III

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J'arrive au parking et fait la bise à mes deux grands parents. J'ouvre le coffre et voit déjà les grosses valises de mes deux grands parents, toutes d'une couleur différente, taille différente, épaisseur différente et pose ma valise là où il reste de la place.

Je m'assois dans la voiture encore remplie par la canne à pêche, boîtes et autres. Mes pieds sont toujours coincés entre deux trucs lourds mais j'aime ça, car cela sent les vacances. Je pose ma tête sur la vitre et prends mon téléphone pour activer ma musique. La seule chose que je fais là dessus.

Mes grands parents sont déjà dans la voiture, à prendre l'autoroute, et moi je regarde le paysage de la nuit défiler.

Les lumières des voitures sont multicolore, les lampadaires sont des lucioles, le ciel est un tissu noir japonais, les nuages sont de l'aquarelle, la route n'est autre que le chemin du paradis, voilà comment je vois la nuit.

Je prends un de mes sacs et l'ouvre. C'est mon sac à babioles, mes fameux crayons et autres. J'ouvre l'un de mes carnets à dessin qui est déjà très épais et "abîmé" par toutes les couches de matières d'inspiration que je mets. Je cherche une page vide, vierge, sans début ni fin et prends un crayon. Je dessine le paysage défilé, les lumières qui éclatent, les lucioles qui s'éteignent dès que je les atteint...

Cela donne un résultat beau, malgré que ce mot soit subjectif.

Je m'endors avec la musique dans les oreilles, la tête sur la vitre, comme je vous l'avais dit.

C'est là que j'entends ma portière s'ouvrir. C'est ma grand mère, qui me demande de me réveiller car ils se sont arrêtés sur une aire d'autoroute.

Je n'aime pas forcément ce moment, le fait de s'arrêter d'un coup. Comme si c'était prémédité. Et j'aime à la fois ce moment, car je vois tout le monde partir, de se dire que tout ces gens ont décidé de dégager de leurs travails et profiter un peu de la vie, du moins, ce qu'elle nous donne.

Nous prenons un café chacun à regarder ces personnes, ces différentes personnes, de savoir ce qu'elles ont commandés. Et nous partons,comme si cet endroit avait jamais existé, aucun souvenirs, juste ces boissons que nous avons laissés.

La voiture redémarre. J'ouvre un peu la fenêtre, le vent souffle fort, cette puissance, comme quoi la nature et plus forte que tout rien que pour ça.

Je mets ma main dans le vide, et fait des vagues par-dessus le vent et je la laisse s'emporter. Je fais le vide dans ma tête qui elle, est trop nostalgique et remplie de pensées folles et belles.

Je prends mon bel appareil photo et je laisse mon doigt cliquer sur le bouton, photo à la fois nette et flou, ce que j'aime.

Dans la voiture je fais jamais de bruit, je me laisse guider par la solitude, ça me fait du bien, de respirer pour rien.

AnaëlleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant