Une odeur de roussie dans l'air ambiant et un bruit répétitif me réveillèrent. Des pas précipités de mes parents dans la maison accourant à toute vitesse vers la chambre. En ouvrant les yeux, je remarquai que l'atmosphère était lourde et pesante. Que se passait-il ?
Ma porte s'ouvre rapidement dans la foulée pour laisser apparaître le visage de ma mère dans une expression d'horreur :
- Réveille-toi (t/p) ! Notre village est attaqué ! Dépêchons-nous de sortir !
Jamais je ne l'avais vu dans cet état. Elle avait les cheveux décoiffés et le teint affreusement pâle. Ses yeux exorbités reflétaient toutes les émotions qui la traversaient à l'instant présent.
Mon cœur manqua un battement. Konoha ? Attaqué ? Mais qui pourrait bien faire ça ? Je ne m'attardais pas plus sur ces interrogations, il fallait absolument sortir de la maison. Je sautai hors de mon lit, obéissant sans réfléchir. Ma chambre était emplie d'une fumée dense et suffocante qui m'empêchait de m'y repérer aisément. Par la fenêtre, je vis d'un rapide coup d'œil qu'à l'extérieur la nuit était noire et sombre, et étrangement je pouvais ressentir sa froideur inhabituelle. Quelque chose de grave se passait, j'en étais sûre.
- Où est papa ? Questionnais-je en m'empressant d'enfiler une veste.
- Il est déjà parti voir ce qu'il se passait. Dépêche-toi, vite !
Comme pour illustrer ses propos, et alors que je sortais de ma chambre, une poutre du plafond s'effondra sous l'action des flammes et atterrit à proximité de nous, nous faisant sursauter. Ma mère me pris la main pour nous faire descendre au plus vite les escaliers et atteindre la porte d'entrée située quelques mètres Les craquements au-dessus de nous étaient inquiétants, il était évident que nous devrions fuir rapidement. Le rez-de-chaussée était encore plus atteint par l'incendie où il était facile de voir des flammes de plusieurs mètres virevoltantes, effaçant et réduisant à néant, sans effort ni pitié, toutes les années de vie ayant habité cette maison. Ma mère et moi prîmes quelques instants pour observer les ravages, les larmes aux yeux et impuissantes.
Soudain, une autre poutre tomba et je sentis un relâchement dans la poigne de ma génitrice avant qu'elle ne délaisse brusquement ma main droite.
Étonnée, je dirigeai mon regard vers elle avant de me figer. Le morceau de charpente avait terminé sa chute sur elle, la faisant baigner dans une mare de sang. Je retins un violent haut-le-cœur qui parcourut mon être. Mes larmes dévalèrent mes joues sans effort pendant que m'efforçais de ne pas faillir malgré mes jambes qui tremblaient beaucoup trop. Je n'avais pas besoin d'être médecin pour savoir que le choc lui avait été fatal et que je ne pouvais plus rien faire pour elle. Son regard vide en était la preuve irréfutable. Mais je n'avais pas le temps de me morfondre sur mon sort. Je me devais d'être forte, même si cela me demandait d'énormes efforts. Je lui devais bien ça...
Les flammes grandissaient de plus en plus, fragilisant davantage la charpente dont les craquements grandissaient et se rapprochant inexorablement de ma personne. Mes poumons luttaient contre l'atmosphère qui devenait de plus en plus toxique. Il fallait que je fuis, et vite.
Je franchis tant bien que mal la porte d'entrée, aveuglée par mes larmes qui ne cessaient de couler. Le spectacle qui s'offrait à moi à l'extérieur me glaçait le sang. Le ciel sans lune était teinté de lueurs rougeâtres provoqués par l'incandescence des flammes. L'atmosphère était remplie de fumée et de cendres qui tourbillonnaient, portée par une légère brise pourtant glaciale, me provoquant une multitude de frissons. Des corps sans vie étaient jonchés à même le sol au milieu de différents débris. Des civiles paniqués couraient dans tous les sens à la recherche de leurs proches ou d'un abri pour s'y réfugier. Certains hurlaient le désespoir qui les envahissait.
Et moi, je restais immobile ne réalisant pas ce que j'étais en train de vivre. J'aurais aimé que ce ne soit qu'un mauvais rêve, et pourtant j'étais à ce moment-là certaine que mes sens ne me trompaient pas. Au loin, je distinguais une gigantesque masse rousse, dont je n'arrivais pas à discerner exactement la forme, reléguant des boules incandescentes qui s'écrasaient aléatoirement sur le village. L'une d'entre elle avait atterri non loin de chez moi, ayant provoqué l'incendie de ma maison. Ou plutôt ce qu'il en restait désormais...
Un ninja apparu soudainement devant moi, me sortant de mes pensées.
- Il faut vite vous mettre à l'abri ! Kyubi attaque le village !
Kyubi ? Le démon renard à neuf queues ? C'était impossible, il était scellé dans la femme de l'Hokage. Comment aurait-il pu s'en échapper ? Pour quelle raison ? De plus, si le démon quittait son hôte, ce dernier était destiné à mourir. Était-ce vraiment ce qui s'était passé ? Je me mordis fortement la lèvre, me provoquant un léger goût métallique. Si tel était bien le cas, la situation était plus grave que je ne le pensais.
J'avais envie d'aider les ninjas qui accouraient pour maîtriser cette énorme bête. Du haut de mes onze ans, j'avais récemment été promue Genin et j'avais donc toutes les bases du métier. Et cela me permettrait aussi de voir mon père qui était maintenant l'unique parent qu'il me restait. Je voulais le voir, pour savoir qu'il allait bien. Il le fallait...
Ni une ni deux, je déambulais dans les rues en courant aussi vite que je le pouvais. Mes muscles souffraient et mes poumons hurlaient de douleur face à l'effort que je leur imposais à peine sortie de mon lit. Mais je ne les écoutais pas, je me devais de faire mon devoir malgré mon jeune âge, ce pour quoi je m'étais engagée en toute connaissance de cause. En apportant ma pierre à l'édifice, peut-être que je pourrai faire basculer l'avenir en notre faveur. Dans la précipitation, je ne vis pas une barre de fer qui dépassait d'un tas de débris qui m'effleura méchamment le bras droit. Je sentis un liquide chaud couler de ma blessure mais je ne m'y attardai pas, malgré la douleur qui me lançait vivement.
Plus je me rapprochais du lieu où était Kyubi, plus je voyais les corps des ninjas s'étant vaillamment battus pour leur village jusqu'à leur dernier souffle. Les autres devaient être à même sur le champ de bataille. Étonnement, cela n'affecta pas ma détermination. Au contraire, une nouvelle force grandit en moi. Je me jurai de faire tout mon possible pour éradiquer cette menace, quel qu'en soit le prix.
Ma course s'arrêta brutalement quelques mètres avant ma destination. Parmi les victimes que je croisais, il y en avait une que je ne connaissais que trop bien. Cette même personne que j'avais étreinte quelques heures auparavant avant d'aller me coucher. Celle qui avait toujours eu les mots pour me réconforter et qui savait lire en moi comme dans un livre ouvert. Mon propre père.
Le souffle vint à me manquer et je savais très bien que ce n'était pas dû à la course effrénée que je venais d'effectuer. Mes jambes me lâchèrent, me faisant atterrir sur mes genoux. Ma tête commençait à tourner, certainement à cause du sang que j'avais perdu tout au long de ma course. Lentement, je sentis mon buste pencher vers l'avant, approchant dangereusement le sol. La réalité me frappa. Cette nuit-là, j'avais tout perdu. Mon passé a été balayé, réduit, volatilisé en quelques heures à peine. Un « non » s'échappa faiblement de mes lèvres, alors que je sentais mon esprit partir. Je pus juste sentir une masse amortir confortablement ma chute quelques secondes avant de sombrer dans l'inconscience.
Une douce odeur boisée me parvint aux narines... Je savais que je ne l'oublierai jamais.
***
Coucou tout le monde ! Voilà pour ce premier chapitre de cette nouvelle histoire ! J'espère qu'il vous aura plu ! 😁 Comme je l'ai dit dans le prélude, je pars sur un tout autre domaine comparé à ma première fiction, j'espère que cela vous plaira !
N'hésitez pas à me faire vos retours, je suis impatiente de vous lire ! 😋
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Tout commence ici | Kakashi x Reader
FanfictionIl y a des personnes sur Terre, qui bien que dépourvues d'ailes, peuvent être assimilées à nos anges gardiens. Sans qu'elles ne le sachent forcément, elles peuvent changer notre destiné et notre propre regard sur le monde. **** Une nuit meurtrière...