France | Juin 2018
Isis Saad
J'enlevais mes gants pour boire un peu dans ma bouteille d'eau et je passais ma main sur mon front humide par l'effort que je faisais depuis une bonne dizaines de minutes déjà. Je revenais sur le ring et je reprenais ma place devant Farès.
Farès : Mais du coup ? Vous avez pas eu de vraie discussions ?
- Nan, et franchement j'ai peur d'en avoir une en réalité.
Farès : Pourquoi ? Il frappait dans les pao que je tenais.
- Je sais pas quoi dire, et j'vais perdre mes moyens devant lui parce que je sais que je suis en tord. Il arrêtait de frapper et il me regardait en fronçant les sourcils. Quoi ?
Farès : En quoi t'es en tord ?
- Bah j'suis partie, à cause de toute les histoires, j'étais obligée.
Farès : Ouais je sais, mais ça c'est pas être en tord.
- Si on s'est séparé, c'est en grande partie à cause moi. De toute façon si il m'aurait dit qu'il allait m'attendre, j'aurais refusé et c'est moi qui l'aurait quitté.
Farès : Oh... de toute façon vous allez être obligé d'avoir une discussion, parce que c'est bien beau de s'aimer chacun de son côté mais bon, ça va cinq minutes quoi. Je pouffais de rire.
On continuait un peu notre entraînement à deux avant que je n'en puisse plus. Ça faisait déjà une bonne heure qu'on avait commencer mais j'en pouvais plus. Farès pour lui ce n'était rien, mais il faisait des combats tout le temps, c'était devenu quelqu'un dans le milieu de la boxe. Et j'étais trop fière de lui.
Mehdi venait nous voir et il s'accoudait au corde du ring. On parlait un peu et je sortais de la salle quelques minutes plus tard pour me changer. Je me regardais dans le miroir et je penchais la tête sur le côté en me fixant. J'avais changé, je n'avais plus le même regard qu'avant. Il était vide. Je me passais de l'eau sur le visage avant d'enfiler une casquette et de sortir des vestiaires. Je faisais un bisous sur les joues de Farès et Mehdi, et je sortais de la salle.
Je prenais mes clés de voiture et je déverrouillais ma Golf, je rentrais à l'intérieur et je jetais sur le siège passager mon sac de sport. Je connectais mon téléphone pour mettre de la musique, puis je le reposais à côté de moi et je démarrais.
J'arrivais assez rapidement chez moi et je me garais à ma place habituelle. Je sortais de ma voiture et j'arrivais très vite vers la porte d'entrée du hall. J'ouvrais la porte, et pareil pour ma boîte au lettre, je prenais mon courriel et je montais rapidement les escaliers. Une fois devant ma porte, mes yeux s'écarquillaient quand je voyais Ayoub devant moi, en train de sourire.
- Oh putain ! Je laissais tomber mon sac et je fonçais sur mon ami. C'est pas vrais ! T'es là ! Je prenais son visage entre mes mains.
Ayoub : Bah ouais du coup, j'suis là. Il rigolait.
- J'suis trop contente ! Je le serrais fort contre moi.
Ayoub : Tu m'étouffes ! Il riait.
- Oups, je le lâchais et j'ouvrais ma porte, t'as des trucs à me dire donc... je faisais un signe de tête vers l'intérieur.
On entrait et Ayoub allait dans la cuisine, il regardait un peu autour de lui avant de monter sur le plan de travail pour s'assoir dessus. Je lui proposais quelque chose à boire, il me disait qu'il ne voulait rien et moi je me servais un verre de Coca.
Ayoub : Bon, déjà si je suis revenu en France c'est parce que j'ai réfléchis à c'que tu m'as dis, j'ai parlé avec ma mère, et elle m'a demandé de revenir. Je souriais. Mais une bonne nouvelle n'arrive jamais seule. Je le regardais. Milo, il s'est fait tuer. Mes yeux s'écarquillaient et je posais une mains sur ma poitrine. Bon je sais que c'est pas ouf de se réjouir de la mort de quelqu'un mais bon...
- Attends mais vraiment ?!
Ayoub : Ouais, c'est des détenus qu'ils l'ont... voilà quoi.
- Wow, alors ça je m'y attendais pas.
Ayoub : C'est vraiment finit. Je souriais avant de le prendre dans mes bras.
Quand je me séparais d'Ayoub, je le remerciais et on allait dans le salon. Il me parlait un peu de son départ, de ce qu'il comptait faire après. On parlait pas mal, et j'étais tellement soulagée.
Quand Ayoub quittait mon appartement, pour sûrement allez voir sa mère, j'allais dans ma chambre, et d'une envie soudaine, je me faisais un masque pour le visage. Dès que j'avais fini de l'appliquer, quelqu'un donnait à ma porte et je soufflais avant de râler. Je criais à travers mon appartement que j'arrivais et après avoir rincer mon masque, je sortais de la salle de bain. J'allais donc vers ma porte et j'ouvrais celle ci. Je fronçais les sourcils quand je voyais Yanis, un peu triste. Je le faisais rentrer directement et il allait dans le salon.
- Qu'est-ce qui va pas ?
Yanis : C'est Nabil... je sais que je devrais pas venir ici, j'sais même pas pourquoi je viens en vrais.
- Eh, je posais ma main sur son épaule, dis moi.
Yanis : On était chez Tarik, et j'lui ai demandé quand est-ce qu'on allait faire de la boxe ensemble, parce qu'il m'avait dit qu'on pourrait en faire lui et moi, et il a pété un câble, même Tarik a pas comprit. Je fronçais les sourcils.
- Oh... et c'est arrive souvent qu'il vrille comme ça ? Depuis... je laissais ma phrase en suspens, Yanis avait comprit.
Yanis : Nan, ou alors quand il commençait, c'était sa pote qui le calmait vite fait.
- Sa pote...?
Yanis : Ouais, mais ils se parlent plus, apparement elle lui a dit que c'était mieux qu'ils arrêtent de se parler.
Mon cœur se crispait un peu, mais je ne disais rien. J'écoutais encore un peu Yanis en essayant de me rassurer comme je le pouvais.
Il quittait mon appartement une quinzaine de minutes plus tard. Je soufflais et j'allais directement dans mon lit. J'hésitais a envoyer un message à Nabil. Mais j'étais sortie de ma réflexion par la sonnerie d'une notification, je prenais mon téléphone et j'écarquillais les yeux en voyant le nom de la personne qui m'avait envoyé un message, ou plutôt le numéro.
iMessage :
De +33 :
Salut dsl de t'envoyer un message tard mais il était chez toi Yaya ?A +33 :
Coucou, oui vous inquiétez pas, j'ai parlé un peu avec luiDe +33 :
Merci
D'ailleurs faudrait qu'on parle nan ?A +33 :
Oui je penseBordel de merde.
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frontières
Fanfiction- 𝐧.𝐨.𝐬 notre pire ennemi est un bonheur de longue durée, on doit parfois se séparer, traverser les frontières pour mieux se retrouver.