France | Juillet 2017
Isis Saad
Je soufflais un grand coup quand je posais les différents sacs de course dans mon couloir d'entrée, même si j'habitais au premier étage de mon immeuble, monter quatre gros sacs rempli de nourriture, c'est chiant.
Une fois toutes la nourriture rangée, je me faisais un plat plutôt frais, les chaleurs commençaient à arrivé et franchement c'était agréable. L'été c'est vraiment la meilleure saison.
Ma porte s'ouvrait et Adam me sautait littéralement dessus quand il me voyait. Je le portais pour le mettre sur le plan de travail et il me racontait la journée qu'il venait de passer, en compagnie de mon copain et d'une grande partie des gars au parc d'attraction.
Adam : Et après on a fait du karting, c'est trop bien.
Nabil : T'as faillit clamser ouais. Il arrivait dans la cuisine, il m'embrassait la tempe et il s'asseyait à côté d'Adam.
Adam : Tu mens, c'est toi qui est tombé après le grand huit. Je rigolais et Nabil lançait un regard noir à mon neveu. Me regarde pas comme ça, t'as même dis qu'on devait rien dire. Il me regardait avec un sourire de vainqueur.
Nabil : T'es comme ta tante toi, un démon.
Adam : Nan, moi j'suis sage comparé à toi.
Adam se prenait une claque derrière le crâne et ils commençaient à se battre sur mon plan de travail.
- Alors vous deux, je vous arrête, dans la chambre si vous voulez vous battre ou dans le canapé comme vous voulez mais pas dans la cuisine s'il vous plaît.
Mon neveu sautait de là où il était assis, et il courrait dans le salon, même pas deux secondes après, Nabil faisait pareil. Je ricanais et je finissais ma petite salade.
J'allais dans mon salon et je voyais Nabil qui était en train de chatouiller le ventre d'Adam qui hurlait de rire. Je posais le saladier et j'allais vers eux, je sautais sur le dos de Nabil et il tombait sur le canapé.
Nabil : Connasse.
Adam : Eh ! Il lui donnait un coup de point dans l'épaule. Dis pas ça !
Nabil : Mais toi, il tirait sur le pied d'Adam et je rigolais quand je voyais mon neveu essayer de se détacher de l'emprise de Nabil, j't'ai pas assez chatouiller toi.
- C'est prêt au fait. Ils s'arrêtaient tous les deux et ils me regardaient avec des yeux.
Les garçons courraient vers la table et ils sautaient limite sur les chaises. Je pouffais de rire et je les servais. Je m'installais à mon tour, et on commençait à mangé, toujours avec les chamailleries de Nabil et Adam.
Je débarrassais avec l'aide des deux individus qui étaient chez moi.
Adam : Sasa ? Je le regardais. J'peux mettre la play ?
- Ok mais pas longtemps, vingt deux heure trente max au lit. Il hochait la tête.
Je regardais mon neveu qui courait en dehors de la cuisine, Nabil rangeait Coca dans le frigo.
Nabil : Tu peux me passer mes clopes s'te plaît ? Je lui lançais son paquet. Merci.
- Sinon, j'ai reçu un message de Carmen toute à l'heure, et elle me demandait si on était dispo pour venir chez eux demain.
Nabil : Bah, il posait ses mains de chaque côté du plan de travail et je me retrouvais bloqué entre le meuble et Nabil, si tu veux.
- Donc demain matin j'irais chercher un truc pour 'Zia. Il hochait la tête.
Nabil : Ah ouais au fait, je lui ai acheté un maillot de foot de ouf.
- Laisses moi deviné, c'est un maillot de L'Algérie.
Nabil : Comment tu sais ? Je ricanais.
Adam me demandait de venir et je faisais un petit smack à Nabil avant de partir vers le salon. Je retrouvais mon neveu qui était assis par terre, le dos collé à ma table basse, je venais m'assoir à côté de lui et je le regardais jouer à FIFA.
- Ta mère elle va me tuer si un jours elle sait que je t'ai laissé jouer avant d'aller dormir.
Adam : Elle saura pas. Il me faisait un clin d'œil et je pouffais de rire.
Il avait vraiment les mêmes mimiques que son père et que sa mère. Et je me rendais compte encore une fois qu'il avait sept ans, sept ans bordel.
Nabil se posait sur le canapé et il trainait un peu sur son téléphone, je me relevais et je m'asseyais juste à côté de lui. Il posait son bras sur le dossier du canapé et je venais me coller à lui, et il m'embrassait la tempe.
Nabil : J'ai appelé Tarik toute à l'heure, on passe vers quatorze heures chez eux. Je hochais la tête.
Adam : Nabou ? Il se tournait vers nous. Tu peux venir jouer ?
Nabil : Nan, et d'ailleurs viens. Mon neveu posait la manette et il marchait vers nous.
Adam : Quoi ?
Nabil tirait le bras de Adam et il tombait sur le torse de Nabil, mon neveu rigolait et mon copain aussi. Je les suivais et Adam venait s'accrocher au cou de Nabil, je les regardais avec un énorme sourire plaquer sur les lèvres.
J'adorais les petits moments simples comme celui là, on rigolait juste, on se bagarrait, bref, et j'adorais ça, vraiment. Comme quoi, comme dans le roi lion, il en fallait peu pour être heureux. Et j'avais même Simba avec moi.
Adam était dans mon lit, moi j'étais en train de me prendre une douche, et Nabil était dans la cuisine en train de fumer. Une fois mon pyjama enfilé, je sortais de la salle de bain et j'allais dans la cuisine où se trouvait mon copain qui était accoudé à la fenêtre. Je passais mes mains sur ses épaules et il se tournait en souriant. Il jetait son mégot par la fenêtre et il la laissait ouverte. Nabil se penchait pour poser ses lèvres sur les miennes, et je logeais mes mains dans sa nuque.
Nabil : Il dort ? Je hochais la tête.
- Il était mort en même temps.
Nabil : J'le kiffe ce p'tit. Je souriais.
- Tu te rappel quand il t'a envoyé une patate dans les-
Nabil : Ouais ouais, d'ailleurs c'est de ta faute. Je ricanais et Nabil aussi.
- C'est vrais.
Nabil : T'rappel de la première fois qu'on s'est vu.
- Hm, on s'est gueulé dessus et tu voulais me tuer j'crois. On se regardait dans les yeux et on rigolait en même temps.
Et ouais, c'était en deux milles douze, et je ne pensais pas que ma vie allait prendre un tourment comme ça. Il y a un peu moins plus quatre ans, j'étais perdue, triste, énervée, loin d'être heureuse. J'avais parlé avec Nabil dans mon club de boxe, on avait faillit se battre, mais au final on se retrouve dans ma cuisine, à se prendre dans les bras.
Quand on y pense, c'était vraiment improbable, mais heureusement que j'ai connu Nabil, malgré toutes nos disputes, les années à se détester, a s'ignorer, on avait fini par se rapprocher sans même s'en rendre compte.
On peut dire que j'étais amoureuse, oui. J'étais clairement amoureuse putain.
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frontières
أدب الهواة- 𝐧.𝐨.𝐬 notre pire ennemi est un bonheur de longue durée, on doit parfois se séparer, traverser les frontières pour mieux se retrouver.