« The blood morning's on the rise
The fire burning in my eyes
No, nobody but me can keep me safe
And I'm on my way »On My Way — Alan Walker
La boule de nerf coincée dans ma gorge grossissait à mesure que la soirée défilait devant mes yeux. Le froid commençait à m'envahir comme si une présence maléfique me guettait.
Je me rendis dans le salon et plaçai une des bûches de bois, qu'Alex m'avait apporté, dans le foyer de la cheminée. Je me battis un instant pour allumer le feu ne sachant pas trop comment m'y prendre.
Je réussis malgré tout, au bout d'une quinzaine de minutes, à obtenir un échauffement suffisant. Satisfaite, je courus en cuisine faire bouillir de l'eau pour le thé. Boisson en main, je me nichai sur le fauteuil du salon, près de la chaleur du bois calciné.
Je fixai alors les flammes, fascinée par leur lumière. Elles semblaient danser suivant une rythmique sauvage qu'elles seules pouvaient comprendre.
J'approchai mon visage de la vitre de la cheminée pour mieux les contempler. Mécontentes, les flammes décidèrent alors de m'agresser, m'enveloppant férocement pour me consumer de l'intérieur.
Je sentis ma chair brûler au contact du feu. Je hurlai de douleur sans pour autant réussir à m'éloigner. Mettant toute mon énergie, je dégageai mes yeux de leur emprise pour jeter un œil circulaire à la pièce.
Erreur.
Toutes les personnes de mon entourage semblaient avoir voulu m'accompagner dans cette danse folle et suicidaire pour se retrouver, un instant, étendues sur le sol, brûlées vives, jusqu'à l'os.
Je criai d'horreur et réussis enfin à quitter la pièce. Je me réfugiai dans mon lit, pleurant de tout mon soûl dans mon oreiller pour faire partir ces images de ma tête.
Je ne sais combien de temps je restai prostrée sur mon matelas, tremblante, choquée par la violence des visions qui m'avaient attaquée. Elles semblaient si réelles que je pouvais encore sentir l'odeur de la peau brûlée.
Si réelle.
— Pitié, que ce ne soit pas prémonitoire, hoquetai-je.
Il fallait que je pense à autre chose, que j'oublie. Je réussis alors à tirer mon téléphone portable de ma poche et cherchai le numéro de téléphone de Julie dans mon répertoire.
Je devenais folle, complètement folle...
— Allô, Sarah ?
— Julie, j'ai besoin de te parler, répondis-je la voix encore tremblotante.
— Qu'est-ce qui se passe ? Tout va bien ? Tu veux que je vienne ?
— Non... non ! Ne t'inquiète pas. Je vais bien. C'est juste que...
Sans faire de détour, je lui expliquai ce qui venait de se passer. Parler me fit un bien fou, comme si les mots avaient besoin de sortir et qu'une fois évadés, ils me permettaient de gommer chacune des images qui couraient encore dans mon esprit.
Au fil de la discussion, mon rythme cardiaque se calma comme si rien ne s'était passé.
— Je ne veux pas finir dans un hôpital psychiatrique, finis-je par murmurer.
Quelle idée de sortir une chose pareille. À la place de Julie je n'aurais pu m'empêcher d'exploser de rire. Mais, étonnamment calme, ma meilleure amie ne fit rien de tel.
— Ne t'inquiète pas pour ça, ça n'arrivera jamais. Tu dois simplement être un peu chamboulée. Ça peut se comprendre, non ? Ne t'en fais pas, ce n'est pas prémonitoire. Je suis ta meilleure amie, je le saurais si tu étais voyante, non ? Je t'aurais déjà exploitée ! Tu serais devenue mon esclave ! s'écria-t-elle enthousiaste.
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Impossibilité
RomanceJe savais que lier mon destin à ce garçon risquait de le mettre en danger mais, sans que je ne sache pourquoi, tout dans mon corps me criait qu'il était ma destinée. Mes visions et la violence de ma vie avaient beau essayer de m'éloigner de lui, no...