6| répétition

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Je ne sais pas comment j'en suis arrivée là, mais étrangement, la voiture devant laquelle je me suis garée n'était pas celle d'Isaac et j'ai donc été contrainte de leur proposer de monter dans ma voiture afin de les ramener. Dans mon Aston Martin se trouvent mes trois collègues dont un qui m'est insupportable. Je suis censée les ramener à leur hôtel mais l'autoroute est bondée, je n'ai jamais vu ça. Il semble que les gens reviennent dans la capitale très tôt cette année. Lorsque nous avançons enfin, je prends la première sortie et accélère.

- Laurel on n'est pas...

- Je sais ! je réponds en continuant d'accélérer.

- Ralentis Laurel tu vas te prendre une amende, dit Elvire d'une toute petite voix.

Je ne l'écoute pas. Nous sommes sur la route qui me rappelle des souvebirs penibles. Je veux la passer le plus vite possible, et ne pas m'éterniser.

Vite, vite, vite...

La route est déserte, il faut dire qu'habiter dans un petit coin tranquille de Londres n'est pas commun pour une célébrité. Je vis au milieu d'un champ, c'était une ferme abandonnée que j'ai rachetée et que nous avons rénovée. J'attrape la télécommande du portail moderne que nous avons installé et rentre afin de me garer.

- Tu ne devais pas nous ramener à l'hôtel ? demande Nathan dans un murmure.

- Vous n'allez pas rester tout le reste de l'après-midi dans vos chambres sans vous parler, je réponds avec un sourire, venez je vous offre un café.

Lorsque j'entre, Manon est en train de cuisiner. ou plutôt de pâtisser comme elle si bien le dire. Je la salue tout en lui présentant mes prétendus nouveaux amis.

- Oh alors vous êtes amis avec Laurel. Je vous souhaite bien du courage, rit-elle. Avec elle vos journées de travail deviendront assez inhabituelles.

- Ne t'inquiète pas pour ça, nous sommes prêts pour ça, répond Nathan en faisant le salut militaire.

Nous nous installons dans la verrière cachée de tout autre pièce, elle donne sur mon jardin, rempli de fleurs à mon grand bonheur. Bien que je n'ai jamais vraiment eu la main verte, Léon lui l'avait. C'était un amoureux des fleurs, il aimait connaître leur signification, leur odeur... Ses fleurs préférées sont également les miennes: les pivoines. Peu importe leurs couleurs, je ne me lasse pas de leur odeur et de leur apparence. C'est pourquoi, tout le long du mur qui me sépare d'un grand champ de fleurs sauvages, sont plantés des plants de pivoines qui ont grandi avec le temps.

Pendant un instant, je me sens vivante.

Excusez-moi, je vous invite chez moi et je manque de politesse, asseyez-vous.

Une table a été installée dans cette grande pièce illuminée par la lumière du jour. Seul le mur qui a servi de base pour la construction de cet endroit est recouvert d'un très grand drap noir. Je le fixe pendant quelques secondes, jusqu'à ce que Manon nous apporte une assiette de cookies qu'elle vient de sortir du four.

- Vous voulez un café ? demande-t-elle toujours avec ce sourire qui en ferait tomber plus d'un.

Nous acceptons et elle disparaît comme elle est arrivée.

- Bon... on ne va pas rester dans ce silence gênant, déclare Elvire.

- D'accord alors on pourrait commencer par demander à mademoiselle Miller pourquoi elle nous a amené chez elle au lieu de nous ramener à l'hôtel, dit Isaac d'une traite d'un ton cassant.

- Je vous l'ai déjà dit et ton manque de tact est affligeant, je me demande vraiment pourquoi les médias l'appellent le play-boy si il les séduit avec la même énergie qu'il a maintenant. La deuxième partie est bien évidemment adressée à Elvire et Nathan puisque je suppose que tu n'useras pas ta salive pour répondre à un être si fragile que moi, n'est-ce pas Barnes.

Accorde moi cette danseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant