Chapitre 27 - Début des hostilités

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Remarquant que la situation était loin d'être à notre avantage, Kakashi composa aussitôt des mudras qui firent apparaître un petit canidé brun. Son apparence m'interpella légèrement. Il était vêtu d'une tenue de ninja composée d'une veste et d'un bandeau, et son regard était effroyablement... humain. Un peu semblable à celui de son maître, d'ailleurs.

- Qu'il y a-t-il Kakashi ? Demanda une voix grave que je ne connaissais pas.

Mon regard se porta aux alentours, cherchant la provenance de ce nouveau timbre. Pourtant, je ne voyais personne d'autre à l'horizon.

- Pakkun, retourne à Konoha et demande des renforts à l'Hokage s'il te plaît. Dis-lui que nous avons affaire à des membres de l'Akatsuki, qui en veulent après le parchemin.

Mes sourcils se froncèrent quand je vis Kakashi qui s'était agenouillé pour s'adresser au chien, le plus sérieusement du monde.

Ma parole, mais il parle ? C'était la première fois que j'avais affaire à une invocation de ce type, et je n'avais jamais entendu parler d'entités dotées de parole. En assimilant ces données dans mon esprit, mon anxiété gagna du terrain en moins de deux. Pour que Kakashi demande aussi rapidement de l'aide, c'est qu'il doutait fortement de notre victoire à nous seuls concernant ce type d'adversaire. Il faut dire que nous nous en étions sortis de justesse la dernière fois. Sachant qu'ils étaient deux et non trois, cela corsait encore plus les choses. Mieux valait se montrer prudent, surtout avec autant d'enjeu en dehors de nos propres vies. Qu'importe ce qu'il pouvait se passer, ce parchemin ne devait pas tomber entre de mauvaises mains.

Le dénommé Pakkun obéit aussitôt à Kakashi et disparut rapidement dans les feuillages. Toujours sur nos gardes, nous nous contentions d'observer nos adversaires pour le moment. Aucun d'entre eux n'avait amorcé d'attaque. Au contraire, ils semblaient même se délecter de notre situation à la vue de leurs sourire carnassiers qui s'affichaient sur leurs visages, les rendant d'autant plus effrayants.

- Bon alors, il vient ce parchemin ? S'impatienta Mizuki.

- Tu peux toujours rêver, grondai-je sourdement.

- Quel dommage, soupira t-il en haussant les épaules. Nous allons devoir passer à la manière forte, dans ce cas.

Sitôt cette phrase prononcée, les ennemis se dispersèrent avec célérité pour venir nous encercler. Je pouvais aisément ressentir leur puissance et ce que j'interprétai n'augurait rien de bon. Comment allions-nous faire en attendant l'arrivée des renforts ?

Kakashi se mit aussitôt dos à moi, ce qui me fit légèrement tressaillir.

- Il vaut mieux que nous restions dans cette position pour garder un regard large sur ce qu'il se passe, m'informa-t-il en chuchotant. Avec des adversaires de ce type, on va éviter tout angle mort possible.

J'acquiesçai doucement et fis glisser ma main dans ma sacoche, prête à dégainer un kunai en cas de besoin. Un calme anxiogène nous accablait, et pourtant je pouvais entendre mon cœur tambouriner dans mes oreilles face à l'adrénaline qui parcourait chaque centimètre de mon corps, alimentant le moindre de mes muscles. J'osai à peine respirer pour ne pas rompre ce silence assourdissant.

Je vis aussitôt Mizuki foncer droit sur moi pendant que Kakashi s'occupait de ses compères. Les armes s'entrechoquaient, les coups s'échangeaient, les ninjutsu fusaient. Jamais je n'avais vu une telle haine transparaître chez des personnes. Elle était si dense que cela en était presque palpable, et j'aurai juré l'avoir vu se matérialiser parfois autour des enveloppes corporelles de chacun de nos ennemis. 

Le combat continuait et je me découragerai au fur et à mesure que je me rendis compte que les seuls coups ayant été fructueux étaient ceux de mon adversaire à mon encontre. Les différentes entailles que j'avais au visage, aux bras et aux jambes me brûlaient à cause de la transpiration qui commençait à perler sur ma peau, mêlée à la poussière environnante. Cependant, je n'en démordais pas et continuais à affabler mon adversaire de coups. Par chance, Mizuki m'offrît enfin une ouverture inespérée que je ne manquai pas de saisir sitôt remarquée. Sans réfléchir, je plantai ma dague en plein dans sa poitrine. Je sentis la lame pénétrer avec force dans la cage thoracique avant d'atterrir dans quelque chose de tendre et qui battait à tout rompre sous cette intrusion, transmettant ses impulsions dans le manche de mon arme. Je retirai aussitôt l'arme avec une légère difficulté dans un geste brusque, me faisant reculer sous l'impulsion. Mes larmes montèrent en même temps que je réalisai ce que je venais de faire. Je venais de condamner l'un de mes coéquipiers à une mort certaine et la vision que j'avais devant mes yeux me provoqua un haut-le-cœur difficile à réprimer. Je voyais le sang s'échapper de ses lèvres alors qu'il portait vainement ses mains sur sa blessure béante. Son liquide vital coulait abondamment entre ses doigts avant qu'il ne tombe à genoux pour s'effondrer dans un bruit sourd, face contre terre. Je fermai les yeux quelques instants pour me concentrer et ne réfléchis pas plus à la situation pour ne pas me morfondre. Je me retournai aussitôt pour combattre aux côtés de Kakashi, qui avait bien besoin d'un coup de main. 

Tout commence ici | Kakashi x ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant