Scar [Loki X Reader]

🇹 🇷 🇴 🇮 🇸

Quelques heures plus tard, te voilà assise sur une chaise, statique, en train de fixer la cellule devant toi. Tu attends que Loki se réveille, car il ne l'a toujours pas fait depuis son évanouissement. Il faut dire que ton coup de poing était plutôt fort, et qu'il l'a bien sonné.
Donc tu attends, regardant l'homme étalé disgracieusement sur le sol de sa cellule aux murs transparents.

Quelques minutes s'écoulent avant qu'il ne reprenne connaissance. Tu n'arrêtes pourtant pas de le fixer d'un regard assassin, tout en essayant de chasser les idées meurtrières qui te passent par la tête.
Tu ne craqueras pas devant lui.
Tu es connue pour ton sang-froid et ta patience.

L'homme se lève, titube un peu et remarque enfin ta présence.

- Vous ? dit-il avec une pointe d'amertume dans la voix.

- Moi, réponds-tu sans bouger d'un iota.

- C'est vous qu'on m'a attitré ? Alors que vous avez décidément une dent contre moi...

Tu rigoles jaune.

- Tout le monde vous déteste ici. Ne vous attendez pas à de la courtoisie de la part de qui que ce soit, vous êtes un monstre, déclares-tu.

Tu as toujours détesté dire des choses comme ça, des choses cruelles...
Mais tu sais pertinemment que ce n'est que la vérité et qu'il a déjà dû entendre ces paroles un nombre incalculable de fois.

Loki s'avance d'un pas décidé, mais avant qu'il ne puisse t'atteindre, il se fait électrocuter par la barrière qui vous sépare.

- Mais qu'est-ce que... peste-t-il en se relevant difficilement.

- Une barrière invisible mais électrifiée, très efficace. Essayez de sortir, et vous finirez grillé, dis-tu calmement, toujours sans bouger.

Loki se relève complétement et balance sa chevelure en arrière d'un geste théâtral.
D'un coup, les traits de son visage s'affaissent ; il parait soudain plus calme et tendre.
Comment peut-il passer d'une émotion à l'autre comme ça, sans attache ?
Sans te lâcher des yeux, il recule doucement jusqu'à son siège, afin d'y prendre place confortablement.

Ce petit jeu de « quitourneraleregardenpremier » ne te fait ni chaud ni froid ; tu en as tellement l'habitude.

Pendant presque dix minutes, vous restez ainsi, un assis de chaque côté de la barrière, les yeux dans les yeux, aussi têtus l'un que l'autre.

Soudain, une voix se fait entendre de l'autre bout du couloir. Elle semble s'approcher.

- Scar ? Tony m'a informé qu-

Tu ne détournes pas le regard de Loki, de toute façon, tu as bien compris qu'il s'agit de Nick Fury rien qu'au ton de sa voix.

- Woh, j'interromps quelque chose ? dit-il après être rentré dans la pièce, voyant qu'aucun de nous ne se quittait des yeux.

- Non rien du tout. Qu'a dit Tony ? tu demandes sans bouger.

Nick semble gêné de la situation, mais pour rien au monde tu ne le laisserais gagner. Tu es comme ça, tu ne supportes pas de perdre.

- Euh... Vous commencez demain, je vous ai apporté le programme et... Oh mais vous me regardez quand je vous parle ? dit-il troublé par ton attitude.

Tu lèves les yeux au ciel et te tournes vers Nick.

- Merci Monsieur, vous venez de me faire perdre une bataille de regard qu'on tient depuis plus de dix minutes. J'espère que ça en vaut la peine, votre programme, dis-tu un peu vexée.

Tu entends Loki rire, mais n'y prêtes pas la moindre attention. Tu saisis la feuille que te tend l'agent.

- Merci, bredouilles-tu.

- Bonne chance, Scar. Au moindre problème, appelez-nous, conclut-il.

Tu grognes à l'entente de ce surnom et acquiesces d'un signe de la tête.
Nick te sourit et sort, bien pressé de quitter cet endroit.

Alors que tu allais commencer la lecture de ce (sublime) programme, Loki s'interpose.

- Scar ? Quel nom étrange... dit-il d'un air pensif.

Tu frissonnes et lèves le regard vers lui, lançant des éclairs.
Voyant ton regard plus que noir, Loki continue sur sa lancée.

- Ouh, je crois que j'ai touché la corde sensible, n'est-ce pas ? Serait-ce en raison de cette odieuse cicatrice qui barre votre visage ?

Tu serres les dents mais ne réponds rien. Tu dois rester de marbre, comme on te l'a appris. Montrer ses faiblesses et ses sentiments nous rendent plus vulnérable, voilà ce qu'on te répétait sans-cesse.

Ta cicatrice à longtemps été une honte pour toi, tu essayais de la cacher avec des masques ou ce genre de choses, mais au fil du temps, tu t'y es fait. Cependant, cela reste tout de même un sujet sensible pour toi, alors ce genre de réflexion, tu t'en passerais bien. Surtout de la part de la personne qui en est responsable.

Pour changer rapidement de sujet, tu retournes ton regard vers le papier entre tes mains. Tu souffles en découvrant son contenu.

• Ramassage des papiers dans la ville de New-York.
• Ménage de la mairie, de fond en comble, ainsi que son grenier.
• Distribution de prospectus pour la SPA.
• Nettoyer les eaux marines.

Tu bloques sur la dernière chose écrite. Jamais, au grand jamais, tu ne l'accompagneras faire cette tâche. Pourquoi ? Eh bien car tu es phobique de l'eau, ni plus ni moins. Les eaux profondes, sombres, dans lesquelles on ne peut pas se baigner en voyant ses pieds, ça te fait flipper.
Tu déteste l'eau, et tu vas tout faire pour refiler cette journée à quelqu'un d'autre.
Une seule journée, ce n'est pas mort d'homme non ?

- Puis-je voir le programme ? te demande Loki.

Sa voix te fait sortir de tes pensées en un petit sursaut.
Tu te lèves en silence et colles la feuille contre la barrière, qui ne t'électrocute pas, évidemment.
Loki se rapproche de la clôture et jette un coup d'œil sur la feuille. Il fronce les sourcils et crispe son nez en une grimace.

- C'est tellement puéril, rigole-t-il. Moi ? Aider les autres ? Non mais franchement, on aura tout vu !

Tu lèves les yeux au ciel et retournes t'assoir sur ta chaise. Tu jettes un coup d'œil à ta montre, qui t'indique qu'il est enfin l'heure de sortir de cette salle oppressante pour aller piquer un somme.

Tu te lèves et commences à partir, mais la voix de Loki te fait t'arrêter sur place.

- Ne dormez pas sur vos deux oreilles, Scar, si vous voulez vous réveiller un jour...

Tu ne te retournes pas afin de ne pas montrer ton trouble, et reprends ton chemin comme si de rien n'était. Même de dos, tu sens son regard brûlant sur ta peau, et son sourire de psychopathe collé au visage.

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