— Après délibération, le cours déclare monsieur Pâris Wilson ici présent coupable des meurtres présumés de madame Kamala Crow, de madame Ophélie Wilson et de monsieur Marveen Fauci. Monsieur Pâris Wilson effectuera une penne de trois ans ferme pour ses crimes dans le Complexe Pénitentiaire de Risdon à compter de ce jour.
Pour je ne sais trop quelle raison, j'éprouve une sorte de soulagement, c'est totalement inexplicable, mais je suis soulagé. Peut-être que c'est grâce à la peine qui aurait pu être plus élevé. Peut-être que ça vient plutôt des deux mots : meurtres présumés. Peut-être que c'est simplement le soulagement d'en avoir fini. Ou peut-être que c'est d'avoir eu une piste de réponses. Mais quoi qu'il en soit, je suis soulagé. Ma vie est détruite, mais je suis soulagé. Je n'ai même pas le droit de dire adieu au Snow. Les policiers qui m'ont encadré pendant tout le procès me sortent directement et, comme le juge vient de le dire, me conduisent en prison. Foutu procès. Le centre pénitencier étant loin, je suis embarqué dans un fourgon de police jusqu'à mon lieu de vie pour ces trois prochaines années... Il n'y a même pas de fenêtre pour voir l'extérieur et je suis assis à dos à la route. Quand j'arrive, je vois à peine les sinistres bâtiments en béton avec de passer les grilles en fer. Je suis alors conduit jusqu'à une sorte d'accueil où je suis débarrassé de tout mes effets personnels ou presque. Après quoi, il m'est fourni un nécessaire de toilette et ils me proposent une douche avant que je sois conduit en cellule avec le paquetage qu'ils m'ont donné. Je ne suis tellement pas prêt. J'avais espoir. J'avais tellement espoir. Terminé. Trois ans. Le pire, c'est que j'ai demandé, je n'aurais pas accès au parloir avant demain. Je ne sais même pas ce que je vais faire. J'aimerais tellement faire appel. Je suis innocent, mais je sais aussi que le verdict sera le même, voire pire.
Tête baissée et désespéré, je vais donc aux douches. Sauf l'eau, mes yeux me piquent, comme si j'avais envie de pleurer, mais j'en suis incapable, j'ai passé le stade de la tristesse. Bon sang qu'est-ce que j'aimerais parler à quelqu'un que je connais. Là. Tout de suite. Maintenant.
Puis je suis conduit en cellule avec un repas chaud. Heureusement ou malheureusement, ce n'est pas une cellule commune. Mais sachant qu'elle est provisoire, étant dans le quartier des arrivants, ça ne sera peut-être pas toujours le cas. Par contre, je n'ai pas à me plaindre, en comparaison à ma cellule de garde à vue, c'est spacieux. Le lit est confortable, j'ai une fenêtre, il y a plus de places et j'ai même une espèce de bureau/table et un coin cuisine. Quasiment le grand luxe.
Je me pose un moment sur le lit à regarder le plafond, désespérant de mon sort, me demandant bien ce que je vais faire. Déjà demain, je réfléchirai à ce que je vais faire au niveau du procès. Les Snow me rendront sûrement visite aussi. J'aurais peut-être des nouvelles de mes parents, grand réconfort, je me demande ce qu'ils vont bien trouver à me dire, j'espère qu'il y aura au moins un désolé. Et apparemment, j'aurais un entretien avec le directeur de la prison, peut-être que je pourrais aborder le sujet de mes examens, même si je ne suis pas convaincu d'obtenir gain de cause. Peut-être sur un malentendu ou un coup de chance. Et en attendant, je n'ai plus qu'à attendre justement.
Prenant une décision, je me lève et défais mon unique parquetage. Dedans j'y trouve des draps, de la vaisselle, des produits d'entretien et un kit de correspondance, voilà qui me fait une belle jambe. Au moins c'est un petit quelque chose. Soudain, alors que j'allais faire mon lit et ranger ce que je peux, un gardien ouvre la porte de la cellule avec un paquet.
— Vos proches vous ont apportés des affaires, m'annonce-t-il en déposant le colis.
Sans attendre, dès que le gardien est sorti, je l'ouvre et découvre un petit mot écrit par Ekala : « Pour que tu es un peu de vêtements à te mettre, nous passerons te voir dès que possible. »
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L'Étrange Histoire De Kamala Crow (terminé)
ParanormalBeaucoup de personnes racontent des légendes en prétendant qu'il faut le voir pour y croire, mais si dans mon cas, il faut y croire pour me voir. Le 12 juin, à Margate, Kamala fête ses dix-huit ans en ville avec son petit copain, Pâris. À 16 heures...