Épilogue

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Salim, 22 ans, faciès cramé, yeux vert, teint blafard. Dégradé à blanc parsemé de cicatrices, car le ffeur-coi m'a toujours raté. Il répétait sans cesse qu'il n'était pas Jean-Louis et qu'au prix que la coupe nous coûtez on devait s'estimer heureux de ressortir avec quelques chose de potable. Il avait toujours cet air rassurant qui laissait sous-entendre que des cheveux ça repousse. Mais quand tu viens pour retaper ton dégradé c'est toujours les mêmes cicatrices du coup je suis balafré de l'arrière tout comme de l'avant comme tous mes quarticiens, les terriens doivent probablement penser qui s'agit d'une secte, mais non n'ayez crainte c'est seulement un effet de mode.

1mètre80 de rage de vaincre, de courage et de victoire contre 75 kilos de haine enfui au plus profond de mon être depuis trop longtemps déjà. Une âme bien trop souvent tourmentée. Mais depuis j'en ai parcourus du chemin, au jour d'aujourd'hui je peux me vanter et dire que je reviens de loin. Comment pouvais-je vivre avec ce poids qui m'oppressait la poitrine. Quand tous était pressé de ramener des liasses de billets à la son-mai, moi j'étais pépère le cul posé sur ma chaise à les observer. Tous à faire les malins à se croire plus fort que les anciens. J'ai contemplé chacune de leurs chutes toute aussi fatales les unes que l'autre. Tous ont fini écroué ou six pieds sur terre, ne jamais s'approcher de la dame blanche, autrement c'est foutu y'a plus d'issus pour s'en sortir. Tu n'as que deux solutions lorsque tu touches à cette merde, c'est soit la taule soit les quatre planches de bois. Tu préfères quoi ? Vu qu'on te laisse le choix. Comme ''Debbouze'' t'as aucune chance alors saisit la. D'autres ce sont perdu en buvant des litres et des litres de habta, devenue alcooliques sans personne autour pour les soutenir, eux aussi ont mal terminé. Pour ces gars-là il n'y a pas quarante milles solutions pour s'en sortir. C'est soit la désintox soit le coma éthylique. Y'en n'a qui te diront qu'ils étaient trop fier pour se faire interner dans un centre de ce genre, mais moi j'appelle cela tout simplement de la lâcheté. Aucun courage, aucune volonté de s'en sortir. Du haut de ma tour je n'ai jamais raté aucuns épisodes. Toujours au courant en temps et en heure, je devançais même Clair Chazal. C'est pour vous dire la rapidité dans le ghetto tout se sait avant les médias. Alors du matin au soir, je contemplais du haut de mon immeuble, les gens tomber pour trafique, d'autres pour braquage ou encore pour séquestration et règlement de comptes... et j'en passe. Voir tout cela a déclenché en moi un véritable déclic. Je me suis promis de m'en sortir et de ne jamais subir le même sort que mes quarticiens. J'ai était ami avec le plus grand truand de ma ville, j'ai traîné avec les plus gros fabriquant de poudre, j'ai côtoyé les voleurs, les dealeurs, les receleurs, les drogués, les alcooliques. Bref, j'ai fréquentais les plus gros k-sos de mon quartier, j'ai été en compagnie de la plus mauvaise graine, mais je n'ai jamais suivit leur traces, loin d'être influençable je sais dire non quand ça va trop loin. Je ne suis pas faible dans ce genre de situation comme ''Gim's'' je me tire et je m'éclipse. J'ai trop de respect pour le padré, envie d'honorer son nom, pas envie de le salir avec ce genre de slatas. Ils n'ont jamais été un exemple de réussite pour moi. La seule icône de réussite ça reste mon père, je marcherais toujours sur ses traces, même si je ne pourrais jamais y laisser mes empreintes, car trop loin pour moi. Jamais je ne pourrais t'égaler comme ''Élie'' t'es trop loin pour nous Baba t'es déjà dans le turfu. Va interroger les gamins de mon cartel aucun ne veut marcher sur les traces de leur géniteur, car le miens reste le seul qu'a été digne et qui n'a jamais délaissé sa famille pour une paire de fesse. La moitié de mon quartier a grandi sans paternel, juste au côté de leurs mères. Tu m'étonne que le gamin n'a pas de repère, aucune figure masculine n'est là pour représenter l'autorité. Demande-leur qu'elle est leurs rêves le plus cher ? Ils te répondront tous sans exceptions : ''Devenir un grand''. Quand tu entends ça tu te dis c'est bien ils sont intelligent, ça a vraiment évolué dans les quartiers. Tu te dis qu'ils veulent vraiment réussir dans leur vie, qu'ils ont la hargne, l'envie de vaincre, ça fais plaisir, ils veulent vraiment grandir et se fixer un vrai objectif et l'atteindre. Mais avant de penser tout ça, il faut réellement comprendre le sens de cette phrase. Il n'y'a qu'entre quarticien qu'on comprend vraiment le sens de leur rêve. Chez nous '' Devenir un grand'', signifie devenir la plus grosse caille, celle qu'on respecte, mais qui finira par tomber tôt ou tard pour des choses illégales. Quand tu comprends mieux tu te dis c'est tous les mêmes aucune ambitions. Alors tu te mets à les mettre tous dans les mêmes sacs. Et lorsqu'ils parlent de nous à la télé la phrase qui reviens souvent c'est : '' Tous les mêmes''. Non je ne te parle pas du titre de Stromae, mais plutôt des reportages des médias.
Le temps file à une vitesse hier encore j'avais les fesses collé à mon fauteuil, je courais après une fille bien et respectable, j'avais mes deux frères à mes côtés. Puis la vie en a décidé autrement. On dit dans chaque mal un bien. Je ne voudrais pas contredire ce proverbe, mais je ne vois pas du tout ou est le bien d'avoir perdu mon refrè. On m'a arraché une partie de moi à vif sans anesthésie ni point de suture. Le genre de souffrance qui te rend fort, qui ne te laisse pas le choix. Soit tu te relèves soit tu te tires une balle et vu que j'ai foi en Allah, je n'ai pas eu d'autres choix que de me relever. Alors dents serrés, poing fermé j'ai morflé en encaissant coups par coups, sans jamais laisser paraitre une once d'émotion. Une atroce douleur qui te poignarde le cœur et l'esprit au point de ne plus en dormir la nuit et à ceci vient s'ajouter un tas d'autre soucis. L'estomac noué H24 en te demandant si t'arrivera à t'en sortir un jour. Alors t'avances et t'encaisse puis plus tard tu progresseras, mais pas pour l'instant, car maintenant t'a autre chose en tête comme retrouver l'assassin de cet être cher. Ta seule obsession est de le venger. Dans ce genre de situations t'en oublie d'être intelligent tellement énerver que tes neurones ont grillés et qui ne reste que la violence pour faire justice sois même, vu que les bleus ont en a rien à foutre. Ils doivent probablement se dire tant mieux un rebeu de moins. Puis toi quand tu penses à cette phrase t'a encore plus la haine et la rage de vaincre. Une envie forte de venger celui qu'était ton frère mieux que ton propre sang. Maman me disait toujours : '' Mon fils quand tu marches avec nya tôt ou tard tout fini par se savoir. C'est quand tu ne cherches pas la chose que tu la retrouve.'' Et c'est bien vrai, alors j'ai abandonné l'idée de le venger même si celle-ci était toujours présente dans un coin de mon esprit. J'ai décidé de prendre mon avenir en main et de progresser. Alors je suis passé à autre chose, mais pas n'importe quelle chose. Non ''la chose'' essentielle pour mon avenir. Tellement obsédé de marcher un jour, je m'y suis lancé à fond. Corps et âme j'ai tout donné sans jamais rien lâché malgré toute les slatas qui y'a eu. Je me suis agrippé à ton souvenir frère. Quand je sentais que j'allais lâcher je pensais à toi et aussitôt j'étais reboosté au max. Je voulais que tu sois fier de moi. Je voulais rendre fier les miens. Je voulais construire une vie solide et sérieuse avec ma princesse. Je n'avais pas le choix ! Je me devais de me mettre sur pied et peu importe le prix que cela devais me coûter. Il fallait que je le fasse pour elle, pour lui, pour nous, pour eux. Comme "Housni" je me devais d'être "La fierté des nôtres".
Je me suis aussitôt battu contre la vie pour pas qu'elle ne gagne encore une fois. Même à bout de souffle je n'ai jamais régressé. J'ai réussi à gagner une première bataille. Me voilà sur pieds enfin, je deviens quelqu'un de valide et quelqu'un sur qui on peut réellement compter. Ma princesse à mes côtés, pour m'épauler. Qui l'aurait cru qu'une femme avec autant de classe s'intéressait à un rat comme moi. Quand je contemple mon reflet dans le miroir, je ne perçois aucune beauté, mais lorsque j'aperçois mon reflet au fond de ses pupilles je me transforme en vrai prince, même Aladin ne peux pas rivaliser avec moi. Elle me reluque avec tellement d'amour et de tendresse. Cette colombe a aussitôt pris au sérieux ma proposition et a tout de suite accepté de signer pour la vie avec moi. Et nous voilà tous les deux, bague à l'annulaire gauche, là où la veine de l'éternité circule, à présent ce n'est plus du sang qui coule dans cette veine, mais de l'amour pour elle. Comme Saïd j'avais un bague pour elle et de l'amour au pluriel à lui offrir. Sans chichi elle a tout de suite accepté. Plus jamais elle sans moi et vice versa.
Le temps a passé et a fini par soulager ma peine, je me sens plus en paix avec le reste du monde mais surtout avec moi-même. En compagnie de ma huitième merveille, la voilà rassuré de la personne que je suis devenue. Tête posé sur mon torse, je ressens son soulagement à travers ces douces caresses. Je ressens qu'elle n'a plus peur de rien et que je représente la sécurité à ses côtés. Le genre de femme qui fait changer une caille en gentleman. Lorsqu'elle pose son regard sur toi t'a envie de lui décrocher toute les étoiles, car rien ne semble être à la hauteur de son regard. Elle est ma moitié mon double, ensemble nous avons affronté les tempêtes, les déceptions. La faucheuse à même faillit nous choper, certains diront qu'une bonne étoile veillait sur nous, mais moi je dirais juste que ce n'était pas notre heure, donc elle s'est aussitôt éloigné. Le temps a fait les choses proprement et nous a unies pour la vie. 22 ans que j'attends son ''oui'', si le mariage était légalisé à l'âge de 5 ans, crois moi que je me serais mis à genoux. Elle était ma promise, ma destinée. Elle et moi c'était une évidence. C'est écrit depuis la nuit des temps.

Force et honneur tel est ma devise Où les histoires vivent. Découvrez maintenant