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Une lame dans chaque main, Maé s'approche du duo. Évitant le crochet de l'un, la jeune fille trancha le mollet de l'autre. D'un coup de dague, Maé érafla le flan gauche du premier et bloqua de la main droite le pied du second avant de lui éclater l'arcade d'un coup de poing. Profitant alors d'un instant d'hésitation, elle l'envoie au tapis d'un coup de pied judicieusement placé, puis repris le combat avec le premier. Vite mis au tapis le visage en sang, l'homme, encore une fois, fut vite remplacé. Quatre colosses armés jusqu'aux dents se dressèrent face à Maé. Elle ne pourrait jamais s'en sortir seule. Elle le savait. Malgré la peur qui lui serrait les tripes, elle s'élança vers le quatuor et envoya sa dague sur le mastodonte le plus à sa droite. Ce dernier l'arracha de son épaule, comme il l'aurait fait d'une écharde de bois. Elle se baissa, évitant une salve de balles du plus petit de la bande, et tenta de déséquilibrer d'un coup de pied celui à la gauche de ce dernier. Il la saisit par le dos de sa veste d'une main et la mit à sa hauteur, il était clair que pour lui, Maé ne pesait pas plus qu'une brindille.

"Alors maintenant ils envoient des mioches. Ils pensent vraiment que c'est ça qui va nous terrifier. Un gamin tenant à peine sur ses jambes ? T'as  quel âge ? Dix ans ?"

Maé, terrifiée, s'évertuait à regagner le sol, mais c'était peine perdue.

"Et c'est avec ce joujou que tu comptais nous démolir ?" ajouta son compagnon, agitant la dague couverte de sang sous les yeux de l'adolescente. "Décidément, ils sont tombés bien bas."

Maé balança sa jambe droite en direction du belligérant et, de toute sa force, le frappa pile entre les deux jambes. L'homme, surpris et perclus de douleur, flancha et la laissa tomber. L'adolescente se releva, ramassa sa seconde dague et la ficha dans la poitrine de celui-ci. Le bougre écarquilla les yeux de douleurs et arracha la lame.

"Il en faudra plus m'achever, crois-moi, tu ferais mieux d'abandonner avant que je ne m'énerve vraiment."

Non, Maé n'avait pas dit son dernier mot, et non, elle ne comptait pas abandonner. La jeune fille s'élança vers son interlocuteur, lui sauta au visage et s'agrippa à son cou. Évitant les coups de ce-dernier et de ses camardes, elle resserra petit à petit sa prise. Le poing de l'homme à sa droite s'écrasa sur la visière de son casque qui éclata sous le coup. Elle sentit un coup de batte la frapper dans le dos, les larmes lui montèrent aux yeux, mais elle ne lâcha pas. Elle ne pouvait pas. Son père avait enfin accepter qu'elle vienne en mission. Il fallait qu'elle prouve qu'elle méritait sa place. Alors n'avait pas le droit lâcher. Pas maintenant. Pas si près de prouver sa vaillance à son père. La douleur l'assourdissait, l'aveuglait. Les coups doublaient en violence, se faisaient plus nombreux mais elle ne lâchait pas. Ça y'est. L'homme commençait à flancher. Elle le sentit basculer en avant et elle desserra un peu ses jambes. La tête du colosse frappa le sol et Natasha l'aida à se relever. L'espionne s'était débarrassée des trois autres assaillants. Elles étaient toujours dans cette pièce plongée dans la pénombre et au sol gisaient des soldats inconscients. Maé enleva son casque et le laissa tomber. Nat essuya les larmes de la jeune fille et s'approcha du groupe d'enfant.

"- Maé, vient m'aider à les détacher.

- J'arrive."

L'adolescente essuya une nouvelle larme et se dirigea vers sa tante. Les deux héroïnes libérèrent les écoliers et les escortèrent jusqu'à l'extérieur de la bâtisse.

"- Nat ? Nat réponds ! Tout ce passe bien ?

- Oui Steve. On a exfiltrer les otages, on vous rejoint.

- Les assaillants prennent la fuite avec un bus remplis d'otages ! Rattrapez-les !"

Natasha se tourna vers la plus jeune et elles coururent vers la localisation que leur avait envoyé le Captain. Le bus était là, il se dirigeait à pleine vitesse vers la sortie de l'école. Maé se lança à sa poursuite mais c'était trop tard. Le bus était trop loin. Aucun d'eux ne pourrait le rattraper. Maé l'avait compris, mais c'était trop dur à accepter, elle continuait à courir mais le bus s'éloignait, elle le perdit de vue. Elle ne pourrait jamais l'atteindre. C'était trop tard.

***

"- Maé t'y es pour rien.

- Si. Dix gamins ont été enlevés et c'est entièrement ma faute. Je vous ai ralentis. T'avais raison p'pa, c'était pas une bonne idée de m'emmener sur le terrain. Dix gamins vont mourir à cause de moi, sanglota la jeune.

- Arrête. Sans toi, le bilan serait pire. Ces gamins ont les retrouvera vivants et ils rentreront chez eux. Cet enlèvement est notre responsabilité à tous, pas qu'à toi. Relève la tête princesse et viens nous aider à les chercher."

Une heure s'était écoulée depuis le retour au QG. Ils n'avaient aucune piste, si ce n'est une hypothèse : l'HYDRA, quand l'un tombait deux apparaissaient, à l'image des têtes d'une hydre, à l'image de leurs sales répliques, coupez une tête et il en repoussera deux autres. Mais pourquoi l'HYDRA s'en prendrait à une école ? Pourquoi enlever des enfants ? Trop de questions sans réponses, une énigme que Maé espérait résoudre rapidement. Pour l'instant, la priorité était de retrouver les écoliers disparus avant que l'HYDRA ne les détruisent, avant que l'HYDRA n'en face des rats de laboratoire...

Captain Rogers ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant