Épisode 44 : partie trois.

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—Il s'est réveillé ce matin.

Pour la première fois depuis ce qu'il me semble une éternité, j'ouvre les yeux.

—So...suke ?
—K...Keno.

Un médecin est également sur place, je ne comprends pas ce qui se passe, ni même où je suis mais voir Keno ici me rassure.

—Comment tu te sent ?
—Fa...tigué.

Keno ne peut s'empêcher de verser des larmes et de me tenir la main. Quand je tente de faire un mouvement, je réalise que je suis branché à une machine et que je porte un masque à oxygène sur le visage. Je bouge mes pupilles pour observer mon environnement avant de comprendre où je suis. Je me redresse avec difficulté, aidé par Keno. J'ai l'impression d'avoir reçu un coup de massue derrière la tête, tout mon corps est engourdi.

—Tout est de ma faute, affirme Keno.

Le visage de Keno est ravagé de larmes quand il commence à me raconter ce qui est arrivé. Lorsqu'il me narre le début, quelques souvenirs me reviennent. Je me souviens en effet de l'avoir vu avec un autre à la terrasse de ce café, mais ensuite c'est le trou noir.

—La voiture est sortie de la route à cause... à cause d'un chauffeur ivre et t'à renversé.

Je n'ai aucune réaction en apprenant ma vérité. C'est comme si j'étais dépourvu de toute émotion et que je n'étais pas en mesure de m'exprimer. Mais d'après Keno, l'accident a été grave. Évidemment, il ne peut pas rentrer dans les détails car ces images lui sont insoutenable mais je suis resté des semaines dans le comas après de multiples soins et opérations. Mon accident a semble-t-il fait la une des journaux.

Haruka serait même rentrée au Japon avant de se disputer violemment avec lui et bien sûr, Teito et les autres se sont tous très inquiétés pour moi.

—La bague... où est-elle ?
—Juste ici.

Pendant tout ce temps Keno a gardé la bague avec lui sans jamais ouvrir la boîte. Keno me remet la boîte dans les mains, les yeux humides.

—Keno...
—Oui, Sosuke ?
—R-Restes à mes cotés, s'il te plaît...

J'ai encore beaucoup de mal à articuler mais Keno m'encourage d'y aller doucement. Cependant, je lis sur sont visage une certaine incompréhension.

—Tu... Tu ne me détestes pas ?
—Eh ? Pourquoi le de...devrais-je ?

Plongé dans ses pensées, il finit par baisser la tête pour que je ne le vois pas verser d'autres larmes.

—Parce que sans moi, tu n'en serais pas là, aujourd'hui. À cause de mon comportement, je t'ai blessé. Tout est de ma faute, Sosuke...

Il est dévasté par mon accident, je crois que Keno a assez été puni pour que j'en rajoute. Je ne suis pas en colère, juste terriblement heureux de le retrouver. Je n'arrive pas à montrer ma joie à cause du traumatisme et de tous ces bandages qui me recouvrent mais je suis heureux d'être encore en vie. En fait, ça tient du miracle que je ne sois pas mort dans cet accident.

—Je ne t'ai... jamais détesté.

—Idiot, tu devrais...

Assis sur sa chaise, Keno pleure pendant des heures sans rien ajouter. Quand il a fini de verser des larmes, il relève enfin sa tête pour me regarder. Je réussi par miracle à bouger doucement mon bras pour caresser sa joue avec ma main. Ma caresse est faible mais je sens sa peau chaude sous mes doigts. C'est comme être dans un rêve éveillé, je ne réalise pas tout à fait ce qui est arrivé.

TROP GRAND POUR MOI ! (2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant