France | Juin 2018
Nabil Andrieu
J'venais d'arrivé au stud' avec Tarik, on bossait sur notre quatrième album, on savait un peu près la date où on allait le sortir, mais c'était encore compliqué de savoir.
J'me posais sur le canapé du studio à côté de Samy, j'me roulais un joint et je l'allumais. Je regardais mon frère qui travaillait déjà, alors que moi j'arrivais pas à sortir un seul couplet depuis dès mois. J'avais deux trois phrases, mais rien de solide.
Samy : Eh Nab, faudrait quand même que tu t'y mette hein. Je relevais mes yeux vers lui.
- Ouais, ouais je sais, mais franchement j'arrive pas. Il haussait les épaules.
Lucas : Sinon, il se tournait vers moi, vous allez faire quoi ?
- Bah on veut qu'il y ai deux sons bonus et-
Lucas : J'te parle pas du l'album ducon, j'parle d'Isis. J'avalais difficilement ma salive avant de laisser mon dos retomber sur le canapé.
- Pourquoi tu veux parler d'elle ?
Lucas : Bah, comme ça.
- Y'a rien avec Isis, on va rien faire, on est plus ensemble, tu veux faire quoi de plus ?
Lucas : Sah ? Mais genre vous voulez pas re-
Tarik : Nan, il préfère rester avec Judith, d'ailleurs j'comprend toujours pas pourquoi. Je soufflais.
- A croire c'est toi qu'était avec elle.
Samy : Mais Judith, elle est au courant que Isis elle est revenue ? Je hochais la tête.
- J'lui ai dis. Je prenais une grande taffe sur mon pilon.
Lucas : Et elle l'a prit comment ?
- Bah elle a pas sauté de joie, mais j'm'en fou vu qu'on est pas ensemble. Lucas haussait les épaules et ils partaient sur un autre sujet.
J'avoue que la dernière fois chez Tarik, j'm'attendais pas du tout à la voir. D'ailleurs j'm'étais embrouillé avec Tarik à propos de ça, il m'avait pas dit que mon ex allait être dans la même pièce que moi. Alors ouais, j'étais grave contant de la voir, parce que même après six mois, j'm'étais pas habitué à son absence. J'avais toujours pas bougé ses affaires.
J'l'aimais toujours, mais elle était partie tellement longtemps que j'avais eu une réaction grave chelou quand j'l'ai vu.
Et puis, j'avais rencontré une fille, Judith. On s'est rencontrer en boîte, pour le nouvel an, les mecs on voulu y aller. A la base je voulais pas venir, parce que j'voulais rester seul, surtout qu'aller en boîte le jour du nouvel an c'était pas possible pour moi. J'avais dis à Isis que je l'aimais ce jours là, mais un an en arrière. Mais finalement ils m'ont forcé à venir, j'ai parlé avec Judith, et depuis on a continué à parler.
C'est pas ma meuf, mais c'est pas simplement une connaissance ou une amie. On a jamais été plus loin qu'un simple bisous, j'ai direct regretté, parce que c'était pas Isis, et que j'avais l'impression de la trahir en faisant ça.
Judith est au courant de l'histoire d'Isis, sans passer par les détails bien évidemment. Mais elle sait qu'elle a du partir pour son travaille, et que maintenant elle est revenue.
J'essayais de me concentrer un peu, mais j'arrivais pas du tout, comme depuis six mois, à écrire ne serait-ce qu'un couplet fini.
Je finissais par partir du studio, parce que je servais plus à décorer qu'autre chose. Je prenais mes clés de voiture et je disais au revoir à tout le monde. J'arrivais dans ma voiture et je soufflais avant de démarrer pour aller chez moi.
J'me garais à ma place habituelle et je sortais de l'Audi avant de la verrouiller et de marcher vers mon immeuble. Je rentrais les clés dans ma serrure et je pénétrais direct dans mon appart'. J'enlevais mes baskets avant de faire pareil avec ma casquette et mon t-shirt, j'avais grave chaud.
J'allais sur le balcon, pour encore une fois fumer. J'allumais la cigarette un peu modifiée, et je prenais une grande inspiration. Je m'accoudais a la rambarde du balcon et je regardais un peu le Zoo qui était assez calme. J'regardais la tour, enfin le bas de la tour d'à côté. Des gens parlaient entre eux, puis l'un d'entre eux ouvrait la porte à quelqu'un, la femme le remerciait et elle restait un peu avec eux.
J'la regardais, elle m'avait pas vu.
Isis rigolait un peu quand l'un des jeunes devait sûrement dire une connerie. J'arrivais un peu à lire sur ses lèvres, elle parlait de son retour ici je crois. Puis un des p'tits lui demandait un truc, et elle secouait la tête négativement. Après quelques minutes, elle disait au revoir à tout le monde et elle repartait en direction de sa voiture.
Moi je retournais à l'intérieur, je prenais mon téléphone et je voyais un message de Judith.
iMessage :
De Judith :
Coucou, je peux passer ?A Judith :
StvAprès lui avoir répondu, j'me posais dans mon canapé et j'regardais la télé, en vrais je regardais plus le vide que le programme qui passait. Mais quand ma porte était frappée, je sortais de ma rêverie et j'allais ouvrir. Judith entrait, et comme à son habitude, elle embrassait ma joue. Je retournais dans le salon, avec la brune derrière moi.
Judith : Nabil...?
- Hm ? J'la regardais.
Judith : J'ai croisé Isis, enfin je crois que c'était elle. Ma mâchoire se contractait, et je savais pas pourquoi. Et... bon allez Judith... elle chuchotait presque. Je sais très bien que pour toi on est rien, mais je préfère te le dire avant que ce soit trop tard... Je crois que j'ai des sentiments pour toi. Je fronçais les sourcils et elle continuait. Je sais que tu aimes Isis, ça se voit, déjà rien qu'à voir quand tu me parlais d'elle, tu parles d'elle comme si c'était la huitième merveille du monde. Je sais très bien aussi que vu qu'elle est revenue, ça va changer beaucoup de chose. Alors voilà, je ressens un truc pour toi, je sais que c'est pas réciproque, sinon tu ne m'aurais pas ignoré après le mini smack qu'on s'est fait. J'voulais juste te dire que si tu aimes réellement Isis, fonces, alors oui je suis mal placé pour parler de ton ex et de ta relation avec elle. Mais j'suis sure que vous deux, vous pouvez aller très loin, à deux. Et c'est aussi pour ça que je préfère qu'on arrête de se parler, déjà parce que c'est pas cool pour Isis, ensuite je me vois pas continuer, et je veux surtout pas vous empêchez de vous retrouver.
Je restais bouche bée un moment, sans savoir quoi lui répondre. Je la regardais juste. Elle me souriait et elle se levait du canapé où plutôt elle était assise pour parler. Elle me tapait l'épaule, un peu comme un signe d'encouragement. J'entendais la porte re claquer doucement et je fermais les yeux en essayant d'encaisser tous les mots que Judith avait prononcé.
En soit elle avait raison, sur une bonne, voir la totalité de son discours. J'aimais Isis à en crever, y'a qu'à voir mes réactions quand on parlait d'elle. Que ce soit en bien ou en mal. Y'avait qu'elle dans mon putain de crâne et c'était frustrant. J'savais pas quoi faire, ni comment m'y prendre. Elle m'avait fait un truc de malade mental c'te meuf.
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frontières
Fiksi Penggemar- 𝐧.𝐨.𝐬 notre pire ennemi est un bonheur de longue durée, on doit parfois se séparer, traverser les frontières pour mieux se retrouver.