31.Dépendance affective

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Bonne année à toutes et à tous !! Merci d'être toujours là et de continuer à me soutenir ! 🎉❤

SAINT

J'accroche quelques guirlandes au-dessus du meuble télé et recule de quelques pas, satisfait du résultat. Entre ça, le tout petit sapin de Noël dans le coin du salon et les plaids aux motifs de rennes et de flocons de neige que j'ai achetés, ça rend juste trop trop bien !

- Tu es au courant qu'on est toujours en novembre ? se moque Zee en passant derrière moi, non sans avoir déposé un rapide baiser sur ma tempe.

- Fin novembre Monsieur le râleur ! Je suis déjà en retard par rapport aux téléfilms de Noël !

- Oh Bordel, Zee ! A toi aussi il t'a forcé à en regarder un ? s'écrie Thanos qui dispose chips et boissons sur la table basse.

Je me retourne pour les observer, les poings sur les hanches, les sourcils froncés.

- J'ai eu droit à la journalise qui doit faire un reportage sur un vieux bâtiment menacé de démolition et qui tombe amoureuse du millionnaire chargé de le raser, soupire-t-il un brin trop théâtralement.

- Ça va ! Moi c'était le coup de la working girl qui se rend dans un ranch pour décompresser et qui se met à craquer sur le père célibataire solitaire, s'offusque faussement mon idiot de frère avant de partir dans un rire tonitruant.

- Vos gueules ! Vous ne savez juste pas apprécier les bonnes choses ! je tempête en leur faisant de superbes doigts d'honneur.

Comment être dans l'ambiance de Noël sans les téléfilms qui vont avec, sérieusement ? Ils n'ont vraiment aucun goût, c'est affolant.

- Bon, vous m'avez saoulé, je vais descendre la poubelle, je rumine en l'arrachant des mains de mon chéri, qui semble bien trop amusé par la situation.

- Tu commences à t'approprier mes tocs.

- Manquerait plus que je devienne un taré du rangement comme toi, je siffle entre mes dents serrées pour retenir le sourire qui menace d'étirer mes lèvres.

Je préfère lui tourner le dos et sortir rapidement, non sans m'être emmitouflé dans ma veste avant. Je descends en de grandes enjambées l'escalier et ralentis pour marcher sur la pointe des pieds lorsque je passe devant la porte de la vieille bavarde. Hors de question qu'elle me tienne la jambe aujourd'hui, rien à secouer que l'un de ses chats dorme beaucoup trop.

Je balance le sac dans la benne et sors dans la cour pour voir si mon vélo tient toujours debout, quand de faibles éclats de voix provenant de l'extérieur me poussent à tendre l'oreille. Je m'approche discrètement du grillage tout en me cachant derrière les arbustes et tombe sur deux formes aux dimensions totalement différentes.

Aksil et Elouan.

- ... et essaies d'être plus bavard, s'il te plait, chouine Elouan en remettant son bonnet en place. A chaque fois que tu passes la soirée avec nous, on dirait que tu veux nous tuer du regard.

- Ai-je dit le contraire ?

- Aksil !

Et là, le concerné se met à rire, certes très doucement, mais il est quand même en train de se fendre la poire. Ce n'est pas un ricanement dédaigneux, ce con est vraiment en train de s'esclaffer. Je ne pensais même pas que sa gorge était capable d'émettre ce genre de son !

- Et... Euh... Je pense qu'on ne devrait pas dire... Pas montrer que... que...

- Qu'on se retrouve plusieurs soirs par semaine chez l'un ou l'autre pour se bécoter comme des ados, mais que je n'ai toujours pas vu l'ombre d'un appareil génital ?

Hate Loving YouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant