— Oh putain... marmonné-je en ne sachant même pas si ce que je dis est compréhensible.
J'ai la bouche pâteuse, j'ai chaude, j'ai envie de vomir, j'ai l'impression de ne plus vraiment tenir sur mes jambes, j'ai la tête qui tourne, j'ai mes oreilles qui bourdonnent. Je me connais, si je reste debout, je vais tomber.
— Je crois qu'il faut que je me couche, affirmé-je dans un regain de force, ne me sentant presque pas capable de le faire moi-même.
Pâris arrive en soutien, ne semblant pas vouloir que je m'allonge, mais j'ai peur de vomir si j'ouvre encore une fois la bouche.
— Tu crois que tu peux marcher jusqu'à la voiture ? entendé-je de très loin à travers le sifflement de mes oreilles.
Je sais qu'il faudrait que je dise un truc, mais je ne m'en sens définitivement pas capable. Je dois rester quelques secondes, appuyer contre Pâris, les yeux fermés, avant qu'il ne décide de me porter. Je nous sens alors bouger, tous les deux et déjà, à moitié allonger dans ses bras, je commence à me sentir un peu mieux. Mais quand il me repose, je ne sais même pas comment je fais pour tenir sur mes pieds...
Et avant que je sois retombée, totalement inconsciente, je me retrouve couché sur des sièges en cuir.
Je reste allonger quelques secondes, les yeux fermés, à respirer tranquillement...
— N'appelle pas le Samu, imploré-je presque dès que j'ouvre les yeux.
— Mais tu es blessée !... réplique-t-il choqué semblant me prendre pour une dégénérée incapable de penser par elle-même.
— C'est rien, ma sœur va s'en occuper, c'est juste une blessure dans la chair.
Une blessure dans la chair qui était à deux doigts de me rendre totalement inconsciente, mais ça, c'est parce que je suis particulièrement sensible.
— Il faut que tu te fasses soigner !
— Mais je vais bien ! J'ai déjà vu pire, ne t'inquiète pas pour ça, faut juste couvrir la blessure. Je parie que tu n'as pas de trousse de secours dans ta voiture ? Pas grave, j'ai tout ce qu'il faut dans ma voiture, mais en attendant, est-ce que tu peux m'enlever mon pantalon ? demandé-je en le voyant secouer la tête négativement.
Je sais que ma maison est à moins d'un kilomètre de là, que ce serait beaucoup plus rapide et prudent d'y aller plutôt que de récupérer ma trousse de secours à Kingston, mais j'ai bien vu ma blessure, ce n'est pas grave, mais c'est assez gros pour inquiéter mes familles, ce qui signifie que si je me fais soigner là-bas, j'en repartirai pas et ce sera fini mon après-midi romantique juste à deux. Du moment que Pâris ne se souvienne pas que j'habite juste à côté, tout sera sous contrôle, il s'inquiète beaucoup trop facilement, alors que je gère la situation. Je ne gère peut-être pas la vue du sang, mais la situation par contre, je la gère sans problème. Il ne semble pas penser comme moi vu la manière dont il me regarde, semblant me prendre pour une folle et ne voulant vraisemblablement pas suivre mes indications.
— Tu ne vas pas me dire que tu ne sais pas le faire ? rigolé-je en tenant de détendre l'atmosphère.
Cette fois, il obéit, mais ne semble toujours pas vraiment partant, il ne doit vraiment pas avoir confiance en ce qu'il fait. Pourtant, ce qui est sûr, c'est qu'il ne peut pas me faire mal, c'est quand même pratique d'avoir une patiente comme moi.
— Mets-le de côté, j'ai un legging dans ma voiture, affirmé-je en me rendant compte que j'ai définitivement tous ce qu'il faut dans ma voiture alors que c'est la première fois que je la conduis, j'ai définitivement été bien inspiré en mettant tout le nécessaire de secours dès ce matin. À quoi ressemble la plaie ? C'est moche, moche ou tu as vu pire ? ajouté-je tout de même un peu inquiète.
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L'Étrange Histoire De Kamala Crow (terminé)
ParanormaalBeaucoup de personnes racontent des légendes en prétendant qu'il faut le voir pour y croire, mais si dans mon cas, il faut y croire pour me voir. Le 12 juin, à Margate, Kamala fête ses dix-huit ans en ville avec son petit copain, Pâris. À 16 heures...