui depuis les gradins. Carton rouge pour tacle dangereux dans les jambes d'Agüero (mais les cages de Navas restent intouchées, le ballon filé en sortie de terrain pour devenir un coup-franc à l'entrée de la surface), et tout le public de Manchester se mettant à siffler d'un commun accord pour juger l'action... Rafa a seulement vu un sacrifice pour garder l'équipe en vie, mais la manière dont Novak quitte le terrain sans même chercher à négocier avec l'arbitre veut tout dire. Rouge, retour aux vestiaires, et les dix dernières minutes les plus longues de leur vie, pour espérer que la défense tiendra avec un peu de chance...
Rafa se sent bien seul, depuis son gradin, alors tout le stade anglais pousse pour un but de leur buteur argentin, pendant qu'il voudrait seulement arrêter d'entendre tous les supporters de Madrid autour de lui se plaindre du geste de Novak... Il les a sauvés pour l'amour de Dieu, sans lui Manchester mènerait et ne ferait sûrement que défendre au match retour ! Il y a des jours où il déteste vraiment son équipe, des jours où il aimerait pouvoir crier au monde entier qu'il est le gars qui sort avec Novak Djokovic et pouvoir le protéger face aux supporters n'ayant jamais mis le moindre pied sur un terrain—et après Rafa se souvient qu'il a sa propre carrière, et qu'il ne pourra jamais rien changer à tout ce bordel.
Alors il attend simplement que l'arbitre siffle la fin du match, un score nul et vierge patientant d'être débloqué au match retour à Madrid, que le stade se vide et que ses doigts puissent se desserrer de la rambarde qu'il tient ardemment depuis le carton rouge—Rafa n'ose pas imaginer à quoi va ressembler la fin de la nuit, une fois qu'il aura rejoint la chambre d'hôtel de Novak, mais il sait qu'il va devoir lui rappeler qu'un mauvais match ne signifie pas la fin du monde.
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Rafa est plus ou moins accepté parmi le groupe de joueurs et du staff, parce qu'il traîne autour d'eux depuis trop longtemps pour être simplement le gars qui joue au tennis. Avant d'être le petit-ami secret de Novak, il a aussi été le gars qui couchait avec Seri pour l'empêcher de penser à Nando (et après il y a eu Piqué, mais Rafa s'est vite retiré de ce problème), et aussi l'invité surprise de beaucoup de réunions d'avant match, pour motiver les joueurs en leur montrant ses trophées. Ancelotti a toujours eu cette passion pour l'appeler alors qu'il était à l'autre bout du monde, pour lui faire promettre de gagner et après exposer ses trophées pour que les petits jeunes gagnent la faim nécessaire pour gagner.
