Chapitre 1

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Je dois bien reconnaître que je stresse, je ne suis pas certain d'être prêt pour cette journée. Mais à un moment ou un autre, il faut y aller, je me regarde une dernière fois dans le miroir pour être sûr d'être présentable. Je ne suis toujours pas convaincu, j'ai l'impression d'en avoir fait beaucoup trop en m'étant cette chemise rose pâle avec mon pantalon noir, mais c'est toujours mieux que lorsque j'ai failli mettre une cravate et c'est tout de même un peu plus convenable que lorsque j'ai essayé de mettre simplement un jean et un sweat-shirt. Parfois, je suis pire qu'une fille pour choisir mes vêtements, c'est une véritable catastrophe. Mais qu'est-ce que je raconte là, à quel moment je suis censé penser ainsi ? Bien-sûr qu'un mec peut hésiter dix ans sur le choix d'une tenue, ce n'est pas un crime, Ekala m'a quand même éduquer mieux que ça.

Je suis définitivement stressé. Je ne sais même pas pourquoi je me mets autant la pression pour aujourd'hui, c'est juste un jour comme les autres, c'est peut-être les dix-huit ans de Kamala, mais ce n'est rien d'autre qu'un anniversaire. Et de toute manière, je ne peux plus changer d'avis pour ma tenue, je vais finir par arriver en retard. Je sors de ma chambre et je traverse ce maudit couloir aux portes fermées, toujours fermées... Je descends alors les escaliers et une fois de plus, je regrette de ne pas avoir été chez les Snow pour me préparer, là-bas au moins, j'aurai eu du soutien, alors que chez moi, dans cette grande maison vide...

Après avoir traversé le hall et avoir récupéré mon trench, je sors, regrettant instantanée le choix de la chemise, j'ai peut-être mis un sous-pull et un t-shirt en dessous, ce n'est pas une bonne idée en hiver, ce n'est pas pour rien que je n'en mets jamais pendant cette période au lycée. Je ne peux plus me changer, mais ça ne m'empêche pas de faire demi-tour, parce que dans la précipitation, j'ai oublié les muffins que j'avais préparés, le cadeau d'anniversaire de Kamala et mes clefs de voitures qui peut être accessoirement assez utile. Une fois que j'ai tous, ce coup-ci, je pars vraiment.

Je prends alors la route pour Kingston, c'est tout près de chez moi, mais il fait trop froid pour que je prenne le vélo, en plus, j'ai l'intention d'amener Kamala à la marina de Margate, c'est peut-être juste à côté de chez elle, mais le lieu est magnifique et il fait vachement beau, en plus, il faut bien reconnaître qu'elle aime la mer. J'arrive au parc que la ville un peu avant quatorze heures, parfaitement à l'heure et elle n'est pas encore arrivée étant sans doute en retard, la connaissant, ce n'est pas étonnant du tout.

Elle arrive cinq bonnes minutes après moi au volant de sa Kia maintenant qu'elle a l'âge de conduire. Elle se garde à côté de moi et nous sortons presque en même temps. Kamala est magnifique, comme toujours, certains la trouve peut-être trop simple, mais c'est justement pour ça que je la trouve parfaite, avec elle, il n'y a jamais d'artifice, même pour un jour spécial comme aujourd'hui.

Comme toujours, elle m'impressionne avec sa capacité remarquable à ne jamais, au grand jamais être frileuse, il fait dix degrés Celsius au soleil et elle porte une veste, pas un manteau, juste une veste avec un pull en dessous, elle n'a même pas de pantalon chaud, c'est juste un vêtement en toile. Surtout que nous n'avons pas prévu de nous mettre au chaud pendant l'après-midi, nous allons rester dehors. Je veux bien qu'elle fasse du surf dans une mer à douze degrés en hiver, mais il y a quand même des limites. Moi à côté d'elle, je suis un glaçon ambulant, je ne suis même pas sorti de ma voiture en l'attendant.

— Bon anniversaire Kam, lui souhaité-je en la rejoignant.

— Merci bien, tu as passé un bon week-end ?

— Il est de mieux en mieux. Et toi ?

Dire que j'ai trouvé qu'elle avait un humour pourri au début, mais vraiment, parce certain côté je suis pire.

L'Étrange Histoire De Kamala Crow (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant