36.Il est temps

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SAINT

- Heureusement que je suis resté vous donner un coup de main en salle, abusé tout ce monde pour un dimanche ! je m'écrie en rejoignant Zee dans la cuisine alors qu'Elouan s'occupe de compter la caisse.

- C'est le dernier où nous restons ouverts, heureusement. Tu vas être gâté en heures supplémentaires toi.

- Oh moi l'argent je m'en fous, je minaude en me collant à son dos, mes mains nouées sur son ventre. Tu peux me payer en nature si tu veux, ça me va très bien.

Le rire bas qui franchit ses lèvres me rassure et allège un peu le poids qui me pèse depuis une semaine. Depuis l'arrivée fracassante des mes parents pour être exact. Il a beau faire des efforts, j'ai bien vu que son comportement avait changé du tout au tout. Constamment crispé, alerte, sur la défensive, il part aux aurores bien avant moi et rentre tard le soir, s'épuisant au travail et dormant trop peu la nuit.

- Noël est dans trois jours, je souffle doucement en embrassant sa nuque tandis qu'il finit la vaisselle. Et on ne s'est pas envoyés en l'air depuis des lustres... Si on passait la nuit ici pour profiter d'un moment de calme, juste tous les deux ?

J'attrape délicatement ses poignets pour le forcer à se retourner et me faire face, avide de sentir son regard glisser sur moi, comme à la maison il ne fait qu'éviter le mien.

- Je pourrais dégainer le matelas et les bougies, j'irais chercher une bonne pizza et des bières, et on passerait la soirée à faire l'amour et manger, je lui propose en souriant chaleureusement. Qu'est-ce que tu en penses ?

Un doux sourire vient naitre sur ses lèvres tandis que ses paumes humides et fraiches trouvent mes joues qu'il prend en coupe. Toujours cette même tendresse, cette même douceur. Certes, son comportement a changé en présence de mes parents, mais ici, lorsque nous ne sommes que tous les deux, il est resté le même et qu'est-ce que ça me soulage. J'avais si peur qu'il redevienne le Zee distant et froid, je me rends compte du chemin qu'il a parcouru ces derniers mois et des efforts qu'il est prêt à fournir pour moi, pour nous, pour notre relation.

- Sumalee et Narawit sont venus en France pour te voir le plus souvent possible, ce ne serait pas bien de les priver de ta présence ne serait-ce qu'une soirée.

- Ils sont aussi venus pour te voir Zee et pourtant c'est à peine si on t'a aperçu dans l'appartement récemment.

Un soupir las franchit ses lèvres, ses yeux se ferment tandis que ses bras s'enroulent autour de moi pour m'enlacer tendrement.

- Je n'arrive pas à rester avec eux, j'ai l'impression de leur mentir, m'avoue-t-il en caressant mes cheveux.

- Moi aussi j'ai ce même sentiment, mais je...

- Je suis celui qu'ils ont élevé comme leur fils et qui est tombé amoureux de leur enfant chéri, m'interrompt-il fermement mais sans agressivité.

Sa voix se meurt et s'évanouit dans le silence qui règne dans la grande pièce immaculée. Il est nerveux, terrorisé, toutes ces craintes passées sont revenues avec force et le déstabilisent complètement. Tanja et moi avons beau le rassurer, lui affirmer que nos parents ne prendront pas mal l'annonce de notre histoire d'amour, il est réellement effrayé à l'idée d'être rejeté par eux.

Mais comment lui en vouloir ? Après avoir souffert de l'abandon de ses propres parents, je ne peux que comprendre sa peur et lui donner du temps pour rassembler son courage et enfin tout leur dire.

- Je... Je ne sais pas comment aborder le sujet, mais je te promets que je leur parlerai de tout avant leur départ.

- Ne t'en fais pas amour, fais comme tu le sens et à ton rythme, ton bien-être est le plus important à mes yeux.

Hate Loving YouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant