« Bring me out
Come and find me in the dark now
Everyday by myself I'm breaking down
I don't wanna fight alone anymore
Bring me out
From the prison of my own pride
My God
I need a hope I can't deny
In the end I'm realizing I was never meant to fight on my own »One My Own — Ashes Remain
Deux mois passèrent où je fus tourmentée par la mort de mes parents, deux mois où je me réveillais en pleurs comme si j'étais retournée en arrière. Je n'y comprenais plus rien.
Pourquoi maintenant ? Le temps avait pourtant fait son œuvre. J'avais pourtant réussi à vivre avec leur disparition, réussi à accepter.
J'avais pourtant cru que les ennuis s'étaient envolés, que j'allais enfin pouvoir vivre une adolescence normale, une jeunesse où le seul problème serait de trouver une tenue cool pour la soirée du samedi soir et de réussir mes examens. Comme si tout était éternel, comme si j'avais le temps.
Malheureusement, je savais que tout pouvait s'arrêter d'un coup.
J'avais beau essayer de la mettre de côté, cette réalité semblait vouloir me frapper comme un boomerang acharné. Pourquoi cette sensation me revenait-elle en pleine face ? Pourquoi maintenant ?
Je m'enfermai, nerveuse, dans la salle de bain et retirai violemment mon pyjama avant de le lancer, sans aucune pitié, dans un coin de la pièce. Je me glissai alors dans la baignoire salvatrice et tirai de l'eau en attendant qu'elle se réchauffe. Je saisis alors le pommeau de douche et laissai glisser le liquide chaud sur ma peau nue.
J'aimais sentir chaque muscle de mon corps se décontracter au contact presque cuisant de la vapeur. Il n'y avait pas meilleure sensation au monde, pas meilleur moyen de décompresser. C'était, pour moi, comme si, sous l'eau ardente, plus rien ne pouvait m'atteindre, comme si le monde extérieur avait cessé d'exister. Et ça me permettait, étrangement, d'arranger mes idées, de mieux penser.
Une fois savonnée, rincée et sèche, je m'arrêtai une seconde devant le miroir pour regarder mes yeux rougis par les pleurs. Je ne pouvais pas descendre comme ça ! Alex s'en faisait déjà beaucoup, pas la peine de l'inquiéter encore plus.
J'attendis quelques minutes pour que les rougissements s'apaisent essayant de les cacher sous de la BB crème, de la poudre et de l'eye-liner.
Enfin présentable, je descendis l'escalier en courant pour commencer le rituel matinal du petit déjeuner. Grignotant quelques céréales malgré le nœud dans mon estomac, je me préparai mentalement à passer une journée de plus en cours à côté d'Antoine...
« Non pas à côté d'Antoine ? ».
Je me souvins alors de William qui avait quitté un instant ma mémoire, comme sous l'effet d'un « oubliette » (1). Je me frappai le crâne pour remettre en place mes idées, ces derniers temps très embrouillées.
Comment avais-je pu l'oublier ne serait-ce qu'un instant ? Lui qui avait pris une place considérable dans ma vie au bout de seulement deux mois.
J'avais retrouvé le goût de me rendre au lycée, même pour passer des heures assise derrière une table. Une sorte de routine s'était installée très rapidement entre nous, je me sentais à l'aise, je n'avais pas peur de m'exprimer, je ne me sentais plus menacée et ça n'avait pas de prix.
C'était tellement naturel avec lui, comme s'il avait toujours été là, comme s'il n'avait pas besoin d'apprendre à me connaître et qu'il lui suffisait de lire en moi. Si bien qu'en deux mois, il semblait en savoir autant sur moi que Julie que je connaissais depuis près de deux ans.
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Impossibilité
RomanceJe savais que lier mon destin à ce garçon risquait de le mettre en danger mais, sans que je ne sache pourquoi, tout dans mon corps me criait qu'il était ma destinée. Mes visions et la violence de ma vie avaient beau essayer de m'éloigner de lui, no...