Chapitre 26

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Ludwig resserra l'élastique de son masque et réajusta sa cape et son baluchon. Autour de lui, son équipe se préparait à repartir. Matis et Mélis se moquèrent mutuellement de leur allure, Aurore ajustait son masque en fonction de ses cheveux et...

-Où est-il encore passé ? marmonna Ludwig en ne voyant plus leur dernier camarade.

Le voyant tourner sur lui-même, Aurore rejoignit le jeune homme.

-Il s'est encore fait la malle ?

Ludwig acquiesça, agacé. Comment pouvaient-ils avancer convenablement vers leur objectif si un de leurs équipiers disparaissait tout le temps ?

Finalement, Ludwig le vit revenir d'entre les maisons en ruines. Fin prêt, avec une allure assez étrange dû au masque qu'il avait de collé au visage, le prince N venait vers eux, le visage tendu. Ludwig s'était souvent demandé si sa mauvaise humeur était la cause de mauvais souvenirs. Il n'avait jamais eu sa réponse, ayant récolté un regard noir et un silence froid quand il eut posé la question.

-Tu es peut-être prince, mais ça ne te donne pas le droit de te faire désirer comme une star, fit Aurore d'un ton acide.

-Qui se lève largement après l'aube et se pomponne pendant près d'une heure ? répliqua N sur le même ton.

-Sauf que je ne suis pas à la tête d'un royaume.

-Heureusement pour le peuple : il en serait réduit à se pomponner pour ressembler à un Nymphali, comme toi.

Aurore rougit de colère. Ludwig s'interposa entre les deux dresseurs pour clore l'échange tumultueux, amenant la conversation sur un sujet plus sérieux.

-Mélis, toi qui est en charge de la carte, combien de temps nous reste-t-il pour atteindre le Mont Sélénite ?

Le jeune homme observa un instant un papier parcheminé et tâché avant de répondre :

-Si le prince et la princesse arrêtaient leurs frasques, quatre jours.

Ludwig hocha la tête, satisfait. Au final, malgré quelques imprévus, ils allaient arriver à destination plus vite qu'il ne le pensait.

-Matis, où en sommes-nous dans le stock des objets ?

-Huit Potions, deux Hyperpotions, quatre Repousses et deux cordes. Ah, et une bouteille d'oxygène.

-Mmmh... Aurore, la nourriture et l'eau ?

-Si Mélis ne se trompe pas sur son approximation, nous devrions nous en sortir.

Ludwig se perdit dans ses pensées. Il leur fallait donc éviter les villes et quitter la route. Après Jadielle, ils avaient traversé d'autres petits villages ou campements clandestins, rencontrant à chaque fois le même phénomène étrange : une horde de pokemon fous, autrefois sauvages ou dressés, tous du type Feu les attaquaient. Et cette manifestation s'aggravait à mesure de leur progression : de petits Salamèche, ils étaient passé à des Reptincel, puis des Dracaufeu, en passant par des Galopa et des Feurisson. Cependant, même en quittant la route, il leur faudrait demeurer prudent : ils avaient croisé un bon nombre de Poussifeu, et se retrouver encerclé par autant de petits pokemon serait très mauvais.

Sans plus s'attarder, ils se remirent en route, comme ils le faisaient tous les matins après une courte nuit de sommeil. L'approche de leur destination leur donnait un peu de motivation, mais le danger qui les guettait mettait leur moral à rude épreuve. Ludwig sentait que les relations étaient de plus en plus tendues à mesure que passaient les jours, en particulier entre Aurore et es trois autres. Le jeune homme comprenait que la dresseuse fût considérée comme profondément agaçante, mais Ludwig estimait que si tout le monde faisait un effort, l'ambiance pourrait être plus facile à supporter.

Destins (livre 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant