Partie 3

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"Je sors de mes gonds, comme Aragon, je crie plus fort que les obus. Que ceux qui sont blessés, que ceux qui ont bu. À l'heure où même les ambulanciers dorment, elle est venue au secours de mon cœur blessé. Piétinant toutes les normes, Je pousse l'écriture à bout, j'abats ce sujet tabou. Je pousse l'écriture à bout, j'abats ce sujet tabou. Je l'ai kiffée avec mes yeux de muet premier rendez-vous. À l'école, je déclarais ma flamme avec ma voix d'aveugle. Ma plume bégaye, j'ai des larmes dans la voix. {Mystics et k-reen à fond dans les tympans, "le fuit défendu", résonne dans mon mp3.}

Mardi: Rendez-vous à l'hosto, petite visite de routine. Je l'ai déteste tant, mais ce qui me fait tenir le coup c'est sa présence si rassurante. On arrive, une odeur de désinfectant m'effleure les narines, c'est infect ça me répugne. Je ne supporte pas cette fragrance en même temps tu me diras qui la kiff?! Car si c'était un effet de mode ça se saurait.

Cette putain de déco m'aura à l'usure, elle me ronge et me bouffe un peu plus chaque jour. On ne peut pas dire que ça m'inspire la joie. Je vois ce schéma se reproduire tous les mardis à croire que je vis la même chose une fois par semaine c'est immonde. Pas envie d'y rentrer, à quoi bon?! Hein? De toute façon ça me rendra pas mes jambes ni la fonctionnalité totale de mon anatomie. Mais rien que pour ses beaux yeux je me dois d'y aller. Juste pour entendre de sa bouche des paroles de ce genre, je veux qu'elle se dise :

"Putain, Lim-sa c'est trop un bonhomme. Il a la hargne de vaincre, malgré son handicap il ne recule devant rien, même s'il n'a pas ses jambes il fonce dans le tas...!".

On arrive, on se pose dans la salle d'attente, une attente longue et interminable. Car oui, je ne suis pas le seul à être dans cet état-là. Alors pour passer le temps quoi de mieux que de remettre sur le tapis ce qui c'est passé la veille enfin pas de mon point de vue. Mais plutôt du sien, car oui Lina Kiff le sujet "Yaniss". Si elle n'aurait pas prétendu, ne pas être avec aujourd'hui j'aurais eu de sacrés doutes. C'est trop flague, elle parle de lui sans arrêt.

Une soudain envie me prend, de vouloir riposter :

" - Hé ho ma jolie réveille toi, ce n'est pas le monde des bisounours ici ! Pourquoi tu me parles de cette sous-merde, alors que tu sais pertinemment que je déteste ce sujet."

Au lieu de ça, je me suis simplement contenté de rétorquer :

- " Euh non ! Je n'ai pas de nouvelle de lui et c'est tant mieux, à mes yeux ça fait longtemps qu'il est six pieds sous terre!"

Elle me reluque d'un air lugubre. Comme si les paroles que je venais de proférer la touchait et lui était directement destiné.

- " Mais non Salim tu n'as pas le droit de dire ça! Allah yster c'est ton frère la chair de ta chair."
Je sens une chaleur monter en moi, en français on appelle cela de "la haine" tout bêtement. L'aversion prend le dessus sur moi, si je n'avais pas ce putain d'handicape, je me serais bien levé mettre un coup sur ce maudit mur à la couleur fade aussi fade que mon coeur en ce moment même. Je déteste l'idée que quelqu'un me dit "C'est ton frère", encore pire la chair de ta chair. J'ai envie de lui répondre qu'elle se trompe complètement que ce n'est seulement la merde de ma merde. Autrement dit, une sous-merde. Je ne veux pas faire partie de son arbre généalogique. Mais là encore, elle aurait trouvé les mots justes en me répondant que l'on ne choisit pas sa famille et qui faut seulement vivre avec ! Et cela m'aurait touché car, elle parle en connaissance de cause ! J'ai préféré me taire et ne rien dire, laisser le silence faire de son mieux. À peine ai-je le temps de respirer, qu'un homme en blouse blanche se ramène sourire aux lèvres.
" Bonjour, c'est au tour de Mr Salim B**** !"

- " Bonjour, c'est moi-même!"

- " Veuillez me suivre s'il vous plaît ! Ah moins que vous n'ayiez besoin d'aide."

Force et honneur tel est ma devise Où les histoires vivent. Découvrez maintenant