chapitre 28 : une personne de confiance

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Les deux hobbits acquiescèrent, et s'éloignèrent en contrebas, continuant seuls leur chemin.

- Hâtez-vous, Elanor. Qu'avez-vous à me dire ? Je n'ai que très peu de temps, la pressa Gandalf.

- Je... je voulais vous parler de ce qui m'est arrivée dans la Moria. Vous doutez bien que je ne suis pas revenue ici par hasard.

- Non, en effet, répondit Gandalf. Il est étrange qu'une mortelle soit renvoyée en Terre du Milieu. Vous êtes la première en date à ce qui me semble. Et je dois avouer que je me suis demandé pourquoi.

Le magicien la regarda avec curiosité.

- Les Valar m'ont renvoyées ici dans un but précis. En vérité, j'ai fait un pacte avec Mandos.

- Un pacte ?

Le visage de Gandalf s'assombrit, et prit une expression de totale surprise.

- Quel genre de pacte ? demanda-t-il lentement.

- Mandos m'a laissé le choix de continuer mon chemin dans l'au-delà, ou de revenir ici en Terre du Milieu, sous certaines conditions. J'ai choisis de revenir. Il veut que j'aide à la destruction de Sauron, et il veut aussi récupérer les neufs serviteurs de l'anneau.

Gandalf resta silencieux, et l'étudia longuement.

- Les Nazguls... ? J'aurais dû m'en douter, chuchota-t-il. Cela fait trop longtemps que les neufs défient son jugement. Ils ne seront pas aisés à détruire, Elanor. A vrai dire, je ne sais pas comment vous pourriez réussir ce prodige. Les neufs sont maudis.

- Par l'anneau je sais.

- Par les neufs anneaux de pouvoirs qu'ils portent, la contredit Gandalf. L'anneau unique contrôle les neufs anneaux, et par cela même les Nazguls. En tout cas, cela était le cas avant. J'ai l'impression que Sauron a récupéré les neufs anneaux de pouvoirs, et qu'il les détient en sa possession, tout comme ceux de certains seigneurs nains.

- Pourquoi a-t-il fait cela ? demanda Elanor, intriguée.

- Je n'en ai aucune idée. Peut-être a-t-il peur que les anneaux échappent à son contrôle, ou tombent entre de mauvaises mains. Porter un anneau confère un pouvoir extraodinaire. Il est bien plus difficile de s'emparer de ces anneaux s'ils sont en Mordor. Et cela donne à Sauron un contrôle absolu. Mais à mon avis, il s'agit d'un sortilège plus pernicieux que cela. L'ennemi a ressuscité les Nazguls avec de la magie noire à Dol Guldur, et il m'est d'avis que les neufs anneaux sont les outils de cette malédiction.

L'image de Frodon vint à l'esprit d'Elanor. Puis celle de Boromir ramassant l'anneau dans la neige, sur le Col de Caradh'ras. Le pouvoir de ces anneaux était vraiment effrayant.

- Est-ce tout ce que vous a demandé Mandos ? demanda Gandalf. Cette résurrection m'étonne, il n'est pas prompt à redonner une vie aussi simplement. Vous avez parlé de conditions.

Les yeux du magicien la scrutèrent avec attention. La curiosité d'Elanor retomba quelque peu.

- Hum... oui. Mandos détient ma vie. Lorsque ce sera la fin de la guerre, je devrais retourner dans ses cavernes, que je le veuille ou non.

Pour y mourir.

Une lueur de compassion et de tristesse passa dans le regard de Gandalf. Il avait compris.

- Je suis désolé.

- Dois-je le dire à Legolas, Aragorn et les autres ? demanda Elanor.

Gandalf secoua la tête.

- Non, ne leur dîtes rien. En tout cas pas pour l'instant.

- Pourquoi ?

Elle avait déjà du mal à leur mentir, alors continuer à leur cacher la vérité était impensable et au-dessus de ses forces.

Gandalf posa une main sur son épaule.

- Pour ne pas détruire l'espoir dans leurs cœurs, répondit-il d'une voix douce. Ils se sont beaucoup attachés à vous. Votre présence leur donne du courage et une raison de plus pour laquelle se battre. Imaginez ce qu'ils vont ressentir si vous leur dîtes que vous devez repartir.

Elanor pensa aussitôt à Legolas. Elle n'avait pas prévue que ce type de relation se développerait entre eux. Après ce qu'il lui avait confessé la nuit dernière, Elanor prit conscience que ce que disait Gandalf était juste. Elle ne pouvait pas commettre l'erreur de lui dire qu'elle était condamnée à mourir. Elle ne pouvait pas anéantir ses espoirs et ses rêves de paix maintenant.

Elanor réalisa soudainement qu'elle avait fait une terrible erreur.

Legolas souffrirait de nouveau, et peut-être même plus qu'auparavant. Elle n'aurait pas dut se jeter dans ses bras comme elle l'avait fait. Elle n'avait pas réfléchit, et avait été stupide. Elle avait agi égoïstement, sans penser aux conséquences. C'était un elfe. L'amour était très précieux pour eux. Sa mort serait un fardeau qu'il aurait à porter toute sa vie. Et il n'en ferait peut-être jamais le deuil.

Elanor sentit les larmes lui monter aux yeux, et Gandalf lui tapota gentiment l'épaule.

- La mort n'est pas la fin. Ce n'est que le début d'un long voyage. Vous y arriverez. Vous surmonterez cette épreuve, vous avez toujours été forte.

Elanor voulait croire le magicien, mais il y avait des choses qu'il ne savait pas. Elle songea un instant à lui parler de sa toute nouvelle relation avec Legolas, mais se retint, trop embarrassée pour aborder ce sujet intime avec lui.

- Oui, vous devez avoir raison.

Gandalf hocha la tête et se remit en marche vers les écuries. Elanor le suivit.

L'envoyée des Valar - livre III (LOTR-Seigneur des Anneaux)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant