TROP GRAND POUR MOI ! (2)

Épisode 35.

Quelques jours plus tôt...

—Bianca ?

Bianca —ma chatte— monte sur mes genoux alors que je suis en plein télétravail. Je bosse sur un nouveau contrat pour les jumeaux Ikki, notamment Haruka qui devrait défiler pour un grand couturier.  Seulement,  je rencontre quelques difficultés qui m’empêche d’arriver à un résultat concluant. Sosuke quant à lui est très pris sur le tournage de sa nouvelle série.

Bianca frotte son corps contre mes cuisses pour attirer mon attention. Il est temps pour moi de faire une pause. Je me lève de ma chaise et laisse mon travail pour me diriger dans la cuisine. Rien de mieux qu’un bon café au lait pour me ressourcer. Je mets en route la machine à café et me prépare une cigare en même temps. Ma chatte me suit et passe entre mes jambes pour s'amuser quand je fais un pas devant l’autre. Si mon appartement est spacieux, luxueux et lumineux, nous vivons que tous les deux.

Mon ex femme m'a quitté pour un autre homme. Un célèbre politicien toujours encore plus riche. Pendant des années,  elle m’a trompé avec ce type beaucoup plus âgé qu’elle. J’ai su tirer un trait sur cette histoire, aujourd’hui,  je me concentre uniquement sur la carrière des jumeaux Ikki.

Tout me réussit.

Nous sommes sans cesse en contact avec les plus grandes marques. En tant qu’agent, je suis toujours pris par les rendez-vous. Tous ces gens font appel à moi pour rentrer en contact avec ces deux là. Je vis dans ce magnifique appartement en plein cœur de Tokyo,  j’ai une voiture moderne et ne manque de rien. Mais Bianca et Sonsaku sont là seule famille qu'il me reste.

D'ailleurs, cette dernière m'appelle alors que je m’apprête à boire mon café au lait. Quand je décroche, je mets mon téléphone sur haut parleur pour discuter avec elle.

—Ça fait des heures que je tente de te joindre !
—Je suis désolé, j’étais sur un dossier important.
— Encore ton travail ?

Sonsaku travaille dans un domaine complètement différent. Je peux cependant compter sur son précieux soutien quand il le faut. Ma réussite m'a poussé à voyager dans le monde entier lors de mes collaborations, et Sonsaku est toujours derrière moi quand je suis pris de doutes. Elle m’a grandement aidé lors de mon divorce aussi.

-—…

Je reste silencieux un instant à l’autre bout du fil.

—Tu es sur que ça va ? Me demande-t-elle.
—Que veux-tu dire par là ?

Agacée, elle pousse un petit soupire.

—Tu sais très bien de quoi je veux parler.

Je quitte la cuisine et m’assois sur mon  fauteuil aux côtés de Bianca qui en profite pour faire sa toilette.

—Je parle de ton divorce avec…
—Arrête Sonsaku, c'est du passé.

Pendant un temps, j’ai déprimé à cause de cette séparation. Je me voyais faire ma vie avec cette femme que j’ai longtemps aimé. C’est tout un projet de vie qui s’écroule autour de moi.

—Je ne l’aime plus.
—Ce n'est pas ce que je suis en train de dire, insiste-t-elle au téléphone. Je veux simplement que tu sois enfin heureux.

J’entends la voix de ma sœur mais l’écoute à peine. Je sais bien qu’elle se fait un sang d’encre pour moi  mais je suis honnête quand je lui dis avoir tourné  la page avec mon ex. Sonsaku est inquiète  car à mon âge, je n’ai pas encore de vie stable. Sur le plan professionnel,  je n’ai rien à redire,  mais je ne peux pas en dire autant de ma vie sentimentale.

Il m’arrive encore de ruminer dans mon coin quand je suis seul. J’ai bien tenté de refaire ma vie avec d’autres femmes mais ce n’est pas aussi simple. C’est gentil à  elle de s’investir autant pour moi mais avec des célébrités comme Haruka et son frère à  gérer,  je n’ai plus le temps pour ces choses là.

—Ueto, tu es encore là ?
— J-Je suis fatigué, je vais me coucher.

Je raccroche et me lève de ma place sans même avoir fumé. Bianca se réceptionne sur ses pattes et me suit dans la chambre. Ma chatte grimpe sur le lit et se met sur la place d’à côté pour s’endormir mais au moment de m’installer avec elle, j'entends frapper à ma porte. Je regarde l’heure sur mon portable et réalise qu’il est déjà bien tard. D’après la météo affichée sur l’écran, il pleut abondamment dehors. Je ne me souviens pas avoir commandé à manger ou inviter quelqu’un à passer à la maison.

Je me dirige à l’entrée et découvre sur la caméra le visage trempé d'Hirato.

—H-Hirato, que fais-tu sous cette pluie battante ?! Tu as vu l’heure qu’il est ?

Je lui ouvre la porte pour qu’il puisse entrer à l’intérieur. Quand je lui pisé des questions,  il ne répond rien. Le visage orienté vers le bas,  Hirato ne bouge pas quand je reviens avec une serviette à  la main pour essuyer ses cheveux.

Le garçon est gelé et pourtant,  il ne tremble pas. Hirato semble  complètement désorienté et se laisse faire quand je passe la serviette dans ses cheveux. Je n’obtiendrais aucune réponse de sa part pour le moment alors j’arrête avec mes questions pour l’instant. Je le prends par le poignet pour qu'il marche et l'aide à s'installer sur le canapé en lui apportant un chocolat chaud.

Hirato est le petit ami de Teito. Mais leur couple ne tient qu’à un fil. Si tous les deux sont attachés l'un à l'autre, Teito est encore amoureux de son ex, Ren. Il a toujours son premier amour en tête, laissant à Hirato la place de numéro deux. Ce n’est jamais facile de passer après quelqu’un alors qu’on s’investit pleinement dans une relation.

—J-Je…

Hirato tente de me parler mais fond en larmes la seconde d’après. Rapidement, je me mets à paniquer et lui demande s'il a mal quelque part mais il se jette dans mes bras pour se blottir contre mon torse et pleurer. C'est la première fois que je le sens contre moi. Cela faisait longtemps que je n’avais pas serrer quelqu’un dans mes bras. Mais Hirato est complètement vulnérable, je ne peux pas abuser de sa faiblesse.

Je fréquente le restaurant dans lequel travail son copain pour prendre un café et écouter ses histoires de cœur. Puis j’ai fini par faire la connaissance d’Hirato. Tout de suite, j’ai éprouvé une certaine affection pour ce dernier. Il possède de magnifiques cheveux dont la couleur est rare. Un regard rose éclatant et vitreux, remplit de lumière. Hirato à  la voix douce et un sourire radieux.

-— !?

Je l’éloigne en me tirant par les épaules pour qu’il évite de toucher mon érection.

—Vous êtes… constate-t-il en enroulant  ses doigts autour.
— Ce n’est rien d’autre qu’une réaction physique, réponds-je sèchement en éloignant sa main.

Hirato est en une situation délicate,  je ne peux pas abuser de sa faiblesse alors qu’il est venu chercher du réconfort. Puis, ça fait simplement un moment que je n’avais pas eu une telle proximité avec quelqu’un.
Mais mon imagination semble vouloir me jouer des tours quand je me retrouve allongé sur le canapé avec un Hirato entreprenant au dessus de mon corps.

— Et si on le faisait ? Me propose-t-il avec une certaine indécence.