Prologue

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" Je m'appelle Salim et j'ai 21 ans. Avec force et honneur,je roule sur la route de la vie sur un fauteuil roulant. Souvent les gens me regardent étrangement, j'ai longtemps cru malheureusement que leur jugement est important. Sorti du ventre de ma mère à environ 6 mois et demi prématurément. Dès la naissance une épreuve ce mets en scène, j'ai à peine vu le jour et je souffre déjà d'un manque d'oxygène. Erreur médicale ou destin pré-écrit, en tout cas les médecins parlent d'une totale paralysie. Réalité implacable dur d'accepter ce que je suis! Je recherche un coupable, en vain puisqu'il en est ainsi. Quand j'étais petit je me demandais pourquoi moi?! Pourquoi la vie me foudroie, tant de questions sans réponse. Mais l'évidence est la je ne marcherais sûrement jamais dans ce monde-là! Heureusement que je l'ai est à mes côtés. Les deux piliers de ma vie, ceux pour qui je pourrais mourir, même si je le suis déjà physiquement."

Je te parle de Yema et Baba. Sans eux la vie ne serait rien pour moi, ils ont su bâtir leur vie autour de mon handicap, ils sont tout pour moi, je leur dois tout. Même si je n'ai rien, les gens possèdent la santé moi je n'ai que mes yeux pour pleurer mais " hamdoulilah"! C'est Yema qui m'a appris ça! Elle m'a toujours dit "peu importe la situation, toujours dire hamdoulilah,( grâce à dieu) wouldi (mon fils). Dis-toi bien que dans la vie il y aura toujours pire que soit, Dieu est grand... "Allahou Akbar!"

Elle a toujours raison Yema. C'est la femme de ma vie, un vrai soldat, elle est toujours là pour moi. Elle a refusé de me confier à des personnes soi-disant " qualifié pour ça" mais "ça" c'est quoi au juste hein?! Ils associent les personnes comme moi a des "ça"! C'est pourquoi, elle a refusé lorsqu'on lui a proposé, voir même exiger de s'occuper de moi, elle a voulu assumer seule! Mais Yema même si je ressens aucune douleur dis-toi bien que j'ai les épaules assez solides pour porter mon propre fardeau. Même si Baba partage cette souffrance avec moi, je ne veux pas vous voir malheureux à cause de ce poids qui pèse lourd. Je ne veux pas vous faire partager cette horrible tragédie, Baba l'admire tellement, il est mon modèle, un homme courageux, tu as su nous inculquer les bonnes valeurs et les bonnes manières à Yaniss et moi, mais je dirais plus à moi qu'a Yaniss...!

Je vous présente mon frèrot Yaniss, il est tout ce dont je rêvais d'être, j'aurais tant aimé être comme lui physiquement. Je me comprends quand je débite cela, car mentalement ce n'est pas tout à fait ça. Physiquement il est beau gosse, shab la gonflette, tablette tracé, corps d'athlète, 1 mètre 80, les yeux caramel en assortiment avec ces cheveux, peau dorée à ce qui parait ça fait craquer les gazelles, c'est le mec le plus coté du quartier, il a toutes les femelles à ses pieds, mais Yaniss ce n'est pas le genre de mec avec qui tu peux te poser, un petit conseil d'ami si tu tiens à ta vie, ne croise même pas son regard car il est rempli de vices. Tu risquerais d'en souffrir. Non pour lui, les femmes ça vient ça va. C'est sa devise, tout comme moi il pense que la seule femme de sa vie est "Yema". Je ne le comprends pas il a tous ces membres qui fonctionnent. Il a la possibilité de se caser et de construire un avenir solide. Mais il ne voit pas au-delà du bitume, tout comme moi qui ne voit pas au-delà de mon fauteuil. Je suis damné à avoir comme seule femme "Yema", mais je m'en plaint pas. C'est la seule et l'unique qui me lâchera jamais. Ils sont tous malheureux de me voir marié à mon fauteuil roulant. Ce pourquoi je ne pourrais jamais prononcer ces mots: " couple, halal, fiançailles, mariage, enfants, famille".

Condamné à périr sur cette chaise. Pour Yaniss tout cela est secondaire, pour lui la seule priorité c'est le "BIF", il en veut toujours plus, la rue court à sa perte. C'est en rentrant un soir les narines enfarinées par la blanche, la gueule bourrée par sa blonde, bouteille de "51" en main, que Baba la surpris. Les poches pleines de liasses. Il l'a aussitôt viré de la casa. La rue a su le recueillir, pour elle sait juste un fils de plus qu'elle adopte et qu'elle prend sous son aile. Laissant une mère pleurer sa progéniture, baba dirait plutôt que c'est une pourriture ce mec, un déchet qu'on ne peut recycler. Mais Yema est toujours là à riposter, à le défendre. Je ne sais pas s'il en vaut la peine qu'on se prenne la tête pour lui. C'est vrai qu'elle en souffre énormément, je l'entends tous les matins à l'heure du "fajr" (prière de l'aube), car oui c'est là que ma douleur se réveille, c'est à cette heure ci que j'ai si mal.Je l'entends implorer "Allah" en lui demandant de guider son fils, de le préserver et de le protéger, de l'éloigner des mauvaises fréquentations. De le remettre sur le droit chemin, qu'il tombe sur une femme halal qui saura le faire changer et qui continuera à lui inculquer ce que Baba n'a pas fini de lui faire assimiler. Pourtant quand j'étais petit il était mon exemple, mais en grandissant j'ai bien vu qu'il commençait à virer. Il a tant fait verser de larmes sur le visage de mon trésor, ce que j'ai de plus précieux. Elle a trop souffert, comme si elle n'avait pas assez de problème et de soucis en tête avec moi. Tu trouves le moyen de lui en rajouter.

Yaniss je le hais. Si vous prononcez son prénom devant moi, vous pourrez percevoir une noirceur sur ma rétine. Ça fait v'la l'times que je l'ai pas revu, moins je le vois mieux je me porte. En revanche yen à deux que je pourrais voir jour et nuit non-stop ces mes deux soces (pote). Les seuls qui pourraient troquer leurs vies contre la mienne sans exister, si cela était possible. On se connaît, depuis l'âge des bacs à sable, même si je n'y ai jamais mis un pied là-bas. Je vous présente Wadyl et Mehdi, mes deux acolytes, mes frangins. On en a passé des soirées à refaire le monde, Wadyl toujours avec un joint à la main, Mehdi toujours accompagné de sa bouteille de sky, à n'importe quel moment de la journée et moi je suis toujours accompagné de mes cachetons. Finalement c'est pour ça qu'on s'entend si bien. On est tous accro à quelque chose. Avec eux le temps s'arrête, ils sont remplis d'histoire, en elle-même notre cité est un conte de fées qui finit toujours mal à la fin!

- " yallah alani jahya" ( j'arrive)

Non, il est déjà l'heure de passé de la pudicité à la nudité. Je n'ai aucun jardin secret. Je suis condamné à être un assisté! J'ai trop honte de Yema, encore quand j'étais petit ça allait, mais là je ne peux plus. J'ose même pas la regarder dans les yeux trop de pudeur et de fierté! Mais si ce n'est pas elle qui le fait? Qui le fera me diriez-vous?! Elle commence ce rituel que je déteste tant, la douche c'est censé être un moment de détente non?! Pour moi c'est un véritable supplice, alors dès que Yema commence, mes pensées sont là pour me tenir compagnie. Ils sont absorbés par "Elle", oui celle qui a su faire chavirer mon coeur. La seule chose encore valide chez moi, j'en suis raide dingue, physiquement elle est magnifique. La peau caramel à Noémie Lenoir, le même visage félin qu'elle, les yeux à Leila bekhti, d'un noir profond, un vrai regard venu direct de L'orient. Cette fille possède bien plus que la beauté, elle sait aussi parler, elle est poli, intelligente, intéressante, elle n'ouvre pas sa bouche pour rien dire, Ça change de tous ces k-sos ( cas sociaux), qui ya au quartier.
C'est ma Lina, elle incarne la grâce, la douceur, l'élégance, le charme, la paix. C'est le genre de fille discrète, tu trouveras aucun dossier sur elle. Tous les gars de la cité la veulent, mais la réponse est toujours la même "NON", elle l'est remballe tous un par un, vous voyez comme l'espoir est infime de l'avoir à mes côtés. Après tout qu'est-ce que je pourrais bien lui apporter si ce n'est que de la souffrance hein?!

- " Ça y est wouldi ( mon fils) c'est terminé"

Absorbé par mes pensées, j'en ai oublié Yema, qui se cassait le dos à frotter le mien, normalement c'est l'inverse. Yema, si tu savais à quel point je t'aime et le mot est faible. Il n'existe aucun mot dans le dico à la hauteur de mon amour pour toi.

Dring, dring, dring. Ça sonne à l'interphone....

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Force et honneur tel est ma devise Où les histoires vivent. Découvrez maintenant