27.Tu es puceau ?

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AKSIL

- Fais comme chez toi, tu connais.

Je balance mon blouson sur mon lit et l'observe du coin de l'œil se dévêtir lentement, clairement gêné, mais plus à l'aise que la fois dernière. Le voir déambuler dans mon petit appartement me parait complètement surréaliste, surtout après le vent qu'il m'a mis la dernière fois.

- Ton studio est plus grand que le mien, je devrais déménager dans ton quartier, les loyers sont parait-il moins chers, souffle-t-il tout bas, comme s'il avait peur de me déranger en parlant trop fort.

- Ouais, mais on est plus loin du centre.

- C'est pas grave, le coin est calme et sympa !

Je me dirige vers la cuisine et dégaine deux bières, avant d'en ranger une, me rappelant qu'il n'aime pas vraiment ça. A la place, je fouille dans un placard et trouve une bouteille d'Ice Tea qui doit trainer ici depuis Dieu sait quand. Hormis quelques bières de temps en temps, j'évite toute autre boisson que de l'eau ou du café, en de plus rares occasions.

- Tu as mangé ? je lui demande en lui tendant son verre qu'il attrape fébrilement en me remerciant.

- Non... Pas encore...

- Tu as vraiment le don pour te mettre dans des plans foireux, je soupire en sirotant ma bouteille sans le lâcher des yeux.

- Tu es bien placé pour le savoir, vu que la dernière fois c'est toi qui m'a entrainé dedans ! ronchonne-t-il en retroussant son nez dans une grimace que je ne connais que trop bien à présent.

Pourquoi est-ce que je l'ai invité, sérieusement ? Et pourquoi est-ce qu'il a accepté ? Après l'humiliation d'être rejeté, avec autant de légèreté qui plus est, je m'étais juré de ne plus croiser sa route, quitte à ne plus jamais lui rendre ses fringues, tant pis pour lui. Et le voilà chez moi, se dandinant d'un pied à l'autre tant il est mal à l'aise, ses yeux rivés par terre parce qu'il n'ose pas croiser mon regard.

- Pâtes à la crème champignon et au poulet, ça te va ?

Surpris, je le vois relever vivement la tête, ses grands yeux verts écarquillés de stupeur.

- Tu veux cuisiner pour moi ?

- C'est de la crème allégée, des champignons en conserve et du poulet sous vide, je l'avertis en ignorant délibérément sa question. Ça te va toujours ?

- Carrément ! Je t'aide !

Je le vois poser son verre sur ma table basse avec empressement et se précipiter jusque dans ma minuscule cuisine, ouvrant le frigo en grand pour en sortir le poulet. Je le regarde s'activer, à la fois blasé et curieux, ne réalisant pas totalement encore que j'ai Elouan en train de cuisiner chez moi.

- Oh des poivrons ! Je peux en mettre quelques uns ? J'adore le goût que ça donne au plat ! s'exclame-t-il gaiement en me gratifiant d'une œillade que je juge anormalement trop mignonne.

- Vas-y.

Je devrais me bouger et aller l'aider, mais je reste planté là à le contempler, sans rien dire. J'avais mis mon espèce de drague avortée sur le compte de l'alcool que j'avais ingurgité ce soir-là, sans compter le message que j'avais reçu et qui m'avait collé la tête en vrac. Son côté adorable, ses cheveux sauvages et son petit cul bien bombé, je m'étais dit que j'avais extrapolé toutes ces conneries parce que j'étais plus atteint que je le croyais et que j'étais clairement en manque, je le suis toujours d'ailleurs.

Cependant, maintenant qu'il est à nouveau en face de moi, et alors que je suis parfaitement sobre, je me surprends à le trouver toujours aussi... craquant. J'aime les gars musclés, pas à outrance, mais avec un beau corps sculpté un peu comme moi. J'ai toujours adoré ça. J'ai une préférence quand ils ont ma taille ou sont un peu plus petits, mais seulement de quelques centimètres, parce que j'apprécie qu'on ait la même corpulence.

Hate Loving YouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant