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« Cours ! Quitte la tour et cours ! Ne te fie à personne ! Ne t'arrête pas ! »

Quand Maé avait reçu ce message de son père, elle avait attrapé son chat et était sortie en trombe de sa chambre. Depuis sa plus tendre enfance, elle était entrainée par sa famille, les Avengers, à quitter la tour ou à se cacher en cas d'attaque. Elle s'apprêtait à appuyer sur le bouton de l'ascenseur quand elle se rappela les consignes de son père : ne jamais prendre un ascenseur pour quitter un bâtiment en cas d'attaque, les trois principales raisons étant : tu perds du temps que tu pourrais mettre à profit pour t'échapper à l'attendre, il pouvait être utilisé par les assaillants, l'ascenseur pouvait se retrouver bloqué pour tout un tas de raison. Maé renonça donc et se précipita vers les escaliers qu'elle dévala à tout allure. Au bout de quatre étages descendus à pleine vitesse elle s'arrêta, hors d'haleine, les mains sur les genoux réalisant qu'avec le peu d'endurance qu'elle avait, jamais elle n'arriverait à descendre les vingt-six étages restant. La panique l'envahissait, elle n'arrivait plus à respirer calmement, ni à réfléchir. Du haut de ses douze ans, Maé Rogers faisait déjà ses adieux à ce monde. Réfléchit Maé, réfléchit se tançait-elle. Ça y'est, elle avait une solution, elle avait le choix entre : descendre sans aucune certitude d'y arriver, les vingt-six étages qui la séparait de l'entrée de la tour, ou, remonter les quatre étages qu'elle venait de descendre et récupérer son arc dans sa chambre sans savoir si la menace que son père lui avait implicitement ordonné de fuir n'y était pas déjà. Maé réfléchissait en tentant de ne pas céder à la panique quand elle entendit des bruits de pas. 4 hommes qui essayaient, en vain, d'être discrets, au mieux, ils étaient deux étages en dessous d'elle. Bon, eh bien comme ça le choix était fait. L'adolescente reprit sa course folle, dans l'autre sens cette fois-ci. Tant pis pour la discrétion, elle n'avait de toute façon pas le temps pour ça. Elle arriva au palier suivant auquel son chat était arrivé quelques minutes avant et s'arrêta pour tenter de savoir où en était ceux qu'elle appelait désormais ses futurs ravisseurs voir assassins mais la panique l'empêchait de se concentrer. La jeune fille finit par arriver en nage au dernier étage de la tour, elle se précipita dans sa chambre et une fois son chat lui aussi dans une sécurité relative dans la pièce, ferma et boucla la porte à double tour. Elle attrapa un sac de transport, mis son chat à l'intérieur, attrapa son arc, ouvrit la fenêtre et tira une flèche grappin sur l'immeuble d'en face. Le sac sur son dos, elle se jeta dans le vide et se laissa glisser au sol. Arrivée dans la rue, elle détacha la corde accrochée à son arc et parti en courant sans se soucier de la direction qu'elle prenait. Cours. Ne te fie à personne. Les ordres de son père résonnaient en boucle dans sa tête. Encore une fois son endurance lui faisait défaut, elle ralentit pour s'arrêter quand elle entendit des bruits de pas derrière elle. Ne te fie à personne. Elle repartit avec cette impression constante que son cœur était dans sa tête. Ne te fie à personne. Elle accéléra, se demandant qu'elles étaient ses chances si la personne derrière elle était effectivement l'un des complices des hommes qu'elle avait repéré dans la tour. En tout cas, qui que ce soit, lui, ne souciait pas d'être discret. Elle tourna à droite, dans une petite ruelle sombre. Typiquement le genre de ruelle où des jeunes filles de son âge se faisait agresser dans les séries qu'elle regardait. Les bruits de pas se firent de nouveaux entendre, ils étaient lents. Ceux d'un psychopathe dans un film. Les pas se rapprochaient et Maé tourna la tête vers l'avenue qu'elle venait de quitter, priant pour apercevoir une vieille dame. En face d'elle se trouvait un homme, d'une trentaine d'années tout au plus, en costard noir. Le cirage de ses derbies noirs semblait récent, ses cheveux noirs de jais, plaqués sur son crâne avec une raie parfaite lui donnait un air d'enfant de chœur et il ne lui manquait plus que le chapeau pour être un véritable mafieux de cinéma. Ses lentilles blanches et son teint cadavérique lui donnait l'air de sortir d'un film en noir et blanc, la seule touche de couleur sur cet homme était le sourire de squelette doré imprimer sur le coton du masque noir qui cachait le bas de son visage. L'homme braqua un six-coups noir sur la jeune fille, des étoiles plein les yeux, comme un enfant devant ses cadeaux de noël. Avec l'arme il lui ordonna de s'agenouiller, la jeune fille fit mine de s'exécuter mais se retourna et partit en courant avant que ses genoux ne touchent le sol. Aussitôt, deux coups de feu retentir, l'un atteignit Maé à l'épaule droite, l'adolescente toucha la plaie et regarda sa main maintenant couverte de sang. Elle ne put rapidement plus bougé son bras droit, à chaque mouvement, la douleur résonnait dans tout son corps, chaque fois que ses pieds frappaient la rue pavée, elle retenait un cri. Sur son dos, elle sentait la moiteur de son t-shirt imbibé de sang. S'il avait été bon tireur, il aurait pu l'achever. Si la balle l'avait atteinte quelques centimètres plus à gauche, son chat y serait passé et elle aurait été paralysé. Si... Mentalement, l'adolescente faisait la liste des scénarios pouvant être pire que celui qu'elle vivait. La douleur s'intensifiait à chaque pas, elle perdait plus de sang à chaque pas et plus elle perdait de sang, plus sa tête lui tournait. Mais elle n'avait pas le choix. Elle devait continuer d'avancer, continuer de courir. Cours. Des larmes salées dégringolaient sur ses joues. Cours. Sa vue se brouillait, s'assombrissait. Cours. Un nouveau coup de feu. Cours. La balle atteignit sa cheville gauche. Cours. Elle tituba. Cours. Ses genoux percutèrent le sol. Cours. Sa tête frappa les pavés glacés. Cours. Elle voyait noir. Cours. Elle entendit l'homme s'approcher, elle sentit une main pressée son épaule ensanglanté. Cours. Maé s'évanouit.

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J'aime bien ce chapitre, c'est le préféré de ma meilleure amie d'ailleurs. J'espère qu'il vous plaît autant qu'à elle :D

Captain Rogers ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant