C'était une nuit sans étoiles comme il y en avait peu dans la région. Les nuages masquaient les astres, sombres et menaçants. Il faisait chaud malgré la tombée du jour, l'air était lourd et avait une légère odeur de souffre : l'orage allait bientôt frapper, mais les cumulonimbus ne délivreraient aucune gouttes d'eau ce soir. Le sol demeurerait sec encore un moment.
Elle se tourna vers l'horizon et l'observa attentivement : de ce temps, il était dangereux de se promener seul dans le désert : les pokemon étaient énervés par cette météo et attaquaient plus facilement, provoquant plus de dommages et de coups critiques. Malgré les avertissements, certains dresseurs trop téméraires s'aventuraient dans le désert, et repartaient aussi rapidement qu'ils étaient venus vers le centre pokemon le plus proche, souvent en vain.
Elle s'apprêtait à se mettre à l'abri quand elle aperçut une ombre bouger au loin ; si elle se référait à la taille et à la largeur de la silhouette... Elle poussa un juron : encore un imbécile qui n'avait pas lu le panneau d'avertissement, pensant qu'il était bien assez fort pour s'en sortir ! Elle vérifia le nombre de pokéball accrochées à sa ceinture et se mit en route, en sachant parfaitement que cet acte était imprudent : elle aussi risquait une embuscade, mais elle devait faire le nécessaire pour cette personne. La chaleur la faisait transpirer et le sable l'empêchait de progresser à un bon rythme ; elle parvint cependant à s'approcher de la silhouette et put identifier un jeune homme. Finalement, elle fut assez près pour voir à quoi il ressemblait.
Malgré son habillage un peu particulier, elle devait reconnaître qu'il avait du charme. Il avait un visage fin et anguleux caché en grande partie par une multitude de mèches blondes rebelles. On pouvait distinguer à travers elles deux prunelles d'un vert puissant et limpide à la fois qui la fixaient avec étonnement. Il ne semblait pas avoir moins de dix-sept ans et paraissait assez mince, mais ses larges vêtements l'empêchaient de confirmer ce dernier point.
-Vous n'avez pas lu le panneau ? s'écria t-elle d'une voix sévère. Par temps orageux, il est interdit de traverser ce désert, c'est trop dangereux !
-Je sais, mais...
-Pas de « mais » qui tienne, faites demi-tour !
-Je me suis perdu !Elle resta interloquée l'espace d'un instant, se demandant si elle devait rire ou être désespérée de se trouver devant un cas pareil. Elle préféra opter pour un bref sourire, et soupira à à l'idée de devoir jouer les anges gardiens.
-Venez, vous allez vous abritez en attendant que l'orage passe. Je vous aiderais à retrouver votre chemin plus tard.
Le jeune homme la suivit en silence durant la centaine de mètres qui les séparaient de sa cabane.
-Entrez, lui dit-elle une fois arrivés.
Elle se dirigea vers son petit réchaud qui se trouvait dans un coin et prépara du café noir tandis que l'adolescent observait les lieux. L'endroit était assez petit, seulement muni d'une couche, d'une table et d'un banc, sans oublier le réchaud qui était sa seule source de chaleur : elle habitait certes en plein désert enflammé par le soleil le jour, mais les nuits étaient froides, parfois glaciales. Son logement était primitif, cependant cela lui suffisait amplement pour vivre. L'odeur pleine de caractère du café emplit la pièce en quelques minutes et elle remplit deux tasses du liquide noir. Elle tendit l'une d'elles au jeune homme.
-Tenez. Comment vous appelez-vous ?
-Lómion. Et tutoyez-moi, le vouvoiement me gêne.Elle sourit et but une gorgée de café.
-Moi c'est Abigaëlle, mais appelle-moi Abi. Et tutoie-moi aussi, je suis encore trop jeune pour qu'on me dise « vous ».Ils restèrent silencieux un instant. Au loin retentissaient les grondements de l'orage qui se déchaînait sur Volucité et se rapprochait rapidement de leur position. Au vu des nuages qui planaient au-dessus d'eux, il était probable que même la foudre frappe ; il était donc impératif qu'ils restent ici.

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Destins (livre 1)
RandomEt un jour tout bascula Quand il le vit, il sut que son destin allait changer Quand il débuta son voyage, il sut que les rencontres seraient nombreuses Certaines étant qualifiées de passage, D'autres constituant de véritables amitiés. Et un jour, to...