« Legends never die
They're written down in eternity
But you'll never see the price it costs
Scars collected all their lives »Legends Never Die — Against the Current (Alan Walker Remix)
J'acceptai les jours suivants comme une grande bouffée d'air frais. Il n'avait pas été facile de se reconstruire et des nuits noires nous suivirent pendant un temps ramenant chaque fois à ma mémoire cette atroce matinée d'été. Il m'arrivait souvent d'être réveillée, au milieu de la nuit, par le sommeil tourmenté de Will qui ne cessait de m'inquiéter. Si le jour il était un véritable rayon de soleil, il lui arrivait de se réveiller en sursaut, tétanisé, regardant si j'étais toujours là. Alors je l'observais en silence se lever pour aller prendre l'air ou me serrer contre lui avant de se calmer pour se rendormir. Dans ces moments-là, je faisais mine de dormir et de ne rien avoir remarqué pour éviter qu'il ne se renferme sur lui-même. Il n'arrivait pas à en parler, ne voulait pas, il clouait ses cauchemars derrière une porte blindée en se jurant que ça passerait et se sentait toujours fautif de m'infliger ses peurs nocturnes. L'avantage est que cette fois je n'avais pas besoin qu'il m'explique, qu'il me parle de quoi que ce soit, pour comprendre ce qu'il ressentait, il le savait et ça le soulageait. Comprendre me permettait de lui laisser le temps et de simplement être là pour le tenir contre moi, c'est la seule chose qu'il voulait, le reste finirait par s'effacer. Le temps s'écoula et comme prévu la menace d'Antoine se fit plus légère pour, après son procès, s'éteindre comme un mauvais souvenir que nous n'oublierions malgré tout jamais. On ne pouvait pas oublier, tout était lié à cette maudite matinée : notre enfance, la disparation de nos proches et même notre relation. Le souvenir resta bien réel, mais la crainte disparut. Dans les bras de William j'avais l'impression de pouvoir affronter le monde et rien d'autre ne comptait. Le pire était enfin passé alors j'accueillis la réalité avec plaisir pour la première fois depuis bien longtemps. Je ne changerais d'ailleurs rien à mon histoire, certes ceux qui m'avaient quitté me manquaient et me manqueraient toujours, mais savoir la vérité m'avait apaisée et ces épreuves m'avaient rendue beaucoup plus forte. J'étais à même de comprendre ce que signifiait vraiment de vivre : un don qu'on ne peut pas gaspiller, un don dont il faut profiter chaque minute sans penser à ce que nous avons été et ce que nous serons. Seul compte l'instant présent et vaincre mes démons m'avait permis de passer ce présent avec lui.
La vie reprit son cours, aussi belle qu'elle aurait toujours dû l'être. Avec ses petits problèmes, ses peines, mais aussi ses moments de bonheur. J'avais fini par pardonner Noémie sans pour autant l'aimer comme j'avais pu le faire des années auparavant, mais mon pardon avait suffi à lui redonner un vrai sourire. Il m'arrivait de penser que peut-être, un jour, je la retrouverai telle qu'elle avait été. Ce jour-là, peut-être que Will accepterait à son tour d'apprendre à la connaître. Cela dit, ce n'était pas gagné, car une guerre sarcastique s'était déclenchée entre ces deux-là, au moment même où j'avais accepté de revoir ma tante. Ils essayaient de se supporter, pour me faire plaisir, sans laisser présager le moindre espoir d'entente future. Surtout avec Alex, toujours dans les parages, qui prenait un malin plaisir à compter les points entre les deux, attisant la flamme de leur haine. C'est fou comme la vie peut repartir comme si de rien n'était, comme si le passé n'existait plus. Complètement fou, flippant et merveilleux.
Une année s'écoula sans que rien ne vienne perturber le cours des choses. Nous étions en août et je profitais de mes derniers jours dans ma petite ville avant de partir six mois en Angleterre pour continuer mes études. Le soleil brillait illuminant l'appartement de William. Je regardai ce dernier farfouiller dans son placard encombré de fringues en vrac. Il cherchait désespérément son short de bain sans parvenir à mettre la main dessus. Je ne pus retenir un léger rire qui dénonça ma présence jusqu'alors très discrète : « Ce n'est pas drôle, bouda Will, viens m'aider au lieu de m'espionner.
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Impossibilité
RomanceJe savais que lier mon destin à ce garçon risquait de le mettre en danger mais, sans que je ne sache pourquoi, tout dans mon corps me criait qu'il était ma destinée. Mes visions et la violence de ma vie avaient beau essayer de m'éloigner de lui, no...