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Maé claqua sa porte et fourra dans un sac en toile bleu délavé, sa peluche, Arwenn, une tortue à paillette offerte par son père pour son quatrième anniversaire, son garde mangé, une vieille boîte à chaussures à l'effigie du Captain dans laquelle elle cachait bonbons, gâteaux et, sodas, un revolver, sait-on jamais, et quelques vêtements. Elle posa le sac rempli à côté de sa fenêtre, son arc appuyer dessus et enfila le sweat trop large offert pas Black Widow quelques semaines auparavant. Une fois l'intégralité de sa tirelire vidée dans ses poches de Jean, la jeune fille entreprit de saccager sa chambre, histoire de faire croire à son père à un enlèvement. Elle retourna son bureau, vida son armoire, creva son coussin et attrapa la cross d'un pistolet pour éclater sa fenêtre quand elle entendit la voix de son père s'élever à travers sa porte :

"Maé ? Maé, excuse-moi s'il te plaît. Tu veux bien ouvrir ta porte ?"

La jeune fille redoubla de discrétion et, profitant du bruit du tambourinement de son père pour exploser la vitre.

"Chérie s'il te plaît, ouvre, je voudrais que l'on parle un peu ensemble."

Au lieu de calmer sa fille, les paroles du soldat ne faisait que l'inverse. Voilà des semaines qu'elle cherchait à discuter avec son père, des semaines qu'elle voulait parler avec lui des affirmations de son oncle. Des semaines aussi que Steve mettait fin à la conversation quand elle tentait d'aborder le sujet. Maintenant c'était trop tard. Maé s'en foutait de ses remords, de ses excuses. Maintenant tout ce qu'elle voulait c'était fuir. Fuir cette famille toxique, fuir ce père qui n'avait pas voulu d'elle. Maintenant, Maé s'était fait une raison de tous ces phénomènes se déroulant autour d'elle. Une raison pour la séparation de ses parents, une raison pour le suicide de sa mère, une raison pour le comportement étrange de son père. Cette raison c'était elle. Cette raison elle était simple, pourtant elle ne l'avait jamais vue. Ou plutôt, ne l'avait pas voulu. Son père n'avait jamais voulu d'elle. Alors il avait quitté sa mère quand il avait appris sa grossesse. Alors sa mère avait tenté de la tuer, se tuant au passage. Alors son père avait été obligé de la récupérer. Pour éviter le scandale. Pour sauver les meubles. Et aujourd'hui, ils en payent tous le prix fort. Elle, son père, et cet oncle enragé qui lui avait livré la clé de la vérité. Il ne lui restait qu'une seule solution : fuir. Fuir pour ne plus souffrir. Fuir pour les libérer elle et son père. Les libérer de ces chaînes qui les entravaient, elle et lui, qui les retenaient liés, les empêchaient d'avancer. Le faux enlèvement apitoiera les fans. La fugue aurait fait scandale. Si la princesse des Avengers fugue, elle est forcément maltraitée, si la princesse des Avengers est enlever, un fou se balade dans les rues de la ville.

Au revoir papa, il est temps d'arrêter cette comédie.

Par une fenêtre du sixième étage de la tour Stark, une silhouette encapuchonnée se précipita dans la rue. Quelques minutes plus tard, un père paniqué pénétraient dans la pièce qu'elle venait d'abandonner.

Quand le Captain entra dans la chambre de sa fille, l'adolescente était déjà loin.

Captain Rogers ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant