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La jeune fille trainait dans les rues enneigées de New York, parmi les passants pressés, les bras chargés de leurs courses de Noël, leurs visages rougis par le froid. Les joues trempées de larmes, Maé s'arrêtait, vitrine après vitrine, fascinée par les décors festifs des grands magasins. Le bruit de la foule autour était étouffé par sa tristesse grandissante et les lumières estompées par ses idées noires. Elle passa devant une boutique de jouets en bois, devant laquelle un homme, affublé d'un costume de père Noël, agitait une cloche dorée et offrait des chocolats aux enfants qui sortait et dont seuls les yeux restaient apparents tant leurs parents les avaient couvert. Maé tourna la tête vers la vitrine du magasin, dans laquelle se trouvait des petits pingouins automates qui jouait au hockey sur une plaque en plastique censée représenter un lac gelée, quand l'homme s'adressa à elle :

« -Oh ! Oh ! Oh ! Alors jeune fille ? Que voudrais-tu pour Noël ?

-Une famille...soupira l'adolescente, en essuyant une larme roulant sur sa joue.

-Hum ? Parle plus fort s'il te plaît jeune fille. Tu sais à mon âge, je suis un brin sourd.

-Rien, souria Maé. Rien merci...

Souriant au vieux monsieur, elle continua son chemin, évitant les plaques de verglas et les flaques de neiges fondues. Tandis qu'elle remontait doucement la rue, la faim lui tordant le ventre, le froid lui mordant la peau, elle croisa une voiture de police, toutes sirènes hurlantes, et de peur que se ne soit elle qu'ils recherchent elle s'écarta dans l'ombre d'un auvent, rajustant sa capuche pour mieux masquer son visage. Quand la voiture ne fut plus visible, elle mis ses mains dans ses poches et repris sa route, direction Brooklyn.
Quelques mètres plus loin, au coin d'une rue, assise à même le sol, se trouvait une gamine, les yeux dans le vide, les joues rongées par la faim, les mains rougies par le froid. Maé s'agenouilla face à elle, sortit de son sac un packet de cookies et le lui tendit en essayant de capter son regard :

"Hey ! C'est quoi ton nom, ma grande ?"

La petite ne répondit pas, n'ayant visiblement pas remarqué la présence de l'adolescente. Maé tendis sa main libre pour attraper l'une de celles de la fillette qui les mis brusquement derrière son dos, empêchant tout contact.

"Tu ne veux pas me dire ton nom ? Ils sont où tes parents ?"

À l'entente de la question, la gamine fixa le ciel, et dit :

"-Mamie a dit qu'ils étaient au ciel. Ça veut dire qu'ils reviendront jamais.
-Et elle est où ta mamie ?
-Partie.
-Elle est partie où ?
-Je ne sais pas.
-Elle est partie quand ?
-Je ne sais pas.
-Ça fait combien de temps que tu es là ?
-Quelques jours.
-Et tu t'appelles comment ?
-Maman m'appelait Apollyne."

Maé attrapa un pull dans son sac et enroula la petite avec.

"Tu veux venir avec moi ?
-Tu vas où ?
-Je ne sais pas, mais je te protègerait.
-Toujours ?
-Oui, toujours."

Apollyne se leva et attrapa la main de l'adolescente.

"Toujours ?
-Toujours."

***

Cela faisait huit heures que la jeune fille avait disparu, huit heures que l'alerte avait été lancée, huit heures que le SHIELD, la police et les Avengers la recherchait, pourtant personnes ne trouvait la moindre information. Face à l'absence de demande de rançon ou de menace, l'hypothèse de l'enlèvement s'effondrait peu à peu. Le portable de Maé avait été tracé, sans succès, son arc avait été retrouvé au pied de l'immeuble et une femme travaillant dans la tour voisine avait signalé qu'elle l'avait vu se diriger vers le centre-ville, depuis, aucun signalement n'avait été réalisé. Le soleil commençait à décliner, et Steve et Bucky faisaient depuis deux heures le tour de la ville en moto dans l'espoir de l'apercevoir mais rien à faire, leur princesse était introuvable. Natasha et Wanda, dans la chambre de Maé, cherchait une lettre expliquant les raisons de sa fugue, ou un plan montrant où elle comptait se rendre, n'importe quoi pouvant leur donner une piste. Pietro réalisait des rondes dans la ville toute les trente minutes, et Clint, accompagné de Sam faisaient les tours des boutiques pour interroger les commerçants. Bruce et Tony épluchaient une à une les images des caméras de surveillance alentours. Personne n'avait vu l'adolescente,  aucunes des caméras ne l'avaient repérées. À croire qu'elle n'était plus sur Terre. Ça y'est. La nuit était tombée. Les Avengers se réunirent dans le salle. Aucun d'eux n'avaient d'indices, de réponses. Aucun d'eux n'étaient capable d'expliquer ce qui étaient arrivé à la jeune fille. Natasha prit la parole :

"On a fouillé sa chambre avec Wanda. Maé est partie avec son argent, des vêtements et visiblement une arme. Elle n'a rien laissé qui puissent nous aider. Je pense qu'elle va essayer de quitter le pays. C'est une gamine intelligente,  si elle a vraiment fugué elle sait que c'est le meilleur moyen pour ralentir les recherches. Demain on devrait vérifier les registres des aéroports alentours.
-Oui, et envoyer sa photo aux hôtels new yorkais. Si elle n'a pas encore quitté les États-Unis, elle a sûrement trouvé un hôtel où passer la nuit. Renchérit Bruce.
-Si on lui coupe l'accès à son compte elle reviendra non ? Proposa Tony.
-Non. On a retrouvé sa carte dans sa chambre. Dit Wanda.
-Et puis, répliqua Pietro, si elle a fugué, elle ne reviendra pas seulement pour des problèmes d'argent.
-Et vous pensez qu'elle a suffisamment de cache sur elle pour payer un hôtel ou un billet d'avion ? Interrogea Sam.
-Largement. Rétorqua Natasha, Maé n'utilise quasiment pas sa carte. Elle a toujours des sommes hallucinantes en liquide.
-Si elle veut pas qu'on la retrouve, on la retrouvera pas, annonça Bucky, et vous le savez aussi bien que moi. Et de toute façon, si on la retrouvait, vous pensez sincèrement qu'elle se laisserait ramener ici aussi facilement ?
-On a pas besoin de votre défaitisme James, le tacla Tony.
-N'empêche qu'il a pas tort, le défendit Pietro. Autant chercher une licorne.
-Elle reviendra, mais tant qu'elle aura décidé de rester en cavale, on la retrouvera pas. Conclu Bucky. Tout ce qu'on peut faire en attendant c'est lui signaler qu'elle nous manque et prier qu'elle ne tarde pas trop à revenir. Désolé Stevy, mais je suis sûre que dans le fond tu sais que j'ai raison.
-Et comment tu comptes lui signaler, le génie ? s'agaça Tony.
-Sur les réseaux, lança Pietro.
-À la radio, proposa sa soeur
-Dans les petites annonces du journal. Elle finirait forcement par le lire, Maé est capable d'acheter le journal juste pour lire les petites annonces, rappela Natasha. J'appelerais demain pour faire publier une annonce.
-Merci, fit le Captain, sans vous je sais pas comment je ferais.
-Sans nous, vous ferez rien, railla Tony. En attendant le vieillard, aller vous coucher, ici vous n'êtes d'aucune utilité."

Ce soir là, dans leurs chambres respectives, les Avengers n'arrivèrent pas à penser à autre choses qu'au lit anormalement vide, dans la chambre au bout du couloir.

Captain Rogers ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant