Pour enfin te dire adieu...

188 39 309
                                    

« You can call me a princess all you like
'Cause you love to keep me helpless by your side
But that ain't what I want, I'ma show you

How to treat me like a queen
Boy, you better bow down on your knees
Can I get a "Yes, your majesty" ? »

Queen — Loren Gray

          Je dormais profondément, chacun de mes membres était parfaitement détendu, je flottais, comme dans un rêve, légère, tellement légère.

Bip, bip, bip... Un bruit perturbant me perça les tympans, me tapant immédiatement sur le système.

Bip, bip, bip... C'était peut-être quelque chose qui voulait me parler finalement, une créature féerique ? « Bonjour », avais-je envie de dire, rien ne sortit de ma bouche.

Bip, bip, bip... Le son était de plus en plus fort. Bip, bip, bip... « Laissez-moi dormir ! ». Bip, bip, bip... « C'est bon tu as gagné », voulus-je prononcer.

MMes paupières commencèrent à se soulever, lentement, très lentement, et difficilement. La lumière m'éblouit instantanément.

BIP, BIP, BIP... Satané réveil ! BIP... Je laissai lourdement ma main retomber sur l'appareil afin de faire cesser ce bruit de malheur.

Quand le silence revint, je me décidai enfin à me lever. Je me redressai dans mon lit et cherchai l'interrupteur de ma lampe de chevet. Une fois la pièce éclairée, je me sentis perdue.

Je mis un moment à comprendre où je me trouvais, un moment à me remémorer les événements de la veille.

Antoine ! Antoine ! Antoine ! Pour la première fois de ma vie, j'avais hâte de le retrouver et de mettre fin à toute cette mascarade. J'aurais aimé lui faire ressentir toute la honte qu'il m'avait fait ressentir. Mais, pour l'heure, je n'aurai que la satisfaction de le larguer. C'était déjà bien assez.

           Je pris soin de choisir des fringues me mettant en valeur et passai un long moment devant la glace. Je surlignai mes yeux de biche d'un trait d'eye-liner, agrandissant au mieux mon regard à l'aide d'un crayon beige. Je rosis ensuite mes joues d'un coup de blush nacré me donnant des allures de poupée. Je voulais lui faire regretter de m'avoir mal traitée, lui montrer que je n'étais pas abattue, loin de là. « C'est l'heure de ma renaissance ».

            Quelqu'un sonna. Je me précipitai à la porte pour accueillir mon premier visiteur et fut heureuse de tomber sur mon frère.

— Tu es prête ? me demanda-t-il. Ton chauffeur est avancé.

          Souriante, je lui sautai au cou. Je courus récupérer mon sac et je le suivis dans son automobile.

— Pressée de débuter ta nouvelle vie, princesse ?

— Tu n'as même pas idée.

          Le lycée avait l'air plutôt calme. Les élèves n'étaient pour la plupart pas encore arrivés. Je descendis de l'auto et pris le soin de m'étirer.

Me redressant, j'entre-aperçus au loin la voiture de mon futur ex-petit copain. Il m'attendait avachi sur cette dernière. Un mec et une fille, dont j'ignorais le nom, lui servaient d'acolytes. Un peu en retrait, j'aperçus sa tumeur : Jason.

« C'est le moment ».

Je décidai de le rejoindre pour enfin boucler cette histoire, mais mon frère tenta de m'en empêcher.

— Tu devrais peut-être attendre William avant de te lancer. Vu la bombe que tu t'apprêtes à envoyer, une personne de plus ne sera probablement pas de trop.

ImpossibilitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant