De sang-froid

17. Trompé

-Que dîtes-vous?! répéta la directrice.

Hermione et Drago se tenaient face à elle, debout. C'était le dimanche matin et après une nuit de repos, la Gryffondor s'était réveillée avec la tranquillité qu'elle avait tant recherchée la veille. Le souvenir de l'épaule de Drago sur laquelle elle avait reposé sa tête contribuait à la faire sentir... mieux. Elle n'en était pas gênée. Le Serpentard avait tenu à l'accompagner pour discuter avec McGonagall.

-Nous avons besoin de permissions plutôt fréquentes..., répéta la brunette. Pour sortir, un peu plus loin que Pré-au-Lard...

-Jeune gens, vous demandez d'être placés dans une situation qui ne concerne pas du tout les élèves. Je me dois refuser. Le programme des huitièmes années est crucial pour réussir votre scolarité, je ne peux permettre des absences qui vous feraient manquer des cours.

-Professeur, intervint le jeune homme, nous ne prévoyons pas manquer des cours. Si possible, ce serait seulement pour les fins de semaines, et seulement lorsque nous avons terminé toutes nos responsabilités et devoirs respectifs.

-J'ai conscience que vous et Miss Granger atteignez d'excellents résultats, mais vous êtes les Préfèts-en-Chef de cette école. Poudlard a besoin de vous, sinon ce poste n'aura pas été mis en fonction.

Hermione regarda Drago en coin. Ça n'allait pas aussi bien qu'ils pensaient. En fait, ils s'attendaient à devoir insister, mais ils espéraient pouvoir percer.

-Nous ne voulons pas de traitement de faveur, s'empressa de rajouter Hermione. Je sais que notre demande semble exagérée, mais s'il vous plaît, j'implore votre confiance en ce qui concerne le pourquoi de nos sorties.

-Miss Granger, avertit McGonagall, à moins que vous soyez en mesure de m'expliquer ce qui se passe de si urgent que vous devez quitter le château les fins de semaine, je dois refuser. Cette décision est finale.

La Lionne ferma les yeux un instant pour clarifier ses idées. Est-ce qu'elle devait maintenant en parler à la directrice de Poudlard? N'avait-elle pas déjà assez à gérer? Et puis, si elle lui racontait ce qui se passait, en évitant les détails qui pourraient la faire renvoyer, peut-être allait-elle être en mesure d'aider d'une quelconque manière, même si Hermione n'avait aucun désir d'impliquer qui que ce soit d'autre. Elle opta finalement pour la simplicité et l'évasion.

Elle se racla la gorge.

-C'est concernant mon frère, Madame, confia-t-elle. J'ai retrouvé sa montre à Pré-au-Lard, alors qu'il la portait la journée où il... nous a quittés. Et j'aimerais rencontrer la personne qui l'a vendue. C'est une vieille connaissance, vous voyez, et tout ce que je veux, c'est comprendre pourquoi c'est arrivé. Pourquoi il est mort et pourquoi il a été volé, et si ces deux évènements sont connectés.

Drago pinça les lèvres, se croisant secrètement les doigts derrière le dos. Sa partenaire avait décidé d'avouer qu'une partie de la vérité en omettant volontairement tout le contexte des attaques et des paroles bizarres qu'on lui avait transmises.

Le visage ridé de McGonagall se radoucit et la compassion remplaça la sévérité de ses traits.

-Merci, Miss Granger, pour votre franchise. Permettez-moi de vous demander pourquoi Mr. Malefoy est impliqué?

Le Serpentard ouvrit la bouche pour répondre, mais Hermione le devança.

-Hmm, ce n'est pas seulement lui, Madame, formula-t-elle. Blaise Zabini est très intrigué par cette histoire, car sa mère s'est fait cambrioler cet été le même soir où Sam a été... volé. Et tué. Il cherche des réponses, lui aussi.