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"Maé ! Enfin on se revoit ! Ah, mais suis-je bête ! Ce n'est plus comme cela que l'on t'appelle maintenant. Deamon, c'est ça ?" Il ricana. "Eh bien, Deamon, laisse-moi te présenter ton cousin, Astérios Ufile. Asté, va donc dire bonjour à Maé Roger." À ces mots, Artémis poussa l'enfant vers Maé. "Maé, dis-moi, est-ce que tu t'es déjà demandé ce que signifiait Ufile ? Ça veut dire "il est mort". Et Astérios signifie "petite étoile". Mais ce n'est pas tout. Astérios, ou Astérion selon les versions, c'était le nom du minautore. Alors voilà. Ce gamin porte le nom d'un monstre et sa prénomination signifie "petite étoile est morte". Quelque chose comme ça. Sombre présage n'est-ce pas ? "Petite étoile est morte". Là, tu te demandes pourquoi je te raconte tout ça ? Pour rien. Pour laisser à ton père le temps de nous rejoindre, voilà tout." Il attrapa la main du garçon et le tira vers lui. "Tu sais, ton père, la dernière fois que je l'ai vue, avant de me jeter dans un asile et de m'y oublier, je l'ai remercié. Pour avoir préserver l'image que tu avais de ma sœur. Mais en fait cest pas ça que j'aurais dû faire. J'aurais dû l'anéantir. Crois-moi en onze ans j'ai eu le temps d'y réfléchir." Il attrapa son garçon par les épaules et exulta. "J'aurais dû l'anéantir pour venger ma famille. Ma sœur est morte, et c'est sa faute. Donc aussi de la tienne. Tu sais, quand on né d'une mère qui s'appelle "il est mort", une mère qui se suicide une semaine après notre naissance, une mère qui cherche à nous emmener dans son voyage pour l'enfer, on peut pas être destinée à vivre bien longtemps.  T'as vécu 22 ans. Estime-toi heureuse, Astérios n'aura sûrement pas cette chance." Artémis repoussa le petit et attrapa un revolver dans la poche de son costume. "Il a sept ans. Je l'ai eu quand enfin j'ai pu sortir de ce foutu asile." Soudain, l'enfant devient le point de mire d'une dizaine de snipper au viseur rougeoyant. "Alors voilà l'histoire. Il n'était pas voulu. Ni par sa mère, ni par moi. Donc s'il meurt, tant pis. Mais toi, même si tu ne le connais pas tu ne supporterais pas de le voir se faire tuer. Et là, au moindre gars qui rippent sur sa gachette, la petite étoile sera vraiment morte. C'est là que tu interviens. On sait tous le deux que tu portes un gilet par balle. Donne lui et je ne pourrais plus rien lui faire. Ta sécurité ou la sienne. La balle est dans ton camp. Sans mauvais jeu de mot, rigola-t-il, mais choisis vite. Si mes calculs sont exacts, ton père arrivera dans deux minutes. S'il sort avant que tu n'es fait ton choix les snippers tirent. Tic... Tac... Tic... Tac..."

Alors pour la première fois Maé baissa vraiment les yeux sur Astérios Ufile. Frêle et petit pour ses sept ans, il tremblait, de froid ou de peur, sûrement les deux. Les hématomes sur ses bras et son visage mettaient fin au moindre doute sur la nature violente de son père. Sous une épaisse mèche de cheveux couleur d'ébène, ses yeux bruns scrutaient les environs avec la crainte d'une bête traquée. Comment un homme aussi abjecte pouvait-il avoir eu un fils aussi mignon ? Le choix était vite fait, même si Artémis voulait sa mort, aucune menace directe ne pesait sur lui, alors que sur Astérios si. Il avait sept ans, il devait vivre. Elle s'approcha du garçon apeuré et se pencha vers lui. Elle enleva son casque et le posa sur la tête de l'enfant avant de se débarrasser de sa veste en kevlar et d'aider l'enfant à l'enfiler. Elle se releva, recula de quelques pas et releva la tête vers son oncle.
"- Voilà. Content ?
- Pause tes dagues au sol.
- Sinon quoi ?
- Le labyrinthe est truffé d'explosif. Ce serait dommage que ça explose...
- T'es un monstre !
- Sûrement. Mais j'en ai rien a foutre." Souria-t-il.

Maé se débarrassa de ses dagues et leva ses mains au ciel.

"Avance."

Elle s'exécuta.

"Bien. Le captain ne devrait plus tarder."

Et en effet, les bras attaché dans le dos, Steve Roger sortit du tunnel, bientôt suivis de ses quatres compères. Leurs ennemis avaient eu deux avantages : le nombre et la connaissance du dédale de couloir. Le fantassin derrière Steve le força à s'agenouiller avant de s'éloigner de l'ancien soldat.

"Papa !"

Maé s'élança vers son père mais une sourde détonation la stoppa net. La jeune femme baissa les yeux vers la fleure écarlate qui se dessinait sur son thorax.

"MAÉ !"

Steve se débattit mais en vain. Les menottes étaient en vibranium, jamais il ne pourrait les casser.

"MAÉ ! Tout va bien se passer trésor, tiens bon, tiens bon !"

Un homme donna un coup de lance éléctrique dans le ventre du Captain qui se tordit de douleur, les yeux emplis de larmes.

"- Prends soin de Llyne, papa. Dis lui que je l'aime. Et sauve Astérios. Prends soin d'Apollyne.
- Non ! Non tu lui diras toi-même, tu..."

Deamon glissa sur le sol, gardant ses yeux bleus dans ceux tout aussi bleus de son père.

"- Tout va bien papa... tout va bien..."

Alors, Maé ferma les yeux sur sa destinée, c'était fini...

"qu'as tu fait ? murmura le Captain. QU'AS TU FAIT ?"

Artémis s'agenouilla face au soldat.
"Tu as détruit la vie de ma sœur, j'ai détruit la tienne. Maintenant, on est quitte."

Steve fixa sa fille des yeux, ignorant l'abjecte oncle meurtrier.

"Tu n'avais pas le droit, murmura-t-il à l'adresse de sa fille. Tu n'avais pas le droit de mourir avant moi. Pas de cette façon ! Pas aussi jeune ! Je ne devais pas avoir à t'enterrer. Un enfant ne devrait jamais mourir avant ses parents ! Tu n'avais pas le droit de me quitter aussi violemment ! Un parent ne devrait pas connaitre la mort de ceux à qui il a donner la vie !"

Ses joues était trempées de larmes, ses yeux ravagés par la tristesse, son visage dévoré par la colère. Il releva la tête vers le meurtrier de son unique enfant, un masque de haine couvrant sa figure, les prunelles rouges de rage.

"Même la mort ne serait pas une punition assez violente ! Même la mort ne pourrait expier ton crime odieux ! Même la mort serait trop douce ! Même l'enfer serait trop gentillet, assassin !"

À ces mots, il se releva pour plonger sur le criminel, qui l'esquiva et braqua son arme sur la nuque d'Astérios.

"- Touche moi et il la rejoint.
- Steve arrête. C'est fini, tout est fini. Si tu la venge, tu réduis son sacrifice à néant. Si tu la venge, elle sera morte pour rien. Intervint Natasha.
- Viens Steve, c'est fini. Maé avait fait son choix. Maintenant tout ce qu'on peut faire c'est ramener ses gosses chez eux. Ta vengeance ne la ramènera pas. Je suis désolé, j'aimerais tellement la ramener. Chuchota Clint.
- Steve, calme toi. Ils ont raison, ça ne sert à rien de se venger. Repris Bruce. Calme-toi, s'il...
- Fermez-la ! Maé est morte, et vous lui parlez de vengeance. Sa fille est morte et tous ce que vous trouvez à lui dire, c'est de se calmer !? Les interrompit Bucky.
- Pathétique... Venez les gars, on se casse, s'exclama Artémis. Faites ce que vous voulez du gosse, je n'en ai plus besoin."

Tous quittèrent la zone et Pietro arriva, suivit par Tony et Sam. Silencieusement, ils observèrent la scène avant de libérer leurs coéquipiers, et Steve, à bout de force, s'approcha du corps de sa fille. Bucky rejoignit son ami et lui pressa l’épaule.

"- Ce n'était qu'une enfant...
- Je sais Stevy, je sais..."

Alors, tandis que Natasha s'éloignait avec Wanda et Astérios, Sam releva son ami et Bucky ramassa le corps inanimé de Maé.

***

Vingt ans s'était écoulé depuis ces funèstes événements. Apollyne avait 33 ans, elle était aujourd'hui une chercheuse à la renommée mondiale en neurobiologie, mais pas une journée ne passait sans qu'elle ne pensa à sa sœur.

Astérios, lui âgé de 27 ans, avait grandis en famille d'accueil, et s'était fait renommer Maé, pour enfin tourner la page sur son passé. Aujourd'hui il était cascadeur. Mais surtout il cherchait encore et encore dans sa mémoire défaillante qui l'avait sauvé le jour où son père l'avait abandonné...

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J'avais promis que cette histoire aurait une fin et pour une fois j'ai respecté ma promesse 😅.

Déjà merci d'avoir lu mon histoire en entier. J'espère qu'elle vous aura plu.
Je ne m'attendais pas à ce qu'autant de gens la lisent. Merci vraiment...

Captain Rogers ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant