15. Accusé

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Flashback

C'était le dix-neuvième anniversaire de Samuel Granger. Pour l'occasion, ses parents avaient organisé un grand dîner familial où oncles, tantes et cousins moldus étaient réunis. Hermione était très fière du présent qu'elle offrirait à son grand frère. Elle avait trouvé une jolie montre moldue chez un bijoutier du quartier. Elle était en argent, reluisante, et les chiffres étaient romains. Elle était persuadée que son frère l'adorerait. Ses parents avaient bien sûr accepté de la lui avancer.

Sam n'allait pas tarder à rentrer du travail et toute la famille patientait dans le grand salon. Un gâteau trônait sur la table de cuisine, les couverts étaient posés.

Lorsque le cliquetis de la serrure s'enclencha, la famille se leva. Sam pénétra enfin dans la maison et vit toute sa famille lui crier un « Joyeux anniversaire! » synchronisé. Souriant, le grand brun passa d'accolade en étreintes, d'embrassade à tapes sur l'épaule. Hermione l'étreignit fort et il lui rendit la pareille en s'esclaffant.

Le repas familial se déroula dans la gaieté et les sujets de conversation étaient axés sur le fêté. Les rires fusaient, les compliments jaillissaient des bouches. Une bouteille de champagne avait même été ouverte à l'occasion. Sam coupa le gâteau et aussi malhabile qu'il fut, il se retrouva par hasard avec la plus grosse part. Les flashs des appareils photos brillaient dans les pièces.

Puis, une fois la famille réunie dans la salle de séjour, Hermione tendit son paquet à son frère. Les invités se turent et regardèrent avec un sourire collé aux lèvres la « gentille petite sœur » donner un cadeau à son frère. Sam s'empressa de déchirer le carton et ouvrit l'écrin. Le reflet de la montre illumina ses yeux brillants. Son regard se fit surprit, doux, touché. Sa bouche s'ouvrit, se ferma, s'ouvrit, puis se ferma de nouveau. Finalement, il éclata de rire, les yeux un peu embués.

-Viens me coller, toi! sourit-il en ouvrant les bras.

Hermione éclata de rire et obéit. Son grand frère la serra très fort, la remerciant profondément.

-Je l'adore, elle est superbe, Herm!

-Je savais que tu l'aimerais! Ça me fait plaisir!

Il enfila la montre à son poignet et regarda l'effet sous plusieurs angles.

-Elle a de la classe! admit-il.

La belle brune était très heureuse de voir son frère ainsi content. Ils étaient comme des aimants. Quand Sam était content, alors Hermione se sentait confortable. Quand l'atmosphère de son frère se teintait de tension et de tristesse, le comportement de la Gryffondor en devenait affecté. Elle ignorait pourquoi elle avait un lien aussi fort avec son frère, mais elle souhaitait ne jamais avoir à s'en séparer.

***

Le poing de Hermione était serré contre la montre, les jointures blanches. Ce ne sont pas des larmes qui voulaient sortir d'elle, mais des orages. DM. Comment avait-elle pu se laisser aveugler de la sorte? Après tout, pourquoi s'étonnait-elle qu'un ancien Mangemort puisse faire une action pareille? Elle eut la soudaine envie d'éclater de rire sous le poids de la stupidité dont elle s'accusait.

La Gryffondor courrait maintenant vers Poudlard, sa vision embrouillée par un voile rouge de rage, de confusion et de trahison. Jamais elle n'avait autant ressenti le besoin de briser quelque chose chez lui. Elle poussa violemment les grandes portes de l'enceinte, qui se fracassèrent presque contre les murs. Quelques élèves étaient encore attablés à la Grande Salle, terminant leur souper. Merlin qu'elle espérait qu'il était déjà monté...

De sang-froidOù les histoires vivent. Découvrez maintenant