Épisode 50.

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Il reste deux épisodes avant de connaître la fin pour nos héros !

Nous entrons en trombe à l'hôpital avec ma mère pour rendre visite à Kagura. Par chance, on trouve rapidement sa chambre avec ma mère.

—Kagura !

Quand elle croise mon regard, ma sœur jumelle baisse la tête. Ma mère ne dit rien, me laissant alors gérer la situation. À vrai dire, je n'ai pas vraiment De solution mais je ne peux pas ignorer sa souffrance. Je laisse mes affaires sur la seule chaise de la pièce pour doucement m'approcher d'elle.

—Reste où tu es, ne viens pas plus prêt ! Me crie-t-elle désespérément.

La laisser maintenant reviendrait alors à lui tourner le dos et à ignorer sa maladie. Je ne peux pas faire juste semblant d'ignorer ce qui se passe. Au contraire, je compte regarder ma sœur dans les yeux avec ou sans cette tumeur. Évidemment que je suis terrorisé par ce qui lui arrive, mais je ne reculerai pas devant cet obstacle.

—Pourquoi tu... tu n'écoutes pas quand je te parle... me dit elle alors en fondant en larmes.
—Parce que je suis un idiot.

À sa hauteur, je m'assois sur le rebord de son lit pour prendre sa main. Voilà longtemps qu'on n'avait pas été si proches et moi.

—Je suis désolé pour tout le mal que je t'ai fait...

Je n'ai malheureusement pas les mots pour lui dire ce que je ressens. Face à ma sœur, je n'arrive pas à exprimer mes sentiments mais Kagura sait que je l'aime plus que tout. Si on me donnait la possibilité de retourner cinq ans en arrière, je prendrais le temps de réécrire notre passé. Cependant, nous sommes jumeaux amies il n'y a pas forcément besoin de tout se dire pour comprendre ce que l'autre à sur le cœur. Kagura me saute dans les bras et pleure la tête contre mon cœur.

—Je...Je ne veux pas mourir !

Ces mots me déchirent le cœur. À mon tour, je fonds en larmes en la serrant contre moi. Ma mère se joint à nous pour partager cette étreinte à trois.

Au bout d'un mot, les autres ont fini par nous rejoindre. Kagura est intimidée par la présence d'Haru-chan. Leur amitié ne s'était pas très bien déterminée, je me souviens de leur altercation dans les couloirs du lycée.

—Idiote, pourquoi tu n'as rien dit ?
—Je...Je suis désolée, Haruka-chan...

Haru-chan ne la réprimande pas à proprement parler. Non, notre amie est touchée par cette situation. Voir ma sœur comme ça lui fait terriblement de la peine. Il aura fallu que ce drame survienne dans notre vie pour que les choses s'arrangent mais au moins, elles se reparlent. Ma sœur retrouve aussi Magaly-chan et Hirato. Elle fait par la même occasion la rencontre d'Ueto-san. Kagura est également heureuse de retrouver So' qui échangent un bref instant sur son accident. So' peut facilement se mettre à sa place. Lui aussi a vu la mort de près.

Tout le monde est là ce qui redonne le sourire à Kagura qui se prépare psychologiquement à son opération.

—Ren me déteste, n'est-ce pas ?
—Ehh ?
—J'aurais aimé le... le voir une dernière fois.

Je suis sur que Ren aurait aimé la revoir aussi. Ce n'est pas tant ça qui me fait de la peine, si Kagura a besoin de lui pour être heureuse, je lui laisse ma place. Contrairement à elle, je ne suis pas malade, j'ai la chance d'aller bien. À côté de son malheur, une rupture amoureuse ce n'est pas grand-chose. Des hommes, il y en a plein sur cette terre, je finirais bien par trouver quelqu'un qui me correspond. Et au moins à ses côtés, je la serais heureuse.

—Je suis désolé, me mets-je alors à m'excuser, Ren et moi ne sommes plus ensem...
—Je vais assister ton père pendant ton opération, nous révèle alors soudainement la voix de ce dernier.

Ren arrive à son tour aux côtés de ma sœur.

—Ren ?

Kagura ne semble pas croire en sa présence et d'ailleurs, moi non plus.

—Il s'agit d'une opération lourde, la prévient-il, il se peut que tu n'en reviennes pas.

C'est horrible de l'entendre dire ça même si c'est la vérité.

Mon père est l'un des meilleurs chirurgien du pays, s'il y a bien quelqu'un qui peut sauver Kagura, c'est lui. Ren est un excellent infirmier, je suis sur qu'il fera un parfait assistant pour aider mon père.

—Je suis déjà condamnée alors... alors je veux prendre ce risque. S'il te plaît Ren, aide-moi à survivre !

Ren caresse son visage et lui souris délicatement.

—Je ferais tout ce qu'il est en mon pouvoir pour te ramener, sois en sûre.

Ren salue ensuite le reste du groupe pour terminer par échange avec ma mère. Il s'en va en évitant la conversation avec moi mais je le rattrape dans les couloirs quand il quitte la chambre.

—Ren !
—Qu'est-ce que tu me veux ?

Je me suis promis d'être un homme fort en le retrouvant alors pourquoi mes larmes coulent-t-elles rien qu'en le regardant.

—Viens par là.

Il me guide une main sur mon épaule dans une pièce où nous pouvons discuter seuls.

—Alors ?

Après m'être mouché, je tente de reprendre mon calme.

—Je... Takuma-san m'a dit pour ton départ.
—Je vois.

Ren est froid et ça peut se comprendre. En plus d'être sur les nerfs à cause de cette opération, il est à bout. Je ne l'ai pas ménagé, j'ai constamment rejeté la faute sur lui. Là encore, je n'ai pas pris la peine de l'écouter et je m'en veux. Je ne suis pas venu jusqu'à lui pour lui demander de me laisser une chance. Tout ce que je peux faire, c'est de m'excuser.

—Je tenais à te présenter mes excuses.
—...
—Je n'aurais jamais dû être si méchant avec toi alors ça n'était pas de ta faute.

Jusqu'à la fin, je lui ai fait du tort.

—C'est bon, ne t'excuse pas.
—Ren...
—Je m'en vais pour les États-Unis dans trois jours, me dit-il.

Trois jours, ça me paraît près et lointain en même temps. Cette fois-ci, je comprends qu'il n'y a plus rien à faire et que j'ai définitivement perdu Ren.

—Je te promets de sauver Kagura.

Qu'est-ce que j'imaginais obtenir avec cette conversation. C'est clair que Ren ne veut plus de moi. Quand il s'absente de la pièce, je fond en larmes jusqu'à épuisement.

À mon retour, j'ai les yeux gonflés.

—Nous serons tous là à ton réveil.

Haru-chan embrasse ma sœur une dernière, suivi par tout le monde. Quand c'est à mon tour, on se sert une dernière dans les bras en priant tous les deux pour que ça se passe bien. Puis quand l'équipe médicale emmène ma sœur au bloc opérateur il ne nous reste plus qu'à patienter.

Ren, papa je vous en prie, sauvez la.

TROP GRAND POUR MOI ! (2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant