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Steve était le premier à s'être réveillé ce matin-là. Ou plutôt, il n'avait pas dormi. Il se leva, enfila une veste et sorti de sa chambre. Arrivé devant celle de Maé, il poussa la porte cassée, espérant que tout ça ne soit qu'un mauvais rêve, espérant retrouver sa fille blottie dans ses couvertur. Mais ce ne fut pas le cas. Le cauchemar était réel, son enfant n'était plus là.

***

Maé et Apollyne avaient quitté l'hôtel deux heures auparavent. Assisent sur le Brooklyn Bridge, les jambes dans le vide, elles observaient les buildings s'allumant un à un dans cette ville qui ne dormait jamais vraiment. Soudain, Maé se leva et attrapa la main de sa cadette.

"- Viens.
- On va où ?
- T'acheter une doudoune. Tu grelottes."

La petite se leva, resserra sa prise sur la main de l'adolescente, et elles quittèrent le pont pour le centre-ville encore partiellement endormi.

***

Un à un, chaque Avengers s'étaient réveillés. Un à un, ils avaient repris leurs recherches. Clint, Sam et Wanda appelaient tous les hôtels sur cinq kilomètres à la ronde. Bruce et Natasha envoyaient à divers journaux une même annonce à faire publier. Pietro, Bucky et Steve fouillaient la ville en priant pour la retrouver. Tony tentait de la repérer grâce au système de reconnaissance faciale de Jarvis. Tous s'activaient mais aucun ne semblaient obtenir de résultats.

***

Les deux fillettes quittèrent la galerie marchande les bras chargés de sac de vêtements. Apollyne n'avaient d'autres habits que le t-shirt troué et la jupe déchirée qu'elle portait quand Maé l'avait découverte, la plus grande lui avait donc acheté de quoi se vêtir correctement. Apollyne portait désormais une chemise blanche sous une salopette de velours azur. Un bonnet noir à pompon multicolore protégeait sa petite tête rousse du froid hivernal. Elles traversèrent la rue en se tenant la main, et entrèrent dans une petite boulangerie à la recherche d'un petit déjeuner.

***

"- Hôtel Birmingham bonjour !
- Bonjours nous voudrions avoir un renseignement concernant vos clients.
- Je suis désolée, je ne suis pas autorisée à fournir d'informations sur nos clients.
- C'est très important ! Ça concerne la disparition d'une mineure !
- Je suis désolée, même pour cela je ne suis pas autorisée. À moins que vous ayez un mandat de la police.
- Maé Rogers. Est-ce que Maé Rogers est passée à votre hôtel ? C'est tout ce que je demande.
- À moins d'être son tuteur légal, je ne peux malheureusement pas vous répondre. Si vous êtes son responsable venez à l'hôtel avec un justificatif,  alors peut-être pourrons nous vous communiquer cette information."

La femme raccrocha, laissant Clint désemparé au bout du fil.

***

"- On fait quoi maintenant ? Demanda Apollyne.
- On essaye de quitter le pays.
- Comment ?
- En avion. Je n'ai plus assez pour nous permettre de changer de continent toutes les deux, mais sûrement assez pour qu'on se rende au Canada, ou en Alaska.
- On reviendra jamais ?
- Je sais pas.
- On restera ensemble ?
- Toujours,  quoi qu'il arrive !
- Toujours ?
- Toujours. "

***
Deux hommes rentrèrent dans l'hôtel et appuyèrent sur la petite sonnette sur le comptoir. Un homme d'un certain âge apparut derrière.

"- Bonjour !  Bienvenu à l'hôtel Birmingham,  que puis-je pour vous ?
- Nous voudrions avoir des informations sur vos clients.
- Je suis vraiment désolé, mais je ne peux pas vous communiquer d'informations sur nos clients sans autorisation.
- Il nous faut ces informations dans le cadre de l'enquête sur la disparition d'une mineure.
- Dans ce cas, il vous faut une autorisation de la NYPD ou un justificatif signalant que l'un de vous est le tuteur de l'enfant recherchée."

Steve sorti de sa poche les papiers attestants de sa paternité et les posa sur le comptoir.

"- Et maintenant ?
- Veuillez attendre cinq minutes messieurs."

Le vieil homme quitta la pièce et revint plusieurs minutes après accompagné de son patron.

"- Bonjour Mr. Rogers, désolé de vous avoir fait attendre,  quels informations voudriez-vous obtenir monsieur?
- Maé Rogers a-t-elle séjournée ici ?"

Le petit monsieur commença à pianoter sur les touches de son clavier.

"- En effet monsieur. Elle a rendu sa clé à six heures ce matin, monsieur.
- Pouvons-nous accéder à sa chambre ?
- Non monsieur. La chambre a été loué à de nouveaux clients monsieur.
- Et avez-vous retrouvé des effets personnels en rangeant la chambre après son départ ?
- Non monsieur, désolé monsieur."

Steve, dépité, sortit de l'hôtel, Clint à sa suite.

"Au revoir messieurs, nous espérons vous avoir été utile."

***

Un mois s'était écoulée depuis la fuite de Maé. Tous perdaient peu à peu espoir de la revoir. Wanda ne sortait plus de la tour. Chaque fois qu'elle croisait une jeune fille blonde elle pensait à Maé, et voir son espoir déchu quand elle se retournait était devenu trop douloureux. Clint était rentré chez lui, auprès de sa famille, et régulièrement, il envoyait sur les réseaux sociaux, des messages à la jeune fille. Steve passait son temps dans la salle de sport à déverser sa rage et sa tristesse sur des punching ball, ou dans la chambre de Maé, priant pour la revoir assise dans son lit, plongé dans la lecture d'un énorme bouquin, ou même à tourner en rond en envoyant des vocaux à ses amis. Mais la petite ne revenait pas. L'hiver se faisait plus rude et noël approchait, mais aucun sapin n'égayait le salon cette année. Car Maé n'était plus là pour râler sur cette absence. Tony ne sortait plus de son atelier. Enfermé à double tour, l'inventeur se maudissaient de ne point arriver à retrouver sa nièce favorite. La seule en fait. Quant à Bucky, il continuait jours après jours à fouiller les moindres recoins de New York. Plus pour se vider la tête que pour autre chose. Faisant une fois de plus le tour de Brooklyn, il croisa le regard bleu d'une adolescente rebelle. Une lueur apeurée fit briller sa pupille et, attrapant la gamine à ses côtés, la jeune fille repartit à toute jambe à l'autre bout de la rue. C'était elle. Il en était sûr. Il ne la coursa pas. Ça ne servirait à rien, il le savait. Alors, il se contenta de crier :

"Maé ! Je sais que c'est toi ! Je sais aussi que tu m'entends ! Ce que je ne comprends pas c'est pourquoi. Pourquoi tu es partie, pourquoi tu ne reviens pas. Pourquoi tu me fuis. S'il te plaît viens demain, ici, à vingt heures ! Je veux juste te parler. Seul à seule."

Il ne savait pas si elle viendrait. Tout ce qu'il savait c'est qu'ils n'avaient jamais étaient aussi près de retrouver cette gamine qu'ils aimaient tant.

Captain Rogers ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant