7. Bien-aimé

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Flashback, deux ans plus tôt.

Elle jetait des regards partout autour d'elle, les bras serrés sur sa poitrine. Elle avait froid. Ils étaient dans le champ d'une cour arrière d'une maison moldue qu'elle ne connaissait pas. Apparemment, les maisons moldues du quartier n'étaient pas toutes protégées de systèmes détecteurs de mouvements. Les herbes hautes lui piquaient les jambes et le ciel de nuit jetait un vent glacial dans ses cheveux.

-Sam! murmura-t-elle en regardant son frère qui marchait devant elle. Sam, vas-tu bien finir ton sale tour de manège?!

-Tais-toi, Herm! lui enjoignit-il. Laisse-moi faire. Tu fais du bruit.

Il avançait à pas rapide, le regard droit sur l'horizon. Son imposante carrure protégeait Hermione du vent alors que ses pas furtifs frôlaient à peine l'herbe. Samuel Granger tenait à la main ce qu'il pouvait appeler « un plaisir lumineux moldu ».

-Tu ne devrais pas faire ça, idiot! sermonna Hermione en le retenant par le bras, un sourire aux lèvres.

Son frère aîné se retourna vers elle et la dévisagea d'un air amusé. Ils se comprenaient les deux. Il avait des cheveux bruns-châtains en désordre, tout comme elle, et des yeux bruns brillants. Il arbora un léger sourire.

-Tu as l'âme d'une Préfète, petite sœur! se moqua-t-il.

-Je croyais que les Serdaigles étaient une bande de petits futés.

-Et je croyais que les Gryffondors étaient plus courageux que ça! rétorqua-t-il.

Elle soupira et le suivit. Lorsqu'enfin ils étaient assez éloignés de leur maison, Sam s'agenouilla dans les hautes herbes et déposa les pétards et les feux d'artifices au sol. Hermione s'accroupit à ses côtés et repoussa ses cheveux par-dessus ses épaules. Le sourire aux lèvres, elle déballa les paquets un à un avant de les tendre à son frère qui les plaçait sur la terre, pointés vers le ciel. Les maisons étaient toutes proches et la lumière des paliers et des terrasses étaient assez éloignées mais assez fortes pour éclairer leur visage.

Ses grands yeux bruns pétillants s'éclairèrent lorsque son frère saisit une allumette au creux de sa poche de jeans. Il aimait faire les choses « à la moldue », même s'il était maintenant assez âgé pour pratiquer la Magie hors de Poudlard. Il avait terminé ses études depuis deux ans déjà.

-Ça va être marrant, dit-il en faisant craquer le petit bout de bois sur le côté de sa boîte.

Le feu embrasa l'allumette et Samuel s'empressa de mettre feu aux tiges explosives des pétards. Il secoua l'allumette, qui s'éteignit, saisit la main de sa soeur et se recula en riant. Ils se couchèrent dans les hautes herbes alors qu'un premier pétard explosait dans le ciel, sous une pluie de cendres lumineuses. Les autres éclatèrent et le bruit fut si tonitruant qu'on entendit quelques plaintes provenant des maisons derrière.

Ils pouffèrent de rire alors que des gens sortaient sur leur galerie pour voir d'où venait ce vacarme. Ils ne virent rien, ne serait-ce que des étincelles flamboyantes dans l'obscurité du champ. Ils ne virent aucun sorcier plié de rire dans l'herbe. Ils grommelèrent, jurèrent en claquant la porte derrière eux, puis disparurent dans leur maison.

-C'était marrant, rit Hermione une fois les pétards tous explosés.

-Je crois que nous sommes de très mauvaises personnes, Herm, sourit Samuel en l'aidant à se relever. Peu importe toutes les apparences que tu voudras te donner, t'es pareille comme moi, au fond. Tu veux t'amuser.

De sang-froidOù les histoires vivent. Découvrez maintenant