Sortie

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-La sortie?

- Ouais, t'as bien entendu, ou tu veux que je te le répète?

-Non, c'est bon... comment tu peux savoir que c'est la sortie?

- C'est évident...

- Comment ça?

-J'ai entendu dire que la Falaise n'était que du vide. Bah non. Là où je suis tombée, il y avait une porte qu'on ne peux pas voir d'ici. C'est la sortie.

-Tu peux pas en être sûre.

- Si. Le coeur du Griffeur s'est arrêté de vibrer, puis le clignotant est devenu vert. Et quelque chose s'est mit à briller dans la pièce se trouvait la porte.

- Mais c'est super! Enfin, on a trouvé la sortie de ce foutu Labyrinthe! J'aurais jamais cru!

Il souriait. Comme il était beau quand il souris... "Non, il faut que je me reprenne."

Après m'avoir fait une tape dans le dos -qui faillit me faire tomber du bord de la Falaise- il s'éloigna en direction du Bloc.

Je m'apprêtais à le suivre, quand soudain, j'entendis un bruit derrière moi. Je me retournais brusquement, et vis des pattes en métal sortir du vide. J'étais paralysée par la peur. Je regardais ma montre, et sur que c'était la nuit.

La nuit! C'est à ce moment que les Griffeurs sortent!

Mihno, qui ne semblait se douter de rien, continua sa route.

-Euh, Mihno, je veux pas te faire peur, mais...

Il se retourna brusquement puis courut à toute vitesse vers moi. Il me pris sur son dos avant que je n'eu le temps de faire quoi que ce soit, puis s'en alla vers la section 3. Quand le Griffeur fut hors de vue, il accepta de me poser au sol, après avoir tant insisté pour que je reste sur lui.

-T'as eu chaud, miss.

Il me jeta un regard charmeur mais je détournais vite la tête pour ne pas qu'il me voie rougir.

- Alors, ma belle, ça va?

-C'est quoi cette question pourrie?

- Bah, je voulais juste faire de la conversation, mais toi, tu fous toujours des vents! dit il en faisant semblant de pleurer.

- D'ailleurs, depuis quand tu m'appelle ma belle?

- Depuis que j'ai appris que Gally t'appelait comme ça.

-Comment tu le sais?

- Tu sais, au Bloc, les rumeurs se répendent vite. Mais bon, je vais éviter de t'appeler ma belle maintenant...

- Pourquoi?

-Je veux pas que tu me donne un coup de pied là où je pense. Tu sais, ce que t'as fait à Gally, quand il t'a appellée comme ça...

- C'est bon, je ne le referais pas sur toi une deuxième fois.

On commença à rire. Jusqu'à ce que nous entendions des cliquetis métalliques arriver dans notre direction.

- Oh, non, un Griffeur! Planque toi Emmy!

Je me cachais contre le peu de lierre qui se trouvait au mur. Mihno fit de même. On était collés l'un contre l'autre.

La créature immonde passa juste devant nous, et nous frôla presque. J'avais tellement peur que je n'osais même plus respirer. Mihno qui voyait que j'étais tendue, m'entoura la taille avec ses bras. Ce geste d'attention suffit à me réconforter.

Le Griffeur ne nous vit puis repartit en direction du Bloc. Non! Elle allait encore enlever un blocard!

Je fis mine de m'en aller mais Mihno me retint.

- Pourquoi? Il ne faut pas laisser ces bestioles enlever un de nos camarades!

Puis la vision de Newt, de Shell ou de Thomas qui se faisait enlever me frappa. Si c'était l'un d'eux? Je m'en voudrais toute ma vie.

-Laisse. Tu ne peux rien y faire.

J'étais surprise, mais en même temps agacée par l'insensibilité du maton des coureurs.

- Si!

- Alors que compte tu faire, miss reine des plonks?

Je ne répondit pas. En vérité, je ne savais vraiment pas quoi faire. Je baissa la tête.

Nous sommes restés un long moment à ne rien dire, toujours dans la même position: sous le lierre, debouts, les bras de Mihno qui m'entourent la taille et ma tête posée sur son épaule.

Après plusieurs heures, le Griffeur repassa devant nous. J'entendis quelqu'un crier. Le corps de Mihno fut secoué d'un spasme. Il avait l'air triste.

Quand le silence s'installa de nouveau, je demandais à mon camarade:

- C'était qui?

- Clint.

Je fus triste moi aussi. Je dois avouer que je ne connaissait pas vraiment Clint, mais c'était le meilleur ami de Jeff, un medjack. Il était très gentil. On s'était parlés une ou deux fois, pour se dire bonjour, mais il était tout le temps joyeux, drôle et persévérant.

J'eu la honte et le regret d'avoir travaillé pour ces foutus Créateurs. On m'avait sûrement obligé, ce n'était pas volontaire. Non?

Je voulut consoler Mihno en faisant quelque chose. Alors je le serrait dans mes bras et dit:

- Quand on sortira de ce Labyrinthe, on leur fera la peau, à ces Créateurs. Et je te promet, Mihno, ils vont passer les instants les plus désagréables de leur vie.

J'avais dit ça d'une voix faible, mais mon camarade commençait à avoir le sourire, malgré le fait d'avoir perdu un camarade.

Le Labyrinthe - Emmy (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant