Le Labyrinthe - Emmy (Tome 1)

Arrivée.

Et ma nouvelle vie commença dans le noir. Le noir complet, le noir intense, le noir noir. Tellement noir que même quand on ouvrait les yeux, l'espace semblait plus obscur que quand on les fermait. Où suis-je? me demandai-je intérieurement. Mais non. La réelle question était "qui suis-je?".

Ma tête me faisait affreusement mal. J'avais cette impression étrange d'avoir tourné sur moi-même pendant des heures, mais pourtant, une partie de moi savait que je n'avais pas bougé depuis un bon moment.

Mes pensées se bousculaient en formant un énorme ouragan dans mon esprit, mais quelles pensées exactement? Je n'avais l'impression de ne même pas me connaître moi-même. Je ne conaissais pas mon âge, mon physique, ce que j'aimais ou pas, mais le pire, c'était que je ne me souvenais même plus de mon prénom. Mon prénom quoi ! C'est pas trop demandé fichu cerveau?!

J'essayai de visualiser où je me trouvai. Je bougeais sans vraiment le faire. Je sentais la faible pression de l'air sur moi, et compris que j'étais dans une pièce mobile. Les bruits d'épouvante plus qu'effrayants ne cessaient de se faire entendre. Les bruits que l'on entendait, étant enfant, lorsque l'on faisait des cauchemars atroces, mais je n'étais pas du tout en plein cauchemar, pourtant, les sons étaient toujours aussi atroces.

En me levant -ou plutôt en essayant de le faire, après être retombée plusieurs fois-  je tâtai instinctivement devant moi. Une seule seconde de déconcentration et je faisais une chute sur les caisses derrière moi. Malheureusement pour moi, cette seconde de déconcentration arriva bien vite, et pendant ma chute, je me tordis la jambe puis retombai dessus dans un cri de douleur ne recouvrant toujours pas les autres bruits affreux.

Je renonçai finalement à l'idée de découvrir mon petit entourage, trop exténuée. Je n'arrivais pas à me lever une nouvelle fois. C'était hors de mes capacités actuelles, et j'en demandais trop à mon petit corps. Pourquoi étais-je si fatiguée ? Je savais pourtant que je n'avais pas bougé depuis longtemps.

Pendant un instant, je trouvai la vie bizarre. Enfin; un instant qui dura des heures, ou plutôt des heures qui duraient un instant. Était-ce finalement réellement une vie, d'être condamné à rester enfermé dans une pièce qui monte, entouré de bruits bous empêchant de penser tranquillement?

Je voulais réflechir encore plus, mais l'ascension s'arrêta trop soudainement. Je fus parcourue d'une secousse, et manquai de m'aplatir au sol. Une lumière rouge clignota et une trape s'ouvrit.

Un éclat blanc et lumineux jaillit de nulle part afin d'assassiner mon champ de vision,  et pendant une seconde, je pensai être aveugle.

Enfin; je vis à quoi j'avais à faire.

Une dizaine de paires d'yeux étaient toutes posées sur un point fixe. C'était moi. Je n'arrivai pas a soutenir leurs regards lourds, trop lourds pour être supportés.

En observant mieux, je vis une dizaine d'adolescent. La plupart avaient une quinzaine d'années. D'autres étaient plus jeune, du genre treize ans, ou encore, d'autres plus âgés, comme dix huit ans.

Je les scrutai tous, presque ausI curieusement qu'ils me fixaient. Un petit garçon légèrement grassouillet me regardait timidement; une jolie blonde aux yeux gris bleuté me souriait d'une manière apaisante, un garçon aux cheveux châtains fronçait ses sourcils arqués, et un brun asiatique soupira et s'en alla dès qu'il me vit.

Un garçon à la peau foncée et aux cheveux noirs sauta dans l'endroit où je me trouvais et me tendis la main.

Je ne la pris pas, me jugeant capable de me relever seule, ou du moins, en m'aidant d'une des caisse. Ma jalbe souffrante tremblait, mais ce n'était sûrement rien.

Finalement, le garçon me dominant de toute sa grandeur me regarda droit dans les yeux; pour dire d'une voix forte:

-Bienvenue au Bloc.