Hate Loving You

26.Avec toi

SAINT

- Ouvre en grand !

- Je suis au max de mes capacités là.

- Tu as vraiment une petite bouche, Zee ! A se demander comment tu as fait pour m'avaler en entier !

Sa moue offusquée me fait exploser de rire alors que j'interromps ses plaintes en glissant de force un carré de chocolat au riz soufflé entre ses lèvres. Assis en tailleur face à Zee, lui-même installé dans une position identique, je l'observe mâcher calmement la friandise, non sans grimacer en l'avalant lentement.

- Trop sucré, grogne-t-il en attrapant la bouteille d'eau qui gît au sol pour s'en envoyer une lampée.

- Comment est-ce qu'un chef pâtissier peut trouver un aliment trop sucré ?

- Un chef pâtissier qui a du goût ! assène-t-il fièrement en piochant dans une boite de chocolats, délaissant ma tablette dans laquelle je croque avidement.

Je crois n'avoir jamais vécu pareil moment de félicité. Tous deux avachis sur le lit au drap défait, en plein milieu de la nuit, après avoir fait l'amour dans un nombre incalculable de positions et s'être engloutis des pizzas pour se redonner un minimum de force, je vis littéralement la plus belle nuit de ma vie. J'ai eu droit à tout, sa tendresse, son magnétisme, son autorité, sa douceur... Il m'a tout donné, comme il me l'avait promis, et pour la première fois en vingt-trois ans, j'ai connu mon premier orgasme.

Enfin, j'imagine que s'en était un tant j'ai eu l'impression de me disloquer et de léviter dans les airs dans une transe d'une intensité sans nom. Et maintenant me voilà à grignoter des desserts improvisés à base de tablette de chocolat et de bonbons, dans les bras de l'homme que j'aime, tous les deux complètement nus.

 Le bonheur à l'état pur en somme.

- Est-ce que tu comptes prendre une douche ? me demande-t-il la bouche pleine de marshmallow, conscient qu'en s'attaquant à la réserve personnelle de Tanja, son courroux sera terrible.

- Pourquoi ? Est-ce que mon odeur t'indispose ? je cingle en optant pour une petite sucette acidulée goût cerise.

- Tu plaisantes ! Il y a mon odeur sur toi, partout, c'est juste un putain de délice !

Son exclamation me surprend autant qu'elle me comble de joie. Dans l'intimité de notre chambre, Zee est plus fougueux, plus brut de décoffrage et délicieusement plus vulgaire. Pourquoi est-ce que je l'aime encore plus quand il adopte un langage peu châtié ? Je n'en sais foutrement rien, peut-être parce qu'il n'est comme ça qu'avec moi, peut-être parce que ça le rend étrangement et dangereusement sexy. Peu importe la cause, si je n'avais pas passé une partie de la nuit à m'envoyer merveilleusement en l'air avec lui, je suis sûr que mon sexe aurait réagi au quart de tour à cette simple phrase.

- Alors pourquoi tu veux absolument me dégager sous la douche ?

- Ça ne doit pas être agréable d'être couvert de... de...

- De sperme, Zee. De sperme. Appelons un chat un chat ! je m'esclaffe devant son air embarrassé. Dois-je te rappeler que tu es dans le même état que moi ?

- J'adore ça, tu le sais, marmonne-t-il en essayant de glisser une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, sans succès. Toi sur moi et moi sur toi, j'aime ça plus que tout.

- Je suis pareil alors arrête un peu avec tes sollicitudes à deux sous et laisse-moi choisir ton prochain chocolat !

Un sourire énigmatique et à tomber en guise de réponse, il se laisse docilement faire tandis que je lui fais goûter un chocolat noir au cœur de caramel, ses préférés. A aucun moment il ne me lâche du regard, à aucun moment il ne retire sa main de ma cuisse, parfaitement incapable de rompre le contact de nos deux corps. J'en profite pour dénouer mes jambes et les enrouler autour de sa taille alors qu'il fait pareil de son côté, nos torses presque collés l'un à l'autre.