Partie 42

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Je traîne des pieds, les épaules relâchées, la démarche saccadée, le cœur peiné, l'esprit vidé. L'impression de porter le fardeau de l'univers entier sur mes épaules. Je n'ai jamais demandé à venir au monde encore moins de subir ce que je subis. Chaque jour qui se lève représente un jour de galère et de torture pour mon existence qui se consume petit à petit, comme la flamme d'une bougie la mienne ne va pas tarder à s'éteindre. La folie de la populasse a fini par me détruire. Une vie qui se calcine peu à peu. Je ne sais pas où la vie me mènera, c'est le néant qui se dessine tout autour de moi. Un vécu très peu joyeux, une vie trop souvent tourmentée, mais comme dirait l'autre c'est la vie pas le paradis, alors encaisse et tais-toi de tout manière personne ne pourra rien pour toi. Avance et tu verras bien ce qui t'attendras au bout du tunnel, le mektoube comme on dit chez moi, suis ta destinée. Je crois en très peu de choses, seulement en Allah et au destin.
Assis sur une infime partie de trottoir, les genoux recroquevillés contre ma poitrine. Je contemple le soleil se lever, des voitures passent et me reluquent d'un air suspect ils doivent probablement se dire : encore un sdf de plus en cette période de froid, il a dû crever sur ce trottoir comme un chien délaissé. Personne ne daigne à bouger le petit doigt ce n'est pas comme ça qu'on sauvera le monde, en attendant des jours meilleurs, on fait nos ive sans se retourner sur la misère du monde, pensant qu'un autre le fera à notre place. On se rejette le sale boulot, sacré cercle vicieux, un véritable engrenage ce truc.
Les minutes défilent et dans ma tête c'est Bagdad, un vrai champ de bataille raisonne dans mon crâne. Les yeux totalement rouges, oui rouge de haine et de rage. Une boule dans la gorge et dans l'estomac vient rejoindre la pierre noire qui se trouve en dessous ma cage thoracique. A cet instant précis je songe réellement offrir mon corps à la science peut être qui pourront en tirer quelque chose, car pour l'instant je me sens être dans la peau d'une tarlouse. Incapable de sauver la femme de ma vie. Je sers à quoi réellement. Topo de ma vie, une mère qui rejette sa progéniture, un frère parti rejoindre les cieux, un autre qu'à carrément disjoncté du cerveau, une sœur assassinée sous mes yeux par un crasseux d'inceste et maintenant ma colombe qui s'envolerais rejoindre l'éternité impensable, tout ça parce 'qu'elle a croisé la route d'une psychopathe.
Pourquoi moi ? Une question qui reste en suspens, mais pour combien de temps ? Je pense que je n'aurais jamais de réponse. J'ai beau faire de mon mieux pour m'en sortir et être une personne honnête, droite et fiable, mais à quoi bon vu qu'une personne me pousse au meurtre.
Une sonnerie vient me stopper dans mes pensées. Je décroche :
'' Allo ! ''
'' Allo Salim c'est moi vient me récupérer, j'ai fait une connerie je crois que je l'ai tué viens vite stp.''
Elle débite tout ça en pleurant et en paniquant.
'' T'es ou dis-moi j'arrive de suite.''
'' A l'angle de la 13ième juste à côté du Q.G.''
Elle raccroche aussitôt, heureux de la savoir saine et sauve, complétement content de savoir l'autre jniya à terre.
Je monte dans la gova actionne la boîte à vitesse, première, deuxième, troisième... En cinq minutes me voilà arrivé. Je me gare et descend de la voiture.
Personne à l'horizon, ça ne présage rien de bon, un mauvais pressentiment vient me tenir compagnie.
Alors je continue de marcher, je me dirige vers le Q.G. J'aperçois au loin un corps inerte sur le bord du petit muret puis une silhouette dressée juste devant. J'accours aussi vite pensant que c'est Lina qui se dresse devant cette cinglée de Leïla. Elle est folle d'avoir ramené le corps jusqu'ici.
Alors je hurle au loin :
'' Mais pourquoi tu l'as ramené ici ?''
Je me rapproche petit à petit de la vérité. Arrivé devant le corps, je m'aperçois que ce n'est pas celui de Leïla, mais plutôt celui de ma colombe, plus aucun pouls ne bats, y'a plus de vie dans son corps. A cette instant même je suis possédé sheitane est rentré en moi.
Elle se dirige vers moi et profère :
'' Et ouais fallait pas jouer avec le feu, j'ai tout mis en scène pour que tu viennes jusqu'ici, quand elle t'a appelé c'était un message enregistré, je l'ai bien torturé, mais elle est tenace ta dulcinée. Alors Salim dis-moi ça fais quoi de voir ce qu'on a de plus cher étalé sans vie comme une vieille merde sur un maudit trottoir. Hein ça fait mal de se dire qu'elle ne sera plus là, qu'elle ne pourra jamais être la mère de tes enfants. Mon amour fallait pas agir comme tu l'as fait, fallait m'aimer comme je te l'ai demandé, aujourd'hui j'ai tué les deux être qui comptait le plus pour toi, d'abord wadyl qu'est mort comme une vulgaire merde et maintenant la femme de ta vie qui le rejoint, désormais tu sauras qu'il ne faut pas s'attaquer à Leïla sans en payer les conséquences.''
Mon cœur ne peut plus supporter un seul mot de plus. Je m'approche d'elle, mais aussitôt elle se sauve. Elle me hurle :
'' Désormais j'ai fini mon taff, je te laisse sombrer, ta vie est terminé Salim, t'entend tu vas finir comme une loque ni plus ni moins adieu mon amour.''
Gun à la main dirigé vers sa temple. Elle actionne la gâchette et hope en un coup de fumé son corps se retrouve à cogner le sol. Me voici en compagnie de deux corps gisant sans vie.
Je vais me réveiller de ce cauchemar, ça ne peut pas être la réalité.
Je me jette à genou ramasse le corps de ma princesse en essayant de la ramener à la vie, mais comment ramener une personne qui ne respire plus. Alors je me mets à lâcher des larmes de sang, le cœur totalement éteint, plus rien de me retiens désormais. Je dépose un dernier baiser sur son front. Je me lève prend le gun, ouvre le chargeur, il reste un balle. Elle a tout prémédité cette psychopathe. Le chargeur contenait trois balles. Est-ce un signe, où est-ce celle-ci qui me pousse au suicide. Peu importe la raison de la présence de cette balle je sais qu'elle m'est destiné. Avant d'actionner la gâchette je relis les dernières phrases de mon refrè. J'arrive frère, je vais te rejoindre. Je m'arrête devant une phrase qui fera l'affaire avec le coup de canon que je m'apprête à actionner.
'' Ici on est condamnée, alors autant céder frère.''
Même lui est complétement de mon avis. Le coup de canon va venir rejoindre le trou qui se trouve sous ma poitrine. C'est décidé je ne peux plus vivre sans elle

Force et honneur tel est ma devise Où les histoires vivent. Découvrez maintenant