Anaëlle

IX

Une semaine entière est passé.

Me voilà dans un restaurant, où la table est rempli par les membres de ma famille.

Comme je vous l'ai dit, je n'aime pas vraiment ce genre d'endroit. Tout le monde joue un rôle. Nous sommes dans un théâtre fait pour des personnes qui n'ont pas vraiment de sens ou bien beaucoup trop de sens.

Je vois ma tante, tourner son verre de vin rouge et le sentir.
Ma grand-mère pompette avec un verre de champagne.
Ma cousine qui mange que la moitié de son assiette.
Mes cousins et mon frère qui me donne des acouphènes éphémères.

Je les vois tous parler, rigoler, gaspiller leurs salives devant leurs assiettes. Ils ne mangent pas alors que nous sommes là pour faire cette action.

Je ne comprends pas et je ne comprendrai jamais. Peut être parce-que je suis trop jeûne. Ou alors assez grande pour savoir.

Les serveurs nous servent des assiettes vides avec un air arrogant, les verres de vins sont remplis à un huitième de celui-ci. Pourquoi peu de quantité ?

Nous sommes maintenant au désert.

J'ai pris un moelleux au chocolat avec un supplément de coulis de fraise. Je le mange lentement. Pour sentir chaques choses, chaques délicatesses, chaques saveurs.

Alors, je me suis bien habillé que pour cet événement ? Pour sourire dès que les yeux de chacun se pose sur moi ?

C'est là que ainsi que mon autre tante essaye de me parler:

- Alors, Anaëlle, les cours se passent bien ?
- Disons que oui, mais je suis en vacances alors je ne pense pas trop à cela.
- Et...tu as réussi à avoir un copain ?
- Je n'en veut pas pour le moment.

Ma grand-mère prend la parole...

- Oh tu sais Anaëlle ne fait que des poèmes, elle rêve, elle est dans son univers. D'ailleurs elle a ramené un jolis carnet dans la voiture!
- Mamie. Je...pense que je préfère m'abstenir à ce sujet.
- Oh... excuse-moi.
- Anaëlle ?
- Oui tata?
- Tu peux me montrer ou bien tu préfères ne rien dire?

Pourquoi tout le monde me fixe quand c'est à moi de parler? Quand ils se parlent, ils ne se regarde même pas. Alors pourquoi ?

- Je peut pas montrer cela tata, navré.
- Oh...et bien...cela est dommage.
- ...

Ne n'aime pas les repas de famille. Pas pour ce genres de choses mais du fait que c'est un théâtre où nous sommes les invités d'honneur.

Le lendemain matin je me réveille assez tard. Peut être car la dernière fois je me suis réveillée pour regarder me soleil se lever. Je ne sais pas en réalité.

Je prends, comme chaques matins, deux tranches de brioches avec du chocolat et un bol de café bien chaud.

Et comme chaques matins, je rêvasse...je pense à ce que vas être cette journée.

Je prends ma douche, je suis jamais lente à ce niveau, l'eau me fait penser à la pluie de cet endroit qui se nomme "piscine" même si ce mot n'est pas approprié.

C'est ainsi que je me dit d'y retourner, de revoir ce paysage magnifique.