« I wanted freedom But I'm restricted
I tried to give you up
But I'm addicted »Time Is Running Out — Muse
Je sortis du sommeil en sursaut, déboussolée. Instinctivement, je me redressai de tout mon long pour regarder la fenêtre.
Pas la moindre lumière ne filtrait au travers des volets : il avait l'air d'être encore tôt.
Pourquoi diable m'étais-je réveillée aussi brutalement ?
J'entendis un bruit et tournai la tête dans sa direction. Le coupable riait comme un bossu aux pieds de mon lit, un nouveau coussin prêt à lui servir de munition pour catapulte.
— Tu vas être en retard sœurette ! Enfin... tu es déjà en retard.
— Quelle heure est-il ? le questionnai-je en grognant.
Fuyant la lumière émanant de mon lustre, j'enfouis ma tête dans mon oreiller. Je me roulai en boule sous mes couvertures et me préparai à oublier l'intrus de ma chambre pour retourner au pays des rêves. Mais ce malotru n'avait pas l'intention de me laisser en paix.
— Il est huit heures vingt ! m'annonça-t-il.
L'information percuta enfin mon cerveau. L'instant d'après, je me trouvais sur mes deux pieds pestant comme une furie.
Je courus jusqu'à mon armoire, farfouillant dans mes vêtements pour trouver au plus vite quelque chose de présentable.
— Mais, je commençais à huit heures ! Pourquoi ne m'as-tu pas réveillée ? demandai-je à bout de souffle.
— Figure-toi que je dormais ! Tu ferais bien de te dépêcher si tu veux arriver à l'heure pour ton deuxième cours !
Alex partit en claquant la porte pour me laisser m'habiller. Je l'entendis se moquer de moi de l'autre côté du mur entraînant irrémédiablement mes foudres. Une chance pour lui : je n'avais pas le temps de me battre.
Prenant sur moi je préférai me précipiter dans la cuisine pour grignoter quelque chose, le poussant au passage.
Après un tour rapide dans la salle de bains, mes affaires sous le bras, je quittai la maison comme une bourrine pour rejoindre au plus vite l'abribus.
J'attrapai par chance le car scolaire de neuf heures et en grimpai les marches aussi difficilement que si j'avais dû gravir l'Everest. Essoufflée, je m'avachis sur une place proche de la porte de sortie.
Quelques minutes plus tard et après avoir justifié mon retard, je rejoignis enfin ma prochaine salle de cours. Après un long sprint au travers des couloirs j'aperçus la porte de la salle A108 ridiculement protégée par mon « faux petit ami ».
Ce dernier ne put s'empêcher de ricaner en me voyant arriver épuisée. À quelques mètres de moi, il m'observa l'approcher avec réticence, jubilant intérieurement.
Je franchis la distance nous séparant avec le plus de prestance que mon corps me le permettait. Je me stoppai à quelques centimètres de sa personne et l'observai un instant en silence. Puis je me lançai.
— Salut. Désolé pour vendredi soir, il me semblait t'avoir dit que je ne pouvais pas venir.
Il me fit taire d'un geste de la main, indifférent à mon explication. Calmement, il caressa mon visage du bout des doigts, plongeant son regard glacial dans le mien.
Captive, je le laissai faire.
Je sentis un goût amer remonter le long de ma gorge quand son toucher s'attarda sur mes lèvres encore entrouvertes.
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Impossibilité
RomanceJe savais que lier mon destin à ce garçon risquait de le mettre en danger mais, sans que je ne sache pourquoi, tout dans mon corps me criait qu'il était ma destinée. Mes visions et la violence de ma vie avaient beau essayer de m'éloigner de lui, no...