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Espagne 2015

Isis Saad

Il étais assez tôt. 4h30 environ, j'avais envie de sortir un petit peu. J'enfilais un gros sweat Nike et un jogging de la même marque, je prenais au passage mes Air Force one, et je descendais les marches de la maison. Je n'oubliais pas mes écouteurs, je les enfonçaient dans mes oreilles et je prenais une petites bouteilles d'eau. La lumière de la cuisine s'allumait du seul coup, me faisait sursauter.

- Putain de merde ! Je mettais ma main sur mon cœur. Mais t'es malade ou quoi Nabil ?

Nabil : Ah merde j't'ai fais peur, il rigolais, smeh j'ai pas fais exprès.

- Qu'est-ce que tu fou là ?

Nabil : J'avais soif, et toi ?

- J'sors. Il fronçait les sourcils.

Nabil : Mais il est même pas cinq heures Isis.

- J'ai besoin de sortir un peu, j'arrive pas à dormir. Il hochait la tête.

Nabil : T'vas faire un truc spécial ?

- Nan, juste voir un peu la ville. Il hochait une seconde fois la tête. Tu veux venir ?

Nabil : Si tu propose...

Je pouffais de rire, il prenait son téléphone ainsi que son paquet de cigarettes. On sortait tout les deux de la maison, en faisant le moins de bruit possible. On sortait de la petite résidence où notre location se trouvait. On marchait dans les petites rues, seulement éclairées par des lampadaires anciens. Nabil fumait tranquillement sa cigarette, et moi j'écoutais ma musique, j'avais mis sur Spotify une playlist complètement au hasard. On arrivait devant un café après environ trente minutes de marches, qui était déjà ouvert. J'enlevais mes écouteurs et regardais Nabil.

- Un p'tit dej' ? Il pouffais de rire.

Nabil : Pourquoi pas.

On s'avançait vers une table et une serveuse arrivait peu de temps après. J'avais commandé étant donné que Nabil était aussi doué qu'un âne en espagnol. On avait pris deux cafés et des viennoiseries typique d'ici.

On parlait un peu de tout et de rien, il me parlait de leurs sons avec Tarik. Il était super passionné, quand il parlait du rap, il avait une petit lueur dans les yeux, une espèce de flamme. Mais c'est pas pour autant que ça ne lui faisait pas peur, il me disait qu'il appréhendait la suite, le succès, les fans, et tout ce qui s'en suit.

Nabil : J'parle beaucoup d'oim mais j'sais pas grand chose sur toi.

- Eh bien, je pouffais de rire, y'a pas grand chose à raconter.

Nabil : Bon t'sais quoi ? Je fronçais les sourcils. J'vais te poser des questions et tu m'réponds sincèrement.

- Vas-y. Je prenais une gorgée de café en attendant qu'il commence.

Nabil : Comment t'as connu Samy et Karim ?

- Mon père connaît bien le père de Karim et donc vu que j'étais toujours avec mon père bah... voilà. Avec Karim on se connaît depuis tellement longtemps que je pourrais pas te dire quand exactement. Et pour Samy, c'est grâce à Karim, ils étaient potes donc il nous a présenté et c'est comme ça que je l'ai connu. Il hochait la tête.

Nabil : Et Mehdi ?

- C'était le coach de mon père à l'époque, donc pareil je l'ai connu quand j'étais môme.

Nabil : Et pourquoi t'es allée en Égypte ?

- Mon père et ma mère on divorcés à cause de son taf', il est colonel dans l'armée égyptienne, il est parti bas et je l'ai suivi. J'voulais faire comme lui alors voilà.

Nabil : Et pourquoi t'es revenue ? Fin ça devait être lourd l'Égypte.

- Bah... c'est ma dernière mission qui m'a un peu... comment dire... troublée. J'ai arrêté l'armée pour revenir chez ma mère. Il hochait la tête encore une fois.

Nabil : Et ça va ? Je penchais ma tête et fronçais les sourcils.

- Comment ça ? Je rigolais nerveusement.

Nabil : C'est juste une question hein.

- Oui, j'vais bien.

On avait continuer de parler de tout et de rien avant de rentrer à la maison, il était environ 7 heures quand nous étions arrivé.

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frontièresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant