Les Glands Grillés : Légendes 1 "Les tombes de l'obscurité" (World of Warcraft)

Chapitre 1 : Le Contrat

"Il était une fois un enfant pas comme les autres. Il était le plus triste, le plus petit et le moins aimé de tous. Le jour comme la nuit il se demandait le but de son existence et la raison de son calvaire. Le chagrin et la solitude constituaient son seul entourage.

Jusqu'au jour où il trouva une boîte..."

Chapitre 1 : Le contrat

"Il est important d'accorder efficacité et image. Il s'agit de se rendre utile et de rester élégant. Si vous êtes amenés à échouer alors ne prenez même pas la peine de sourire."
-Mael

Le crépuscule tombait sur le vaste manoir Sang-Bleu. Le domaine appartenait à Mael un célèbre prince marchand qui l'avait récupéré, il y a longtemps, à un concurrent gênant et qui constituait désormais un refuge pour nos héros. Cette place avait vu son compte d'explorateurs, d'investisseurs et de réfugiés venus demander toute sorte d'aide.

L'habitude était de les voir arriver alors que le soir tombait, au moment où les héros allaient se mettre à table. Cela avait presque pris la forme d'une coutume. Chacun devant son assiette, au moment de dîner, jusqu'à ce que, soudainement, venue de nulle part, la cloche de l'entrée teinte sur un ton de détresse suivi de très près par l'arrivée d'Alfred, le majordome de Mael, annonçant à son employeur la nouvelle venue.

Les premières semaines, l'équipe trouvait ces arrivées soudaines bienvenues, le travail venait frapper à leur porte et à chaque supplique désespérée, ils voyaient l'occasion de vivre une nouvelle aventure et, de surcroît (sans l'annoncer évidemment) la chance de se remplir les poches.

Cependant, à chaque repas interrompu, coupé aussi nette qu'une parole, l'ennui et l'agacement de chacun avait pris le pas sur l'excitation. Cet étrange réflexe venait à bout de leur patience et, depuis quelques semaines, ils avaient alors pris l'habitude de manger très tard, afin d'être certains que personne ne vienne interrompre leur repas.

Ce soir-là, un mardi pourtant comme les autres, il n'eut pas d'exception. Le crépuscule attira son habituel voyageur infortuné, venu sonner la cloche du malheur. Cloche qui signait l'arrêt officiel de la préparation du repas. Et comme à chaque habituel rencontre, ce dernier voyagea dans le manoir, partout où le majordome décida de le faire marcher, montrant "par hasard" tous les triomphes de la fine équipe exposés avec brio sur les murs, les étagères et les galeries. Le chemin le plus long, la "route de la gloire" comme Mael avait coutume de l'appeler fit son effet sur ce voyageur et alors que son regard admirait un à un les exploits de ses futurs employés Alfred arrêta son exode forcé dans les contrés de "l'extravagante fierté déclarée" pour s'arrêter devant le fameux bureau où le rendez-vous devait avoir lieu.

Le majordome s'éclipsa en inclinant la tête et devint une ombre parmi les longs et nombreux couloirs du domaine.

Ce voyageur du mardi soir, transpirant, la main tremblante, hésita quelques secondes avant de tourner la poignée de l'immense porte. Il laissa un coup d'œil sur le chemin qu'il avait pris et se rappela les somptueux trophées qui l'avaient impressionné. Il inspira profondément et traversa la porte en bois brillant et poli pour pénétrer le bureau, feignant l'assurance la plus certaine sur son visage. En entrant il tomba tout de suite sur deux hommes, l'un assis derrière le bureau, et l'autre juste à côté.

Celui derrière le bureau arborait un magnifique et grand sourire très accueillant, il se leva pour honorer son invité, et son collègue le suivit aussitôt.

"Bonsoir à vous."

L'invité lança ses salutations avec une timidité presque suintante. Il essuya la sueur de son front et s'approcha tout en saisissant le chapeau qu'il avait sur la tête, dévoilant ainsi un crâne chauve et brillant.