Direction l'enfer

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Aux âmes sensibles : attention aux avertissements au cours de ce chapitre. Si vous craignez la violence je vous conseille de passer votre chemin.

« Wait a second, let me catch my breathRemind me how it feels to hear your voiceYour lips are moving, I can't hear a thingLivin' life as if we had a choiceAnywhere, any timeI would do anything for you »

Sing Me To Sleep — Alan Walker

*** Avertissement violence ***           

            Mon cœur se mit à battre à tout rompre, j'en ressentais chacune de ses pulsations, comme si elles allaient briser ma cage thoracique.

« Réveille-toi, me hurlai-je, je t'en supplie Sarah réveille-toi ! ».

Jason, qui me retenait d'une main, lança sa batte de baseball à un Antoine énervé par les paroles de mon petit ami. Il avait prévenu qu'il ne s'arrêterait pas avant de le voir à genou et ses paroles résonnaient brutalement dans ma tête : elles me pétrifiaient, me paralysaient, mes yeux sombres suppliant mon bourreau.

Je devais arrêter Antoine, il ne pouvait en être autrement.

— Antoine, criai-je alors que celui-ci s'apprêtait à abattre son arme sur celui qui ne cessait de le défier du regard. Je suis à toi, je te le jure, fais ce que tu veux de moi. Laisse-le partir, je te suivrai où tu voudras !

           Ce dernier détourna le regard de mon petit ami et s'avança dans ma direction. Il me souleva le menton et scruta mes yeux de charbon, il cherchait la vérité dans le regard baigné de larmes que je lui offrais, je le suppliais.

Il sourit un instant, presque tendrement, et caressa ma joue. Je pensais alors avoir gagné : il allait laisser Will filer et je persuaderais mon petit ami de m'oublier. Je mènerais la vie que j'avais toujours craint, mais lui serait sauf. Il pourrait rentrer en Angleterre, retrouver ses amis, retrouver Kate et passer à autre chose.

Quelle importance d'avoir une vie heureuse si elle était la cause de sa perte ?

          Antoine sait pertinemment que je ne lui mens pas, je sens qu'il a confiance en mes paroles. Alors je joue le tout pour le tout. Doucement, je lui effleure le visage avec tendresse pour lui faire comprendre que tout est terminé, je ferais ce qu'il veut. Alors malgré la peur et la rage qui tiraille mon ventre, malgré la vie horrible qui m'attend, malgré la tristesse qui ronge mon cœur, malgré le dégoût provoqué par la caresse que je lui cède un sourire sincère illumine mon visage.

J'ai perdu, il a gagné, mais au fond je sais qu'il s'agit pour moi aussi d'une victoire, je souris parce que je sais que je viens de gagner la liberté de William.

Antoine a l'air de réfléchir, j'en profite pour regarder Will qui n'a pas du tout l'air d'accord avec ma décision.

— Tout ira bien, lui dis-je silencieusement, mais celui-ci secoue la tête.

           Je le vois serrer les dents, il ne fera rien pour l'instant, mais j'ai peur de sa réaction une fois qu'il sera relâché. J'ai peur qu'il n'accepte pas ma décision.

Les minutes passent, Antoine semble dans une sorte de transe. C'en est trop pour William, je le vois bien. Il me dit quelque chose, j'essaye de lire sur ses lèvres sans y parvenir immédiatement.

Au bout de quelques secondes de concentration, je comprends. Il me dit d'attendre qu'Antoine le libère, une fois que ce sera fait il veut que je coure sans m'arrêter, que je m'éloigne d'ici, il me dit qu'il se chargera d'Antoine.

ImpossibilitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant