Les répercussions de la haine

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Aux âmes sensibles : attention aux avertissements au cours de ce chapitre. Si vous craignez la violence je vous conseille de passer votre chemin.

« As a child, you would wait
And watch from far away.

But you always knew that you'll be
The one that work while they all play.

And you, you lay, awake at night and scheme
Of all the things you that would change,
But it was just a dream ! »

Warriors - 2WEI feat. Edda Hayes

William Lewis.

           Je sentais encore la chaleur de sa main sur ma joue, je sentais encore la colère qui m'avait subjugué, indomptable. Mais bizarrement quand elle a saisi sa valise, quand elle a claqué cette maudite porte, j'ai cru que j'allais mourir.

Incapable de contrôler ma rage et ma peine, j'avais massacré tout ce qui se trouvait sur mon chemin pour calmer mes nerfs. Le regard perdu dans le vide j'observais la vaisselle brisée, les meubles fracassés sans rien ressentir.

Je restai dos au mur pendant une heure, puis deux, le temps passa sans que je ne m'en rende compte et la nuit finit par tomber.

Me barrer, voilà ce que je voulais, je ne voyais même plus ce que j'étais venu faire en France. Tout ça, c'était des conneries, c'était du passé et je ne sais pas ce que j'avais espéré. Qu'elle comprenne ? Je connaissais assez Sarah pour savoir qu'elle n'en ferait qu'à sa tête, mais là ?

La soirée s'écoula sans que je ne puisse l'empêcher, j'achetai un billet de train sur un coup de tête et commençai à accepter l'idée de rentrer, assis face à un cadre complètement éclaté. Je pris ma tête entre mes mains laissant la souffrance m'envahir.

Je décidai finalement de prévenir Sarah de mon futur départ, et je me demande encore pourquoi je l'ai fait. Tout ce que je sais c'est qu'elle ne m'a pas répondu et que mon portable s'est retrouvé explosé en mille morceaux à l'autre bout de la pièce. Après ça, je me suis senti serein, comme si rien de pire ne pouvait désormais arriver. Alors lentement j'arrêtai de lutter et finis par sombrer, complètement épuisé.

            Le lendemain, rien n'avait changé, la noirceur de la nuit avait simplement laissé place au soleil de l'aurore. Je me rendis alors compte que je m'étais endormi contre le mur, par terre, dans le salon.

Les conséquences désagréables de la dureté du sol commençaient à se faire sentir. Sans réfléchir à ce que je faisais, tel un automate, je me levai pour me faire un café. La boisson me fit un bien fou et effaça une partie de la fatigue qui ne cessait de m'enfoncer. C'est là que le téléphone fixe de l'appart sonna.

            Je me dirigeai avec une infinie lenteur vers le combiné avec l'envie d'envoyer bouler sans réfléchir la personne qui serait de l'autre côté de l'appareil. J'essayai de me calmer en reconnaissant la voix de Katty. Elle parlait vite et sans articuler, me donnant mal au crâne, m'obligeant à me concentrer pour la comprendre.

Elle se faisait du souci pour moi à cause de notre départ précipité. Ce qui d'habitude m'aurait touché m'agaça encore un peu plus : je n'avais vraiment pas envie de penser à tout le bordel de la veille, je n'avais pas envie qu'elle s'en mêle.

— Je ne vois pas pourquoi tu t'inquiètes Kate, on est plus ensemble, lui rappelai-je froidement dans ma langue natale, on ne l'a jamais vraiment été...

— Je ne vois pas le rapport, écoute...

— Non, toi écoute ! Je n'en ai jamais rien eu à faire de toi, alors arrête de t'accrocher pour rien !

ImpossibilitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant